Baie d'Ha Long

Vendredi matin, un mini bus vient nous chercher à notre hôtel pour nous emmener à la baie d'Ha Long. Le temps de récupérer d'autres personnes et on est partis.  Sur la route, de nombreuses rizières. On y voit déjà des gens y travailler. Cette région étant moins en altitude que Sapa, elle est plus en avance sur les cultures.

À mi chemin, le bus s'arrête à côté d'un grand engar, et nous dit qu'il nous récupére de l'autre côté. Tous les bus font la même chose, c'est très organisé. On voit qu'il s'agit de nous faire dépenser notre argent. En entrant, de nombreuses femmes sont en train de tisser des toiles, tellement fines qu'on croirait des tableaux peints ! Plus loin des œuvres sont exposées, magnifiques. On regarde les toiles, impressionnés. J'ai même failli craquer pour une, mais finalement en achète deux ! C'est pas donné mais 70% des personnes qui travaillent ici sont handicapées, et les achats servent à améliorer leurs conditions de vie. Mon argent n'a pas été jeté par les fenêtres ! Ils sont forts en commerce ses vietnamiens. La vendeuse me dit que chacun des tableaux que j'ai acheté nécessite 15 jours de travail, et me remercie pour mon achat.

On arrive à Ha Long City, une ville sans intérêt, mais c'est le point départ de toutes les croisières dans la baie d'Ha Long. La personne qui nous accompagne nous montre les toilettes : il s'agit d'un trou qui a pour chasse un sceau d'eau. À ce moment là on s'imagine déjà le louque du bateau (un trou sur la mer en guise de toilette), étant donné que l'on a réservé une croisière bon marché ! Un homme vient nous chercher pour la croisière. On est séparé des Australiens qui ont fait la route avec nous et avec qui on avait bien sympathisé, ils ne restent qu'une nuit sur le bateau et nous deux. Le guide nous explique que nous ne sommes pas assez nombreux pour aller dans le bateaux que nous avions réservé. On aura un 4 cabines à la place d'un 8 cabines, on est donc surclassés, super ! On se dirige ensuite vers notre bateau. On monte sur un premier, puis on passe sur le notre en enjambant la barrière, avec nos gros sacs qui manquent de nous faire tomber tête la première. Mais ça y est on y est. Transats sur le pont, deux petites tables (une pour nous, et une pour la famille de trois chinois qui fait la croisière avec nous) dans la salle à manger, canapé, c'est parfait, mais pas autant que notre chambre, avec grandes fenêtres donnant sur la mer, belle salle de bain, toilette normal, et lit presque mou ! Le bateau démarre et on nous appelle déjà pour le repas, avec couteau et fourchette pour tout le monde (on sent qu'on est revenu sur le chemin très touristique). On commence par une petite soupe asiatique qui fait penser à tout sauf à de la soupe, si vous voyez ce que je veux dire, mais délicieuse ! Puis les plats s'enchaînent, 1, 2, 3 plats et enfin le dessert. C'est pas dans la Baie d'Ha Long que l'on va mourir de faim ! On aura même par la suite des plats très bien présentés, genre bouquet de fleur en légumes et brochettes de viande.

Les premiers pains de sucre apparaissent déjà, puis on en ait rapidement entouré. Il ne fait pas beau, l'inconvénient de voyager en dehors de la période touristique. Février est même le mois le 'pire', si on peut dire ça comme ça, pour venir voir la baie. L'avantage, non négligeable, c'est qu'il y a beaucoup moins de touristes, et donc de bateaux qu'en pleine saison.

Le brouillard  crée une atmosphère étrange. Si la terre était plate, je ne m'étonnerait pas de voir la mer tomber entre deux pains de sucre. La légende dit qu'un dragon entailla la montagne avec sa queue, et qu'en plongeant dans la mer, il fit monté le niveau de l'eau, ne laissant apparaître que les sommets les plus hauts. Personnellement ça m'a donné l'impression que des montagnes avaient explosé, répartissant leurs débris dans la mer sur des kilomètres. Nos visions ne sont finalement pas si différentes, on se sent petits dans les deux cas face à la grandeur de la nature. L'endroit est très paisible, on n'entend que le bruit des faibles vagues qui viennent s'écraser sur le bateau, tellement reposant après le brouhaha d'Hanoï ! On profite de longues minutes sur le pont malgré le froid et le crachin. La Baie d'Ha Long n'est pas du tout photogénique dans le brouillard, mais on tente désespérément d'immortalisé ce moment en la bombardant de photos.

Le bateaux s'arrête dans une petite crique pour passer la nuit. On fait un petit tour de canoé (cape de pluie fournie, et gilet de sauvetage), puis on rentre dans le bateau pour un petit cours de cuisine. Notre guide nous apprend à faire des nems, à tous les deux seulement puisque toutes les autres personnes à bord de ce bateaux connaissent ça par cœur. On les mangera plus tard au dîner.

On se réveil face aux pains de sucre avec un temps meilleur que la veille, c'est encore plus beau ! Après un petit déjeuné bien anglais, on embarque dans un petit bateau pas très stable pour visiter un village flottant. Le chinois arrive comme une masse et manque de faire chavirer notre embarcation. Arrivés au village, on visite une école qui a été désertée deux ans auraravant. En effet le gouvernement a relogé 3/4 des familles qui vivaient ici sur le continent. Deux raisons à cela : offrir une meilleure vie (et une maison) à des familles vivant dans une pauvreté extrême, et préserver la nature (les familles du village rejettent leurs déchets à la mer). Sous le plancher, on nous montre des filets qui servent de réserve à poisson. Un peu plus loin, une pisciculture et des huîtres à perle.

Après midi canoë. Il y a tellement de pains de sucre que le guide nous demande de rester vers le bateau, on peut se perdre facilement. On découvre une très belle plage avec coquillages, coraux et rochers sculptés par la mer. Sur la mer, de nombreux petits poissons argentés nous intriguent, le guide nous dit que ce sont des poissons de surface qui n'ont sûrement pas apprécié le froid de l'hiver. Le troisième jour ont visite une  grotte dans un pain de sucre, charmante mais pleine à craquer de touristes, français pour beaucoup, on se croirait revenus chez nous.

Notre croisière touche à sa fin, dernière ligne droite jusqu'à Ha Long City. Là ont se sépare des Chinois, dont le monsieur n'aura pas arrêté de tenter de nous parler chinois. Même après 3 jours passés avec eux, ont lui fait comprendre que non, on ne comprend strictement rien à ce qu'il nous dit ! Il nous sert la main, je m'approche de sa femme pour lui serrer la main aussi, mais non, elle s'incline avec une élégance que je n'ai sûrement pas réussi à égaler.

Notre guide nous accompagne au taxis et négocie le trajet pour nous. Avant de le quitter, on lui donne un pourboire qu'on espère généreux, mais difficile de savoir à quoi il s'attend.

Arrivés au ferry pour l'île de Cat Ba, il est trop tard pour celui de 11h30, il faut attendre 3h ! L'inconvénient de venir hors période touristique. On choisit donc le bateau rapide, plus cher, mais pas de temps à perdre.