Ah le mytique transsibérien ! Ses anciennes lococomotives, son wagon bar avec nappe blanches, lustres de cristal et vaisselle en porcelaine, ses cabines à la décoration soignée et ses moulures dorée au plafond ... Ca fait rêver ... Et ben on en rêve encore ! Le notre était très loin des décors magiques d'Agatha Christie...
Bon, nous voilà donc embarqué dans le Transsibérien. C'est parti pour 81h de train, 3jours et demi, 5185 km, 5 fuseaux horaires et des rêves plein la tête.
Avant de vous donner plus de détail, sachez que le voyage nous a plus mais que l'on s'attendais à autre chose.
Ce qu'il faut savoir c'est que les trains en Russie sont classés par numéro. Plus le numéro est petit, plus le train est luxueux. Le train numéro 1 est celui d'Agatha Christie. Nous c'était le 82 (ça va plus loin que 100). Un train milieu de gamme, raisonnable dans les prix (rien à voir avec la SNCF !). Il y a le choix entre 3 classes. La première sont des cabines avec 2 couchettes, la deuxièmes avec 4 couchettes, la troisième il n'y a pas de porte aux cabines, 4 couchettes par renfoncement + 2 dans l'allée. Il y a 10 ans, nous aurions pris la 3eme ... mais là on s'est pris la 2eme :D
Toutes les voitures sont identiques. 9 cabines (ou compartiments), 2 toilettes, un samovar, et deux hôtesses qui se relaient pour que l'on ne manque de rien (en principe ! et aimable comme des portes de prison russe). Au milieu des 14 voitures, un wagon restaurant.
Notre cabine est composée de 4 lits, 2 en haut et 2 en bas. Nous avons les 2 du haut et un en bas (ceux du haut coûtent moins cher que ceux du bas ...). C'est propre, il y a de quoi ranger nos affaires, les lits sont les mêmes que nos couchettes françaises. La cabine est un poil moins grande que notre chambre à Moscou ... mais il y a une fenêtre. On nous fournis tout ce dont on aura besoin durant le voyage : surmatelas (mais ça reste super dur), drap, oreillers, serviette de toilette, tasse.
Le Transsibérien est une expérience. On prend son temps, on contemple le paysage, on médite. La vie a bord est simple. On dort, on mange ... on pense à soi. On a beaucoup joué aux cartes, lu, partagé des moments en famille.
Pour se nourrir dans le transsi : aller payer une blinde pour n'avoir pas grand chose de pas bon dans le wagon resto ou s'acheter notre nourriture avant de partir. Nous avons évidemment choisi la 2ème option. Donc les courses se sont résumés à 9 paquets de nouilles chinoises, du thé, des biscuits et des bananes.
Le transsibérien fait beaucoup d’arrêts express (1/2 min). Parfois, lors des changements de locomotive (environ tous les 24h) ou dans les grandes villes, nous avons des arrêts plus longs ce qui nous permet d'avoir le temps d'aller prendre l'air, de nous dégourdir les jambes et de faire quelques courses. A toutes les gares, directement sur les quais, il y a de petites boutiques ou des vendeurs en tout genre (service à thé, poissons séchés, écharpes, bouteilles d'eau, vase ... ).
Que d'espace en Sibérie ! Une succession de forets de bouleaux entrecoupée parfois d'un lac ou d'une ville. C'est très reposant et vraiment paisible. Les maisons sont quasiment toute en bois avec des toit colorés.
Nous sommes descendu au 51ème arrêt !
Il y a 2 sortes de russes dans le Transsibérien : ceux qui passent leur journée en pyjama, et ceux qui se coiffent tout le temps pour paraitre propre. Je dis bien paraitre car être propre dans le Transsi est bien compliqé. Evidemment pas de douche et des toilettes à la limite du raisonnable. Alors on fait comme on peut (vive les lingettes !). En même temps, vu l'activité à bord, on ne transpire pas beaucoup.
Notre grand regret est le fait de n'avoir pas partager de chose avec les russes dans le train. On avait apporté du saucisson et du chocolat et on espérait en retour vodka ou spécialités locales ... et ben raté. La dame avec nous a eu la gentillesse de nous faire goûter des petits pains garnis faits par sa sœur mais n'a pas voulu de nos affaires. On a fait une partie de bandido avec elle. Elle a beaucoup aimé regarder Estéban travailler mais c'est tout. Il y a eu un vrai problème avec la langue. Le fait que les russes ne parlent pas du tout anglais (très très peu parlent anglais, uniquement dans les endroits touristiques et encore) n'a pas aidé à la communication avec les autres cabines ... Les autres français rencontrés n'ont pas eu le même soucis que nous et ont eu au contraire pu partager des moments. On n'a pas eu de chance, il nous reste encore le transmongole et 25h pour remédier à ça :D
LE MOT D'ESTEBAN
On est resté 3 jours dans le train.
Le transsibérien n'était pas beau. La tête n'était pas belle parce que c'était en carré. Le reste du train n’était pas très beau non plus. On voyait à travers des fenêtres des petits rideaux.
Quand on est rentré, on a cherché notre petite cabine. Il y avait 2 lits en haut et 2 lits en bas et il n'y avait qu'une seule table pour nous 4 car il y avait une autre dame avec nous sauf le dernier jour. Moi je dormais en haut à droite et papa en haut à gauche et maman en bas à droite.
Les toilettes étaient sales, il n'y avait pas beaucoup de papier. Ils n'étaient pas confortable quand on faisait caca. Tout ce que l'on mettait dans les toilettes tombaient sur les rails.
Les paysages c'était du bois du bois ... mille fois du bois. Quand des fois on s’arrêtait à des gare, il y avait beaucoup de maisons en bois car c'était la ressource la plus près. Les maisons en bois s'appelle des isbas. On a vu un cimetière. Autour des tombes il y avait des barrières et à coté des tombes des tables pour manger.
Les locomotives changeaient souvent, quand on s’arrêtait longtemps. C'était un train électrique et il ne faut pas que la locomotive roule trop longtemps sinon elle risque de chauffer. On a eu un locomotive bleue, une rouge. On aurait bien aimé avoir une locomotive à charbon noire.
On a joué au tarot, au président et celui qui perd s'appelle le troudebal, au uno et a bandido. J'ai joué avec des voitures avec un petit enfant russe. J'ai aussi travaillé. On a commencé dans le fichier. On a joué au échec avec maman et c'est moi qui ai gagné alors que je n'avais plus qu'une tour, un roi et un cavalier. J'ai gagné sans faire exprès. Je voulais manger sa dame et je lui ai mis échec et mat.
On a rencontré des français qui faisait aussi le tour du monde. Il y avait 2 filles et les parents. Moi j'ai joué avec la plus petite qui avait 8 ans, Lieve. Je la confondais avec un garçon car elle était habillée en noir et les cheveux longs comme moi avant. On a joué au Kems, jungle speed et au échec ou j'ai gagné avec la technique où j'ai battu papi. Le soir j'ai regardé un film avec Lieve et sa sœur.
On mangeais tout le temps des pâtes à la soupe car on n'avait que acheté ça pour 3 jours. Dans le train, il y avait de l'eau très chaude pour les pâtes. Pour dormir, je m'endormais pas très bien mais le matin je me réveillais très bien.
Le dernier jour je me suis levé à 3h du matin, j'étais trop fatigué mais j'étais aussi content de quitter le train car j'en avais marre.
Ce que j'ai préféré dans le trassibérien c'est quand j'ai joué avec Lieve et sa sœur toute la journée. J'ai bien aimé le voyage. La dame m'a donné un petit pain où il y avait de la pomme ou du chou. Mais elle n'aimait pas mes bonbons.
Doro
Merci pour cette immersion dans le transsibérien. On se rend mieux compte de ce qu’est le mythe. Et le mot d’Esté, toujours très instructif et tellement sympa de voir avec des yeux d’enfant. Bisous.
manoueliane
Quel voyage! Toujours un plaisir de découvrir! On apprécie, on s'enrichit, on rigole bien. Un grand merci à vous. Gros bisous de nous 2.