Notre première excursion – offerte par nos filles et nos amis – commence mal. Hier, en vérifiant les papiers, je me suis rendue compte que j’avais imprimé la facture au lieu des tickets… Pas grave, les bureaux de la compagnie maritime Disko Line sont juste en bas de la rue. Sauf que nous sommes samedi et qu’ils sont fermés le week-end…
World of Greenland, qui fait aussi office d’information touristique, ne peut rien pour nous, mais nous indique que le café dispose de wifi. Celui-ci est payant, 20 couronnes les deux heures, soit 2,70 € et nous ne sommes pas obligés de consommer. Sauf qu'Orange refuse de fonctionner sur mon smartphone ! Heureusement, je peux y accéder sur la tablette de Michel et nous avons les fameux sésames.
Nous avions reçu un SMS de Disko Line, nous demandant d’être à quai à 6 h 30. Nous avons commandé un taxi l’avant-veille, mais 5 mn après l’heure dite, il n’est toujours pas là. Je les contacte, ils viendront dès que l’un deux sera libre. L’heure tourne, allons-nous rater cette sortie ? Nous hélons plusieurs taxis qui passent et l’un deux nous fait signe qu’il va faire demi-tour dès qu’il aura déposé ses clients. Effectivement, il est là quelques minutes plus tard et nous arrivons au ponton à 6 h 50.
Personne et pas de bateau ! Nous explorons les environs et finalement un petit bateau s’arrime. Nous sommes les seuls passagers pour une douzaine de places. C’est cool, on se déplace facilement et on choisit les meilleurs emplacements pour prendre des photos.
Vingt*cinq minutes plus tard, nous arrivons au petit village d’Ilimanaq, environ 80 âmes. Nous devons avoir une visite guidée de 10 h à 12 h et espérons prendre un petit-déjeuner au restaurant du lodge local. L’hôtesse d’accueil nous oppose un NON catégorique, celui-ci n’est ouvert que pour les résidents des bungalows du lodge.
Nous avons beau faire valoir que nous sommes clients à la fois pour la balade et le déjeuner dans le dit restaurant, rien n’y fait. Elle ne dispose d’aucun plan pour nous indiquer des chemins de randonnée, aucune info… Elle nous autorise néanmoins à nous abriter dans la salle de conférence. Heureusement que nous avons apporté de la lecture. À 10 h, nous descendons, pour retrouver l’hôtesse, qui sera notre guide, juste pour nous deux encore. Elle se déride un peu et nous explique le fonctionnement de la communauté. Il y a :
- une maison commune pour les réunions entre familles et amis (car on invite tout le village lorsqu’on fête le moindre événement) ;- une station de pompage de l’eau, d’où partent quelques tuyaux, pour que les locaux disposent de l’eau courante durant l’été. Pendant l’hiver (fort long), ils doivent venir chercher l’eau sur place avec des récipients ;
- une salle de douches, bains, sauna, gym, commune à tous, car ils ne peuvent avoir chacun une salle de bains approvisionnée en eau ;- une petite église, construite au début du XXe siècle ;- un commerce, approvisionné par le gouvernement, où on trouve de tout le nécessaire et même l’inutile semble-t-il. Nous n’aurons pas l’occasion d’approfondir, il est fermé le dimanche ;- une école avec un instit pour les 6 élèves ;- une garderie pour un seul enfant en ce moment ;- une aire de jeux ;- une usine de traitement du poisson ;- un cimetière, bien au-delà du village, afin que les âmes des défunts ne viennent pas hanter les vivants.
Nous voyons peu d’habitants, les hommes sont partis à la chasse au loin. Il reviendront dans quelques jours ou semaines, quand ils auront tué suffisamment d’animaux pour leur consommation de l’année.
La visite se termine après 45 mn, mais nous avons maintenant des informations sur les points d’intérêt et les balades à faire dans le coin. Nous prenons le chemin qui mène au cimetière, puis descendons vers l’autre côté de la petite péninsule où est niché le village. Trois chiens blancs nous tiennent compagnie. Pour revenir au village, il n’y a pas de chemin, nous allons de rocher en rocher (lisses heureusement) et devons parfois marcher dans la toundra et ses jolies petites plantes, ou même dans les hautes herbes qui cachent certaines zones marécageuses !
Nous allons prendre notre déjeuner, composé d’une assiette de spécialités locales : viande de renne fumée, pâté d’agneau, flétan, crevettes, croquette de poisson chaude, avec quelques crudités et herbes locales.
L’après-midi sera consacré à une balade sur la montagne locale, afin d’admirer la vue sur les icebergs. Nous y restons un bon moment, espérant les voir bouger, mais c’est beaucoup trop lent pour qu’on puisse le percevoir. Pas de chemins dessinés là non plus, juste quelques cairns (monticules de pierres), dont on se demande s’ils indiquent bien une direction. Nous devons encore une fois marcher sur la végétation…