Nous arrivons en soirée à l'aéroport de Bali Denpasar. On est tout de suite abordés par des taxis. On veut aller directement à Padangbai à 1h30 de là pour prendre un ferry public de nuit vraiment cheap et qui nous fait économiser une nuit d'hôtel. Après avoir regardé sur grab (Uber local) pour avoir une idée du tarif, on prend un taxi au même prix qui nous emmène là bas.
Le ferry part bientôt et on monte donc à bord. Au premier niveau il n'y a rien d'aménagé, juste le plancher en béton sur toute la longueur et largeur du ferry ouvert de tous les côtés. On monte au deuxième niveau où l'on trouve une salle avec de nombreuses banquettes mais elles sont déjà toutes prises. On s'installe donc dehors au deuxième niveau sur nos matelas de camping. Mais la pluie arrive et on se fait mouiller. On descend alors au premier niveau, on se cale contre un mur à l'avant du bateau et on commence à regarder un film. Il ne doit pas être loin de minuit. Le ferry est parti, mais au bout de 15min de l'eau commence à ruisseler sur le sol et à serpenter un peu partout. On se lève de nouveau et on s'installe à un endroit au milieu où on ne devrait plus avoir de soucis. Il n'y a que des locaux, ils dorment soit sur une bâche posée sur le sol soit sur des matelas que d'autres locaux proposent à la location. On ne dort pas si mal que ça mais on a un peu l'impression d'être des clandestins ><'
On arrive sur Lombok tôt le matin et on décide de rejoindre la route principale car il y a apparemment un réseau mafieux dans les taxis qui veulent s'accaparer tous les touristes et ils peuvent être assez agressifs. Avant d'arriver à la route on croise en sens inverse un Bémo, genre de mini bus/van local. On parle au gars et il veut bien nous amener à la prochaine ville où l'on prendra un autre mini bus. Il s'avère être très gentil et aidant mais c'est difficile de l'accepter avec tout ce qu'on a lu sur les arnaques et cette mafia. Il nous fait le transfert dans un autre minibus et nous dit qu'il faudra ensuite prendre un autre moyen de transport pour arriver là où l'on veut aller : sembalun, ville de départ du trek pour le mont Rinjani.
On attend une demie heure puis l'on monte à l'arrière d'un pickup assis sur des sacs de riz avec deux locaux.
On arrive à Sembalun puis l'on se met en quête d'une guesthouse. Malheureusement l'atmosphère qui règne dans ce village est plutôt la désolation. Personne ne s'intéresse à nous. Toutes les guesthouses que l'on voit sont fermées et les gens sont soit entrain de reconstruire leur maison soit d'aménager les fossés. En effet il y a eu un gros tremblement de terre en juillet 2018 et un autre plus modéré mais qui a quand même fait des dégâts en février dernier. Le sentier pour le trek était fermé pendant plusieurs mois, a rouvert en novembre mais le récent séisme n'a pas arrangé les choses. On se demande comment vivent les gens quand leur principale source de revenus disparaît du jour au lendemain...
De notre côté on décide donc d'aller à Senaru, l'autre village à partir duquel on peut faire le trek. Ce n'est qu'à 30km de là mais en demandant à quelques habitants qui comprennent moyennement l'anglais, personne ne va de ce côté, tout le monde va vers la ville d'où l'on vient. On n'est pas trop avancés, on décide de revenir vers un bâtiment où l'on a vu de nombreux deux-roues garés. Il y a deux gros chapiteau et toutes les personnes qui sont là portent le même polo. Je leur explique la situation et on apprend qu'il s'agit de cours d'anglais. Ça fait trois semaines qu'ils ont commencé et ils en ont deux mois en tout. C'est assez impressionnant de voir leur niveau d'anglais après seulement trois semaines...! Ils peuvent nous trouver une voiture pour nous amener à Senaru mais dans une heure. On attend donc avec eux et pendant ce temps je leur fais un cours... de français ! On passe un bon moment puis on arrive enfin à Senaru après 40min de voiture. Ce n'est pas la folie mais il y a déjà plus de monde et d'établissements ouverts. On s'arrête manger dans un petit restau et un guide vient nous aborder pour nous proposer le trek avec deux autres français et un autre couple. En effet il est normalement obligatoire d'avoir un guide pour ce trek, on prend un moment pour réfléchir à sa proposition mais on refuse finalement pour plusieurs raisons. D'une part le trek n'est que sur deux jours en faisant un aller retour jusqu'au cratère du volcan car la deuxième partie du trajet jusqu'au sommet du mont est toujours fermée dû aux glissements de terrain, et il n'y a donc qu'une trace, sans difficulté. D'autre part on a tout notre matos de camping avec tente et réchaud et on a bien envie de s'en servir et de les "rentabiliser". Le prix du guide comprend aussi les porteurs qui s'occupent de trimballer les tentes, la bouffe et l'eau jusqu'au sommet. Certes, prendre un guide c'est participer à l'économie locale mais on fait néanmoins ce choix là.
La chambre que l'on prend offre un magnifique panorama sur la Jungle et une chute d'eau au loin. On aperçoit même les singes dans les arbres !
N'ayant pas trop confiance en la réaction des locaux sur le fait qu'on parte seuls, on préfère ne prendre qu'une nuit d'hôtel et transporter nos sacs pleins pour la rando plutôt que de les laisser dans la chambre ou à la réception.
On part sous un beau soleil en route pour le cratère, au programme 11km avec 2000m de dénivelé positif, ça fait une bonne pente en moyenne !
Normalement l'entrée est payante et est de 11$ par jour et par personne, mais le grand portique d'entrée est complètement abandonné. Encore ça de gagné !
On croise sur le chemin les porteurs qui redescendent après être montés la veille. Ils sont tous en tongues, et certains pieds nus et portent jusqu'à 50kg sur leurs épaules. Ils utilisent deux gros paniers tissés attachés à chaque extrémité d'un bout de bambou ou de bois relativement épais pour supporter la charge. Ils le portent alternativement sur une épaule puis sur l'autre pour soulager leurs pauvres muscles et articulations !
On croise ensuite les touristes qui redescendent, car oui les porteurs avec 50kg sont bien plus rapides que la quasi totalité de leur client même en partant après eux pour remballer le campement.
On double tous les autres touristes qui font la montée aujourd'hui quand ils prennent leur pause déjeuner et on se retrouve les premiers sur le sentier. On se fait accompagner par une chinoise et son porteur sur le dernier tiers de la rando. On a passé une bonne partie de la journée dans un Jungle luxuriante et maintenant on est à découvert et ça grimpe plus sévèrement. La dernière heure est dure, ça fait déjà 6h qu'on marche!
On arrive au cratère, on aperçoit d'abord la table d'orientation puis là, Wahou!!! La difficulté de cette dernière heure est complètement effacée par la beauté du paysage qui s'offre à nous. Sous nos yeux l'immense cratère du volcan avec en son centre un cratère plus récent d'où s'échappent quelques fumerolles et entouré d'un lac au bleu vif que nous surplombons de 600m. De plus la lumière est douce car il est 16h ce qui rend l'atmosphère encore plus particulière.
Quand on se retourne, on voit le soleil qui se rapproche de l'horizon sur l'océan, au loin on aperçoit le mont Agung à Bali ainsi que Gili Air, un ensemble de petites îles au large de Lombok.
Les touristes (les autres ^^) arrivent au compte goutte, on est une vingtaine au sommet ce qui est vraiment raisonnable.
On reste la pendant plus de deux heures jusqu'à ce que le soleil soit complètement couché, sans trop savoir où regarder car la vue est magnifique dans toutes les directions !
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Le lendemain il est temps de redescendre après une bonne nuit de sommeil.
C'est plus facile que ce que je pensais. Sur la première demi-heure je finis complètement trempé car on passe sur un petit sentier bordé de plantes pleines de rosée ! Mais avec la météo d'ici ça ne met pas longtemps à sécher!
La partie la plus pénible reste les deux derniers kilomètres en béton en pente, et on est bien content d'arriver à l'hôtel que l'on a réservé ! Une bonne douche et une bonne lessive puis repos le reste de la journée.
Le lendemain je me fais un footing vers deux cascades qui ne sont pas très loin... et elles valent clairement le coup, surtout la deuxième que l'on voit sur la photo ?
On a réservé une voiture qui nous amène le lendemain à l'un des ports de Lombok où l'on prend un fast boat vers Nusa Penida.
Arrivés là-bas on prend deux taxis scooter pour se rendre à notre hôtel. Mon conducteur doit faire 120kg et les pauvres amortisseurs du scoot sont au bout du rouleau !
On se rend compte que l'on s'est trompé de date dans la réservation et on part vers une autre guesthouse qui se trouve être bien mieux.
On réserve dès qu'on arrive un tour pour faire du snorkeling notamment sur un spot où il y a des raies manta.
On embarque donc dans un petit bateau le lendemain matin avec dix autres personnes et on va voir les raies en premier. Le site est contre des falaises et il y a une forte houle. On est un peu pressé par notre guide car il y a des raies ce qui n'est pas le cas tous les jours. Eva n'a pas pu prendre le temps de s'habituer au tuba et à respirer par la bouche et panique un peu avec cette grosse houle. Elle retourne au bateau pour reprendre ses marques et est beaucoup plus à l'aise pour les trois prochains spots. Ici les raies passent juste en dessous de nous et sont assez impressionnantes!
On part ensuite vers des coraux mais il n'y a pas énormément de poissons.
Je suis content quand on rentre au port car l'odeur du carburant du bateau et les sauts que l'on fait avec le bateau me donnent mal à la tête !
On a loué un scooter auprès de l'hôtel et on part dans l'après midi en direction de Kelingking beach. Les cinq derniers km sont atroces car la route est défoncée : c'est une route anciennement en goudron mais dont les trois quart manquent laissant des trous ou des blocs de goudrons...
La vue est magnifique sur l'océan et on se décide à descendre jusqu'à la plage. Ça descend sévèrement sur le flanc de la falaise et c'est un peu de l'escalade par endroit, ajouté le fait qu'on est en plein soleil : on n'a pas froid ;-)
On ne peut pas se baigner car la plage est très dangereuse et il y a beaucoup de courant. Les vagues sont superbes !
Le retour est nettement plus facile quand il s'agit de monter ! Je me prends néanmoins une belle noix de coco pour me désaltérer à l'arrivée.
On rentre à la nuit tombée et on part le lendemain en direction de Bali ... après un bon brunch !