On quitte la campagne profonde et on retourne sur nos pas pour rejoindre Latacunga et le grand axe nord-sud qui uni Quito et Guayaquil, les deux plus grandes villes du pays. Arrivés au terminal terrestre, un homme nous alpague pour savoir où on va. S'en suit une discussion entre Carine et lui en espagnol. Carine prend ensuite les devants, déterminée, et sachant où il faut aller. Durant les mètres qui s'en suivent :
La suite logique donc, c'est que 1h30 plus tard, nous sommes à Ambato. On galère un peu à ce terminal, car la taxe que prend chaque ville et qui est habituellement inclue dans les billets, cette fois ne l'est pas. On ne trouve pas le guichet qui permet de payer cette taxe, ça nous vaut quelques déconvenues avec un mec sur place, rien de grave, et après avoir convenu d'un commun accord que c'était qu'un gros naze, on prend le bus.
Une heure de bus et une longue descente plus tard, on arrive dans la ville de Baños. Pour les non hispanophone, Baños signifie "bains" (en référence aux nombreuses sources thermales de la ville) ou "toilettes". Et comme vous l'aurez compris avec la grande descente, Baños est bien située au fond d'une cuvette. Allé c'est tout pour moi ! bonsoir ! *applaudissements*
Comme d'hab sur les derniers trajets, on arrive un peu tard pour les grosses activités. Mais ça nous laisse le temps de prendre nos marques dans la ville et à l'hôtel. Hôtel qui, au passage, est vraiment top et pas cher. Pour 20$, on a une chambre avec salle de bain et balcon, piscine au RDC et des massages sont même proposés (un peu moins chers que ce qu'on peut trouver en ville). La ville quant à elle, est un concentré de restaurants, salons de massages, boutiques de souvenirs et vendeurs de bonbons.
On profite de la première soirée pour faire un resto et surtout gouter une spécialité équatorienne : le llapingachos. Un mélange de pommes de terre, d'avocat, d'oeufs et de saucisse. Et c'est très bon !
Ingrédients (pour 6 pers.) :
- 1,5 kg de pommes de terre
- 4 jaunes d’oeufs
- 50 grammes de fromage râpé
- 2 oignons pelés et finement hachés
- 2 cuillères à soupe de basilic ciselé
- 2 cuillères à soupe de persil ciselé
- 3 gousses d’ail hachées
- Huile, sel, poivre
Préparation :
Dans une grande casserole d’eau salée, faites cuire les pommes de terre. Comptez 30 à 40 mn de cuisson. Quand elles sont cuites, égouttez-les, pelez-les et écrasez-les à la fourchette.
Faites dorer les oignons et l’ail dans un filet d’huile. A coloration, cessez la cuisson, égouttez les oignons et mélangez-les à la purée de pommes de terre avec le reste des ingrédients. Rectifiez l’assaisonnement.
Mélangez bien et prélevez des petites boules de pâte. Aplatissez-les pour leur donner une forme de galette.
Dans une poêle et dans un large filet d’huile, faites frire vos galettes pendant quelques minutes de chaque côté.
Le lendemain matin, direction un des lieux les mieux notés de Banos : la cascade Pailon del Diablo. C'est avec un peu d'appréhension qu'on y va, parce que les 2 dernières cascades qu'on a voulu voir n'étaient pas géniales.
Pour y aller, on décide de se la jouer un peu plus "aventurier" cette fois. Il y a la facilité de prendre un taxi, mais ça revient cher. On se rend donc au terminal de bus, pour prendre un bus de la ligne Banos/Puyo afin d'essayer de se faire déposer au bon endroit. C'est avec succès (et pour 70 centimes chacun) que le bus nous jette à un croisement pas loin de la cascade.
La cascade est accessible par les 2 côtés (droite et gauche) et chaque entrée coute 3$ par personne. A y être, on a fait les deux. Le côté le plus visité, nous permet d'aller au pied de la cascade et si on le souhaite par un chemin entre 2 roches (il faut être souple et pas claustrophobe), on peut passer derrière. Douche garantie ! Il faut être bien équipé. L'autre côté, donne une vision par dessus grâce à 2 ponts suspendus.
Le lendemain matin, on a eu droit à un réveil un peu particulier. Encore entre le rêve et l'éveil, on entend des cris un peu lointains et difficiles à distinguer. "El f.... El fu... El Fuego !!!", le feu ! On ouvre les yeux, une fumée grise et très épaisse juste devant notre fenêtre. On distingue également des flammes. Un incendie ! Un incendie juste sous notre fenêtre.
On saute du lit, la peur au ventre, on a jamais fait notre sac aussi vite ! Carine court à l'accueil de l'hôtel pour les prévenir. A peine s'ils réagissent. Au final, le feu s'est quasiment estompé de lui-même. Plus de peur que de mal. Le feu a pris au départ dans une maison en tôle en face de notre chambre, suite à un court-circuit sur une ampoule.
Le reste de la journée est ensuite assez calme, principalement à cause de la pluie. Les randos prévues initialement et les points de vue auxquels elles donnaient accès sont restés dans la brume toute la journée, donc inutile d'y aller. On profite de la journée pour flâner un peu en ville, voir une expo, se reposer et prévoir les jours qui suivent.
On va d'ailleurs changer un peu nos plans. Riobamba était au départ l'étape suivante, mais n'étant pas loin de la ville de Puyo, on décide de réserver un premier séjour en Amazonie.
Dernière matinée à Banos. On décide de tester les bains de vapeur, activité à la mode en ce moment dans la ville. Ceux de l'hôtel ne fonctionnant pas, on se rend dans un salon en ville pour réserver. On est accueilli par Philippe (Il y a un débat en interne dans l'équipe, on se souvient plus si c'est Patrice, Patrick ou Philippe). Un toulousain d'origine, qui vit depuis 12 ans en Equateur.
Un personnage atypique ce Patrick, d'une part parce qu'il parle beaucoup, il nous a notamment raconté comment il a vécu les éruptions du volcan voisin, le Tungurahua, et d'autre part parce qu'il y a 6 ans, il a rencontré dieu.
Assez drôle la manière dont il raconte les éruptions, car il en a vécu deux importantes. La première vers 1999 (un de ses premiers séjour en Equateur), qui a marqué le réveil du volcan. Cela a engendré l'évacuation de la ville, puis son contrôle par l'armée. Après quelques mois et de nombreux pillages, les habitants ont repris le contrôle de la ville, un peu par la force. Pendant les années qui ont suivi le volcan s'est réveillé très régulièrement, environ tous les 3 mois, coulées de laves à l'appui.
C'est en 2006 qu'intervient la 2ème grande éruption mais sans inquiétude de la part des habitants puisque l'activité du volcan est devenue une habitude. Ce soir là, le volcan est actif comme à l'accoutumée et Patrice est en boîte de nuit (à l'époque il faisait beaucoup la fête, bien avant de rencontrer dieu donc), il a pas mal picoler et va dehors pour....prendre l'air. Pris par la surprise d'un évènement inattendu, il rentre en courant pour prévenir son collègue.
"Bordel Michel ! Il pleut des pierres !"
Vous comprendrez que son collègue ne l'a pas pris au sérieux une seule seconde. Et pourtant, une fois dehors, le constat est indéniable. Il pleut des pierres. Pas des grosses pierres, mais de la petite pierre volcanique légère. S'en est suivi des vrombissements, des tremblements et des vitres qui cassent. Les habitants pris de panique mais ne souhaitant pas quitter la ville se sont réfugier sur des hauteurs un peu plus loin. Et Philippe a assisté au plus beau feu d'artifices de sa vie, d'après des dires. Des gerbes de lave montant jusqu'à 1 km au dessus du volcan.
On a droit à toute cette histoire tout en étant enfermé dans les boites à vapeur, comme le montre la photo d'après, on est donc obligé de l'écouter. Mais tout cela reste très intéressant.
S'en suit une discussion assez étrange, celle où il a trouvé la foi. Au départ, intéressante, car c'est une expérience comme une autre et on accepte totalement les croyances de chacun. Il est musicien de formation. Ce genre de personne qui a vécu des choses très intenses (alcool, drogues, la vie d'artiste quoi !) sans peut-être arriver à se trouver et sûrement que la croyance lui a apporté une stabilité qui lui manquait. Mais la discussion devient pesante par là suite, car sans vouloir nous imposer quoi que ce soit, on sent une passion trop présente chez lui. Il s'excusera d'ailleurs à la fin d'avoir été si insistant, mais on le quitte en très bons termes.
Bon séjour, plus en mode vacanciers ici que touristes. On conseille vivement la ville de Baños lors d'un périple en Equateur, qui se place un peu comme une parenthèse reposante au milieu du voyage.