Réveil avec le chant des coqs à 5h du matin, en pleine ville, c'est original. Un minibus vient nous chercher. Un anglais me demande si on a des infos sur le trajet, on va quand même pas faire le chemin jusqu'à Ninh Binh la dedans ? Je suis incapable de lui répondre, les infos sont rares dans ce pays. On sait d'où on part et où on va mais pas plus. On descend finalement pour prendre le ferry, puis un bus. En chemin, pose pipi, dans des toilettes en commun ! Je n'ai encore jamais vu ça, des trous le long des murs, sans porte ni séparation. Heureusement il y en a un au fond avec porte, qui ne ferment pas, mais porte quand même ! On nous avait pourtant dit que les vietnamiens sont très pudiques. Bref, on est repartis. Sur la route, on voit de nombreuses rizières, des vendeurs qui étalent leur marchandise sur les bords des routes rapides. Un peu plus loin, on égorge un cochons, tellement gros que j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'une vache. Quand on dit que tout se passe dans la rue, il n'y a pas de censure !
Une fois arrivés, je profite du bon jus de noix de coco fraîche. On s'empresse ensuite de réserver un tour pour le lendemain, ainsi qu'un bus pour Hué. Manque de chance, il n'y a plus de bus disponible, on devra passer une journée supplémentaire à Ninh Binh, encore la fête du Têt. Le soir, on a beaucoup de mal à trouver de l'eau et un restaurant. Il faut dire que le routard est plutôt radin en restaurant dans cette ville, et les restaurants ferment très tôt. En se pointant à 19h50, c'est trop tard !
Avant de sortir le jour d'après, on met nos anti moustique sur les vêtements et la peau. Il commence à faire plus chaud donc il y a plus de moustiques, et avec eux plus de risque d'attraper des maladies dont on ne veut pas (Dengue, virus Zika et encéphalite Japonaise). Une fois protégés, on est partis. Deux guides viennent nous chercher en 2 roues, un chacun ! C'est la formule que l'on a choisie car elle est moins chère que la formule avec voiture. Et on ne va pas le regretter. On passe par des petits chemins très sympas qui serpentent entre les pains de sucre, et qui sont inaccessibles en voiture. On croise des buffles, un petit oiseau d'un bleu intense nous passe devant et va se poser à quelques mètres. On passe aussi bien sûr entre les rizières, de plus en plus vertes. Il y a par endroit une forte odeur de campagne, la même que chez nous. On croise une multitude de petits canards, un élevage, mais totalement ouvert. Les cannetons sont totalement libres. Sur le bord des chemins, des bananiers pleins de fruits, et des papayes. La route (chemin) n'est pas toujours en très bon état. En arrivant à un petit pont en béton à moitié cassé, je me prépare à descendre du scooter mais non, il passe quand même ! Je n'ai même pas osé me retourner pour voir la tête que fesait Guillaume tellement que je m'attendait à une gamelle.
On arrive à notre premier arrêt (sans compter les nombreux arrêts photos sur le chemin). Il s'agit du temple de Hoa Lu. Un petit chat très sympathique nous guide en miolant pour réclamer des câlins. On monte ensuite à un point de vu où l'on trouve un autre temple, tout petit cette fois. Une vielle dame le garde. Après une montée aussi difficile, et avec son apparence toute frêle, elle me fait penser au vieux sage dans Astérix et Obélix au sommet du mont Olympe qui demande quel linge est le plus doux. Elle nous demande si on veut de l'encens pour prier, et à sa tête, non merci était la mauvaise réponse ! Dans leur religion, la fumée de l'encens permet de faciliter la communication avec les morts.
Un peu plus loin, en scooter, on est stoppés par un troupeau de chèvres, et plus rare, par un enterrement. Le cortège prend toute la largeur du chemin. Au Vietnam, les paysans sont enterrés dans leur rizière. Les premières personnes du cortège sont des portes drapeaux, suivent une dizaine de personnes qui portent une longue banderole au dessus de leur tête. On trouve ensuite un petit hôtel avec de la nourriture et de l'encens, des musiciens, puis le cercueil suivi de la foule. La nourriture est nécessaire aux morts car, chez eux, la mort est une deuxième vie dans laquelle on a les mêmes besoins. La musique permet de communiquer avec les morts. Une culture bien différente de la notre.
Nos guides nous déposent à l'embarcadère de Tam Coc, pour un petit tour de barque. La particularité dans cette région, c'est que l'on rame avec les pieds. On traverse une première grotte, très basse, et très noire, comme pour passer dans un autre monde. Et c'est un paysage magnifique qui nous apparaît à la sortie ! Difficile à décrire, il faut le voir de ses yeux. Dommage qu'il y ait autant de touristes, on est pourtant en basse saison.
L'arrêt suivant est une petite pagode (Bich Dong), une des plus originale de notre voyage. Le deuxième bâtiment est construit dans des rochers. Et en suivant le petit passage sur la gauche, qui ne paye pas de mine, du genre à mener à des toilettes, on débouche sur un autre hôtel, construit cette fois dans la grotte.
On retourne ensuite tranquillement à l'hôtel, avec toujours quelques arrêts photos dans les rizières. Une fois arrivés, on donne un pourboire bien mérité à nos guides. La journée n'a pas coûté très chère, on se demande comment ils sont payés.
En allant au resto, on passe par un petit marché où sur tous les stands, on vide les poulets de leur sang en les plaçant dans des entonnoirs. Je fini par ne regarder que droit devant moi, ça me coupe l'appétit. Notre resto du midi fermant très tôt, la dame nous a redirigé vers Coffee Phong, très bonne adresse, à noter si vous passez à Ninh Binh. On y trouve notamment un très bon riz sauté, et une grande diversité de plats.
Le lendemain, on loue un scooter pour visiter un peu plus le coin. On commence par la pagode de Bai Dinh, que l'on croit d'abord fermée en se plantant devant les immenses portes vérouillées. Le parking se trouve à plus d'un kilomètre, et on accède à la pagode avec des voiturettes électriques. Dans la pagode, une odeur très agréable et une petite musique relaxante nous mettent dans l'ambiance. Les commenditaires de cette pagode ont vu grand. Il y a un nombre incroyable de statues, de très grande taille pour certaines, et beaucoup de dorures. Les photos sont par endroits (les plus beaux forcément) interdites. Sur le retour, je discute avec deux français en tournage pour TV 5monde. Leur documentaire paraîtra dans environ 1 an.
On se rend ensuite à la grotte de Hang Mua, en partie inondée. On enlève nos chaussures pour aller voir le fond. Puis on escalade la montagne du dragon pour la vue magnifique que nous offre le sommet.
On se dépêche enfin pour la dernière étape, la nuit commence à tomber, et les oiseaux de la réserve de Thung Nham rentrent au nid. C'est le meilleur moment pour les observer. En arrivant, la balade en barque est fermée. Un monsieur demande de l'aide à Guillaume pour retourner sa barque et la mettre à l'eau. Il comprend que l'on voulais faire un tour et nous propose de nous emmener contre un petit supplément. Pas de gilet de sauvetage, c'est une balade totalement officieuse, mais qui en valait la peine. Et cette fois, on était vraiment tout seuls. La grotte est par endroit étincelante lorsqu'on l'éclaire avec nos lampes. On y croise aussi des chauves-souris. Une fois de retour, on visite une autre grotte à pied, on fait vite un saut au point d'observation des oiseaux et on repart vite s'acheter quelques gâteaux et de l'eau. Pas le temps de manger, on doit attendre notre slipping bus à l'hôtel.