Arrivée à 7.00 du matin heure locale, soit 13h pour nous. Le pilote d’avion nous a annoncé 2 degrés de ressenti pour 4000m d’altitude, mais lorsque nous sortons il y a du soleil et il fait assez bon. Pas de gants, pas de bonnet ni d’écharpe, pas de problème pour respirer : très agréable !
Alex est là pour nous accueillir, il est venu avec un taxi qu’il connaît bien maintenant et qui s’appelle Eddy. Il parle avec une voix fluette et un petit accent sautillant, on se croirait dans un dessin animé ou dans une télé-novela quand il nous souhaite la bienvenue.
Nous allons nous promener dans la Paz et prenons le téléphérique. Récent, il se compose de plusieurs lignes dont les noms sont des couleurs : la línea blanca, la línea amarilla, la línea verde... il reprend ainsi les couleurs du drapeau andin, multicolore comme un arc en ciel. La ville de La Paz est collée à flanc de montagne, on survole les maisons qui ne sont pas achevées, leur toitures terrasses poussiéreuses dévoilant des fils à linge avec des vêtements multicolores sous lesquels dorment des chiens. Il y a autant de chiens dans la ville que d’habitants (2 millions de chiens pour 2 millions d’habitants en moyenne... impensable!) et il faut faire attention à ne pas se faire courser par l’un d’entre eux ! Les maisons sont toutes en briques et moellons apparents, inachevées pour éviter de payer l’impôt sur les façades. Ils sont malins ! Certains toits sont en tôle, des rideaux remplacent les fenêtres, des lavabos sont posés là au milieu des terrasses pour on ne sait quelle raison, les voitures sont vieilles et usées, les terrains de jeux sont taillés dans le profil de la montagne et s’échelonnent sur plusieurs niveaux au milieu des constructions insalubres. Cela donne une impression de bidonville de bric et de broc, tout en étant pourtant propre et organisé, même si les constructions poussent comme des champignons.
La ville est propre, les habitants sont discrets et n’importunent pas les touristes. Ils sont par ailleurs assez sympathiques dans l’ensemble, tous petits et ont un visage plat et rond. Soyons honnêtes, ils ne sont pas beaux. Même les enfants. Mais ils sont reconnaissables et typiques, avec des joues rosies par l’altitude, ce qui leur confère un certain charme.
Le restaurant dans lequel nous mangeons tous les 4 à midi - Manq’a - propose une cuisine traditionnelle revisitée, avec un bon menu, complet et trop copieux, pour 6€. Il faut réserver pour avoir une place, et ça se comprend !
Nous terminons l’après midi en déambulant dans les rues au hasard, en découvrant les petites échoppes qui ouvrent sur les trottoirs et font 3m2 une fois à l’intérieur. Des couleurs partout, des tissus aux petits lamas en porte-clefs, emplissent les ruelles. Les Cholitas, ces femmes connues et respectées par tous, ayant parfois des places importantes dans les ministères de la ville, repérables à leur chapeau melon et à leurs jupes larges plissées multicolores, vendent des feuilles de coca, des chewing-gums, des bibelots sur les trottoirs. Si elles sont connues pour être très riches malgré leur apparence simple, elles sont aussi travailleuses et on les retrouve partout. On retrouve aussi avec surprise dans le quartier des échoppes « sorcières » des fœtus de lamas séchés, destinés à faire des offrandes. Très spécial.
La petite glace du soir nous permet d’attendre tranquillement le départ du bus couchette à 22.00. Pour nous, il sera 4h du matin. On peut dire que la journée aura été longue.