Nous nous apprêtons à visiter le pays des Gunas, peuple indien indigène rescapé de la colonisation espagnole.
Leur territoire est composé de plus de 300 îles, l'Archipel des San Blas, où vivent 49 communautés. Ils vivent dans des cases en palmes tassés sur des iles minuscules. Les autres îles sont consacrées à la culture des cocotiers.
Pêcheurs, cueilleurs et agriculteurs/jardiniers, ils ont gardé leur mode de vie et de fonctionnement même si la modernité a fait son entrée. Les ados comme partout ailleurs sont scotchés à leur téléphone. Les filles font des selfies, les garçons jouent en réseau.
On en profite pour s' initier au maniement du drone. Quand à la baignade, elle est un peu sportive car il faut zigzaguer entre de belles méduses blanches.
A Islas Pinos nous découvrons notre premier village Gunas avec l'impression d'arriver chez Astérix le gaulois.
Le cadre est enchanteur, le bar au bout de la plage pittoresque et l'accueil chaleureux .
Autre cadre spectaculaire la baie de Masargandi, où là aussi notre tranquillité n'est perturbée que par le cri des singes et le pêcheur qui vient avec sa pirogue nous vendre le poisson qu'il vient de décrocher de son fil.
Nous nous attardons plusieurs jours pour tester les joujoux que nous avons ramené de France : paddle, wingfoil et drône, tout en explorant le coin.
Tomas nous aborde au mouillage depuis sa pirogue. Puis de fil en aiguille il monte à bord pour partager une bière. C'est ainsi qu'il nous propose de nous faire visiter le village le lendemain.
Parmi les anecdotes qu'il nous raconte j'aime bien celle du mariage.
Le marié et la mariée sont mis dans un hamac et les invités font tourner le hamac trois fois. s'ils sont toujours enlacés dedans alors ils sont mariés. Easy non ?!
Côté organisation sociale, les femmes tiennent les comptes, y compris ceux de la communauté, et cousent des molas (Carrés de tissus qui servent à la fabrication de leur costume traditionnel.). Ce sont elles aussi qui héritent des terres. Les successions se font de mères en filles.
Pour subvenir à leurs besoins, Les indiens Gunas cultivent la noix de coco. Chaque famille se voit attribuer une île ou une partie d'île avec des cocotiers.
Pour nous étrangers il est strictement interdit de ramasser des noix de coco, car elles constituent leur monnaie.
Tomas nous explique ainsi qu'un bateau chargé de marchandises vient les voir depuis la Colombie.
Chacun prend ce qu'il lui faut et ces "achats" sont comptabilisés par les "secrétaires" de la communauté. Elles indiquent à chacun le nombre de noix de coco que cela va coûter.
Le bateau fait le tour de toutes les îles. Lorsqu'il est vide il repasse dans les villages, où chacun est allé chercher le nombre de noix de coco convenu. Ainsi le bateau repart chargé de noix de coco vers la Colombie.
Cette année la noix de coco est équivalente à 70 cts de dollars.
Chaque famille dispose au moins d'une pirogue. Creusée en une seule pièce dans un tronc, un seul homme la manie avec une seule pagaie.