Luang Prabang et les environs

Descente du Mekong

On a passé une première nuit au Laos juste après avoir passé la frontière avec la Thaïlande (et l'un des nombreux ponts de l'amitié). Plus précisément à Huay Xay, dans la guesthouse d'une mamie parlant le français et menant son monde à la baguette.

On a décidé de rejoindre, Luang Prabang, en slow boat afin de descendre le Mekong tranquillement. Le voyage a duré 2 jours. 97,5% des passagers sont des touristes et le reste des locaux (qui préfèrent maintenant faire le trajet en bus). Pour passer une "croisière" agréable, il faut arriver en avance pour pouvoir choisir son siège à l'avant plutôt qu'à l'arrière afin de ne pas avoir les oreilles qui bourdonnent à la fin de la journée à cause du moteur.

Au début de la descente, on perçevait nettement la différence entre la rive thaïlandaise (aménagée) et laotienne (sauvage). On a pu observer les habitants pêcher et se baigner, ainsi que des falaises et des roches calcaires dépassant de l'eau, le tout entouré d'une vegetation luxuriante.

Luang Prabang

Deux jours plus tard, nous accostons à Luang Prabang, où plutôt à 10km du centre, histoire de devoir payer la tuk tuk mafia (encore elle!) pour nous emmener au centre. On a un peu galèré pour trouver un hôtel, beaucoup étaient pleins à cause du nouvel an chinois et vietnamien qui approchait.

On a visité, entre autres, Wat Xiang Thong, avec des temples magnifiques couverts de mosaïque de verres représentant des scènes de vie quotidienne et de guerres, et le palais royal.

On a grimpé au mont Phou Si pour y admirer le coucher de soleil, mais c'était archi-bondé de touristes multi-selfistes et posistes donc ça a perdu de son charme.

Un matin, on s'est motivé et levé à 5h30 pour assister aux offrandes de nourriture des habitants aux moines. Il y avait un endroit où tous les touristes étaient regroupés, vers la poste, au début du marché de nuit, et où on pouvait même y acheter du riz pour en offrir aux moines (fantastique spectacle de touristes en manque de repères religieux/spirituels et pas seulement - cf. pantalons éléphants). En s'en eloignant un peu, on a pu regarder tranquillement ce rituel sans être trop dérangé par les flashs. Après cette pause traditionnelle matinale on est quand allé se recoucher.

Pour nous rafraîchir, nous sommes allés a la cascade/tad Kouang Si à quelques kilomètres de Luang Prabang. C'est magnifique, il y avait pleins de piscines naturelles à l'eau turquoise. 

Trek dans la jungle

Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, on a fait un trek de 3 jours dans la jungle. On était les 1er à le faire avec cette agence, donc ça n'était pas encore très rôdé.

On était avec un guide et un assistant guide, un petit papi (le mec avait quand même fui l'invasion Japonaise avec son père, genre début des années 40) au t-shirt Bob Marley qui aurait pu nous semer s'il l'avait voulu! Le 1er jour, la jungle était assez dense et ça grimpait pas mal. On a mangé des pommelos qu'on a ramassé dans la jungle, et on a coupé des fleurs de bananiers pour les manger le soir même (cuisinées dans une soupe).

On a passé la nuit dans un village Hmong au milieu de la jungle, où les gens se relayaient pour garder le bétail. On etait au milieu des vaches, des poules et des cochons.

On a appris que le bambou peut être utilisé de plusieurs façons: en cuillère et baguettes pour manger, en verres à shot pour goûter le whisky de riz local (c'est sucré, c'est bon), en récipient pour cuisiner le riz, en spatule pour remuer tout ça, en mur, en tapis, en poutre, en barrière...

Le problème majeur, c'etait l'eau. On n'avait plus d'eau potable, et aucune source ou rivière aux environs. Il y avait un espèce d'étang à l'eau verdâtre dont les habitants filtraient l'eau avec du sable, mais le rendu ne donnait pas plus confiance. Du coup, on a mangé pleins de soupes en espérant qu'elle avait suffisamment bouillie et qu'on ne serait pas malade (on ne l'a pas été et heureusement, car il n'y avait que des toilettes "jungle")

On a dormi dans une cabane, à même le sol, qui ne pouvait pas tous nous abriter et le papi guide a dû dormir dehors... Il n'y avait pas non plus assez de couverture donc le froid + la peur des bébêtes + les coqs qui chantent à 4h du mat (alors qu'il ne fait même pas jour! C'est un mythe que les coqs chantent au lever du jour!)= nuit pas de tout repos.

Le 2ème jour, on était un peu stressé à cause du manque d'eau. Le guide nous avait dit qu'on pourrait couper un bananier et boire l'eau qui sortirait du tronc, mais on n'a pas pu tester car il avait oublié sa machette au village...

Au début de la journée il y avait de la brume accentuant le côté jungle perdue et on a fait un petit tour dans le coin où les villageois cultivaient auparavant de l'opium (genre il y a 10-15 ans seulement). Maintenant que c'était fini, il y avait moins de personnes au village.

Ensuite on a continué sur la seconde étape. Les paysages étaient très beaux. On avait une vue dégagée sur les montagnes environnantes couvertes de végétation.

Au bout de plusieurs heures de marche, on a trouvé une source! Nous étions sauvés!

A l'entrée du village où l'on allait passer notre 2ème nuit, il y avait un portique en bois avec des machettes fixées dessus, au milieu, pour empêcher les esprits de la jungle de passer. Le village était typique avec des maisons un peu surélevées en bois et bambou. Il était beaucoup moins rudimentaire que celui de la veille puisque les habitants y vivent toute l'année. Les enfants jouaient dans la rue au milieu des poules, des cochons et des chiens.

On a dormi dans une cabane en bambou composée de 3 chambres sommaires avec des futons, et même les histoires d'esprits que nous a racontées notre guide à la lueur de la bougie sur la terrasse ne nous ont pas empêchées de bien dormir.

Au programme du 3ème jour, cascade/tad Sae, qui se trouve à 1h30 du village. On est passé par des plantations de caoutchoutiers. Comme c'est la saison sèche en ce moment, il n'y a pas trop d'eau à la cascade, mais ça n'a pas empêché Luc d'y faire quelques bombes.