Pas triste de laisser cette ville, on est debout aux aurores pour se rendre au terminal terrestre 'La Ofelia' au nord de la ville. A 6h30 on est dans le bus en direction d'Otavalo. C'est parti pour 2h de trajet bien dans le style sud américain. C'est-à-dire, bien au dessus des limitations de vitesse, à klaxonner dans tous les sens et à rouler en bord de falaise. Autant dire qu'on est resté bien éveillés !
Arrivés à Otavalo, le contraste est flagrant. Petite ville à taille humaine, des gens détendus et accueillants et pas mal (voire toutes) de rues commerçantes. On visite la première Hostal indiquée par le routard, ça a l'air pas mal, l'accueil est chaleureux, 20$ la nuit, on prend !
On pose nos affaires et on repart aussitôt. Si on s'est levé tôt c'est aussi pour ne pas louper le marché aux bestiaux du samedi, évènement phare dans la région. Le marché termine à 10h, avec le trajet et la prise de la chambre, il est environ 9h, on ne traine pas.
On arrive sur place. Rien. Soit c'est trop tard, soit on nous a sur-vendu le truc.
Il y a un gringo pas loin, on lui demande si c'est bien ici : "Si si, c'est bien là mais c'est le samedi le marché aux bestiaux !"
Comment ça, c'est le samedi ? Mais on est bien sam... En fait, en changeant l'heure sur le téléphone au moment des vols, on a aussi changé la date sans faire attention. Ca faisait une semaine qu'on avait un jour d'avance :D
Ca nous fait marrer un moment, puis on se lance dans la visite de la ville.
La matinée à explorer les rues, on se dirige l'après-midi un peu en dehors de la ville pour visiter le musée 'vivant' local qui raconte l'histoire des indiens d'Otavalo.
On est accueilli par Pedro, et si on a bien compris c'est un peu le chef de la communauté indienne locale. On va passer quasiment 2h avec lui. Très belle rencontre. Il est heureux de nous parler de son histoire et de ses coutumes et on est tout aussi heureux de l'écouter.
Le musée présente les coutumes (encore d'actualités) des indiens, pour les fêtes (du soleil par exemple), les mariages, la cuisine et les défunts. Dans un deuxième temps, il nous montre les méthodes de tissage avant puis après l'arrivée des espagnols.
La visite se termine sur une belle poignée de main, et Pedro qui nous invite à un concert organisé par sa communauté et lui. Malheureusement c'est dans trop longtemps et on ne sera plus dans la région. Mais le coeur y est.
On repart le coeur léger d'avoir enfin trouvé ce qu'on était venu chercher dans un voyage comme celui là : des rencontres !
Dans cette usine travaillaient autrefois plus de 300 ouvriers indiens. Avec l'arrivée de l'électricité, les machines fonctionnant beaucoup plus vite et seules, les ouvriers qui ont cru au diable et ont tous désertés l'usine pour ne jamais y revenir.
Cette fois, on est bien samedi.
On arrive sur place, et plus de doute possible, c'est bien le jour du marché. Du monde dans tous les sens. Des odeurs de barbecue, à 7h du matin oui. Des gens qui portent des poules, d'autres des petits cochons, une vache qui veut pas avancer, des sacs qui fourmillent de cochons d'Inde. Ca crie, ça jacasse, ça marchande.
A noter que le reste des rues de la ville se rempli de stands de produits artisanaux, en plus des 3 marchés qu'il y a tous les jours dans la ville. Autant dire qu'il y a du monde.
Le marché fini, petite randonnée dans les environs de la ville en direction du village de Peguche et de sa cascade. A 30 mn d'après le routard, mais on a bien mis 1h30. Saloperie. Le trajet reste quand même agréable puisqu'on longe une voie ferrée et qu'on passe dans des petits bourgs. Le vrai Equateur quoi.
On arrive à la cascade avec quelques difficultés puisqu'ils ont toujours autant de mal avec la signalétique. Le lieu est sympa mais trop exploité touristiquement pour ce que c'est. Le village de Peguche est devenu une suite de petits commerces pour touristes. Et en comparaison, la cascade de la Beaume en Haute-Loire est tout aussi jolie.
Très heureux de ces 2 jours à Otavalo. Ambiance différente et bien plus légère qu'à Quito. On se sent beaucoup mieux, et ça nous a bien relancer dans le voyage et dans le contact avec les autres.
Prochaine étape Cayambe, pour franchir la ligne équateur.