Ce matin, je me réveille. Premier réflexe: vérifier si ce que j'ai mis sécher la veille est sec.
Ça ne l'est pas.
Ah mais il ne pleut pas. Vite, aller mettre une rustine et regonfler le vélo !
Avec autant de talent qu'il ne faut pour le dire, hop, bim, paf, j'y enlève la roue, le peneu, trouve le trou, trouve l'épine et les bouts de verre, colle une rustine, fais tout l'inverse en prenant soin de regonfler soigneusement, et réinstalle le vélo dans sa jolie position verticale.
Ah ben c'était juste, il commence à pleuvoir. Vue que mon pantalon de pluie est encore mouillé, je décide de partir à l'aventure la découverte du centre-bourg. Puis, il me vient l'un ou l'autre problème que je dois régler soigneusement:
1-Trouver un moyen de réimperméabiliser mon manteau
2-Huiler ma chaine, qui "crie la soif" (terme technique fourni par Pierre-Antoine) depuis les épisodes de pluie dilluvienne
3-Trouver des cordes de violon, car il me manque une corde de La de secours et je n'aime vraiment mais vraiment pas cette idée. Si quelque chose arrivait ? Comment pourrais-je encore me regarder dans une glace citron-banane ?
Ayant repéré un magasin de la marque même de mon manteau qui vend l'imperméabilisant requis, j'y cours, en profitant de quelques merveilles de la ville d'Hambourg.
Je suis maintenant détenteur d'un spray à vaporiser sur mon manteau puis à faire sécher dans un séchoir pendant 50 minutes pour en libérer tout le potentiel protecteur. Je pense à la pluie qui n'osera plus désormais se dresser sur mon passage et pense au point 2.
Je me mets en route vers un vélociste. Je pousse la porte de "Wheels". Je suis face à une marée de vélos et à une planche de bois servant de comptoir qui m'empêche d'y accéder. Le vieux mécano s'approche de moi et je négocie avec lui l'acquisition de quelque graisse de chaine contre de la monnaie sonnante et trébuchante parce que keine Karte unter 10 euro danke bitte.
Je me remets en marche vers mon auberge, non sans constater que, tout comme Namur, Hambourg est équipée de poubelles intelligentes ! Décidément, nous inspirons les plus grands !
Sur le chemin du retour, je passe devant deux magasins de musique. Enfin, ça a dû en être, car à part sur Google il n'en subsiste plus la moindre trace.
Arrivé à l'auberge, j'accours auprès de mon vélo gémissant de la chaine. Et constate avec effroi. Que le peneu avant. Réparé auparavant. Soigneusement. Avec finesse et précision. Était à nouveau dégonflé. Je commence par remettre ne question mes capacités de rustineur, car il arrive régulièrement encore que je rate une rafistole. Toutefois, après vérification, ma rustine est étanche. Mais il y avait un autre trou. Bête ça ! Ben oui ! Il y avait aussi des bouts de verre dans mon pneu !
Qu'à cela ne tiesse, j'enlève tout et je mets une autre chambre à air: trois rustine sur une même, c'est trop (il y en avait déjà une autre, peu de gens le savaient !). J'ai une pensée fugace pour Tom, qui m'avait confié solennellement cette chambre à air après m'avoir révélé le secret des Haribos. Je regonfle et hopela.
Bon, j'ajoute un truc à faire:
5- racheter une chambre à air.
Après tout ce travail, il est temps de manger le contenu de ma sache; quelques légumes, un peu de fromage. Et un nouveau truc à faire:
6- acheter de quoi manger pour demain
Il est 15h. Je passe au point 2: imperméabiliser. Heureusement, il y a un séchoir dans l'auberge. Je lis soigneusement le manuel d'utilisation du spray (mettre du spray partout sur l'extérieur, attendre 2 minutes, bien fermer les tirettes et tout, mettre dans le séchoir 50 minutes à température "normale".
Premier réflexe, trouver le modèle exact du séchoir, télécharger le manuel en ligne, vérifier à quelles durées et température correspondent chacun des programmes qui ont de jolis noms mais qui sont assez peu spécifiés sur l'écran tactile du smart électroménager. Hop, je lance un programme de 45 minutes, ça semble être une approximation valable. J'en profite pour ranger des choses sèches et faire sécher des choses humides, et manger un apfel quelque chose avec un espresso bitte dubbel ? ja danke bitte schön ! Après 45 minutes, je récupère ma veste et me lance dans mon aventure suivante.
En route pour le magasin de vélo Starcycle qui me vendent sans rechigner le modèle exacte de chambre à air dont j'ai besoin, avec un professionnalisme qui aurait toutefois quelques trucs à envier à un magasin de vélos bien connu du centre de Namur qui proposent du café spontanément (eux, c'est juste écrit sur un panneau qu'il y en a mais j'en ai pas vu la couleur café).
L'item de secours dans ma sacoche, je me dirige vers un magasin de musique. et je passe à côté d'une tour qui a l'air vieille, grande et en travaux. Et donc elle tient pas sur une seule photo.
Au magasin de musique, ils ont plus qu'un type de cordes. C'est celles que j'utilise. sacré hasard n'est-il pas ? Comble de la coïcidence, il y a un supermarché à un jet de rayons du music store. Je m'en vais donc y jeter mon dévolu sur quelque nourriture en prévision de la journée prochaine.
Je commence à avoir faim. 19h semble être une bonne heure pour une vegan currywurst med große pommes frites.
Plus qu'à préparer mon itinéraire des quelques jours qui suivent. Avant de me mettre au lit pour repasser au magasin de vélo et régler un autre problème d'envergure: l'achat de matériel adapté pour ne plus trop comprimer mon nerf dans le poignet et éviter le picotement dérangeant qui parsèment régulièrement mes doigts droits. Affaire à suivre !