Le monastère se situe à à la frontière avec l'Azerbaïdjan à 70km. Je rejoins la station de Samgori au sud de Tbilissi, Le monastère est à 62km environ, pensant trouver une marchroutka pour Gardabani mais il n'en existe que pour Rustavi (1,3gel) qui est sur la route. Je monte avec quelques vieilles dames à la peau tannée par le soleil. Elles se parlent toutes ensemble, l'une d'elle s'endort sur mon épaule. La route est en mauvais état, nous évitons sans cesse des nids de poule, traversons des zones industrielles sans grande activité. Nous arrivons une heure plus tard à Rustavi sur un grand parking défoncé, inondé par les pluies de la veille, où je trouve rapidement la marchroutka pour Gardabani à 30' (1,5gel). Je déambule parmi les quelques marchands, achète ce qui ressemble à des pipas. Dans le bus ma voisine comprend que je vais au monastère et passe des coups de fils à ses relations pour me servir de taxi. Elle ne trouve pas et un passager se propose alors, le tout sans que je ne comprenne rien. Du coup je ne descends pas à Gardabani mais on continue jusqu'à une station hors de la ville où se trouve quelques commerces. Il y a une toute autre atmosphère, nous sommes au bout du monde chrétien, les marchés sont différents, la viande à l'air libre mais toujours des dizaines d'épices. L'homme me mène jusqu'à un petit bar, un cube en parpaing, sans âme, et m'offre le thé, du khatchapuri* un chausson géorgien et part chercher un taxi me laissant avec quelques personnes. Nous communiquons par gestes, prenons des photos et je passe un joli moment de nouveau, authentique. Ils se passent l'appareil, rigolant en se voyant sur l'écran. Mon taxi arrive, je négocie 60gel pour une virée qui durera 5h30.
Dés la sortie de Gardabani la route est défoncée et on roule plus souvent sur le coté. Arrivé à une statue qui semble être Hercules luttant contre un taureau (je n'ai pas trouvé de lien entre la Géorgie et Hercules mais le royaume de Colchide* a été un comptoir grec … et aujourd'hui sur maps je trouve une statue Kvemo Kartli la mère patrie) on prend à droite sur un long ruban de bitume au milieu de rien en laissant à notre gauche une ancienne caserne militaire pour prendre de nouveau à droite. 32Km de piste qui feront souffrir le taxi. Arrivé à un camp militaire on prend à gauche puis de nouveau un petit camp militaire. Nous sommes à la frontière Azéri. Mes guides en fait ne connaissent pas le site et je les dirige. Une montée ravinée nous oblige à descendre de voiture. A la crête on aperçoit un monastère sur la gauche, mes guides croient que … mais non encore 6km, celui-ci est st jean-baptiste que nous verrons au retour. Une tour de guet puis une autre et nous y voilà. polonais.
Deux constructions sont édifiées en petits hôtels, Un deal entre restauration du monastère et investissements ?. C'est somptueux, tout autour la steppe sans fin, le vent balaie les herbes folles qui brillent au soleil. Du monastère la vue porte loin en Azerbaïdjan et on comprend à quel point David a voulu s'isoler. Le monastère est construit contre la montagne qui est creusée pour accueillir l'église et des salles, peut-être un réfectoire. Dans la cour se trouvent quelques cellules dans des grottes ainsi que les tombes des fondateurs.
Avec un de mes guides je prends le chemin de Oubadno en ressortant et en longeant le monastère par la droite.Les « Larmes de David », un bassin qui recueille une source est rapidement atteint par le chemin qui s'oriente vers la gauche. La montée se prolonge sur 1km pour rejoindre la frontière azéri où près d'une chapelle quelques militaires azéris nous laissent passer vers le chemin des grottes.
Même si l'ensemble est en mauvais état c'est stupéfiant et toutes, creusées dans la falaise, sont encore accessibles en 2012. De simples cellules de moines jusqu'à une église, des puits, des rigoles pour les alimenter de l'eau de pluie, de très nombreuses fresques encore visibles même si beaucoup ont été abîmées par les militaires. Quelques cellules sont complexes avec plusieurs pièces. Je prends de très nombreuses photos, En voici seulement quelques une. Au bout du chemin une autre petite chapelle restaurée sans grand intérêt où je croise deux françaises intarissables qu'il me faut abandonner pour rejoindre le taxi. Je retrouve mes guides cueillant des amandes délicieuses.
Nous repartons vers le monastère de Saint Jean-Baptiste par la même piste en passant devant un panneau étonnant, style autoroute au carrefour Rustavi-Sagarejo au milieu de rien, il est assez décalé. En fait la piste de Sagarejo est en bien meilleur état mais nous continuons vers Saint Jean-Baptiste. Nous laissons la voiture se reposer en contrebas après avoir passé de justesses des ornières. Là nous attendent trois chiens plutôt hostiles que mon guide distrait afin que je passe et lui aura du mal à me rejoindre. A la porte un moine qui me laisse aller voir les quelque troglodytes sur la droite. Sans grand intérêt mais de là nous avons une très belle vue sur la vallée. Ces monastères construits au VIème siècle accueillaient jusqu'à 10.000 moines, à peine quelques dizaines aujourd'hui. Je demande au moine à visiter l'église ce qu'il accepte en m'accompagnant et me demandant le silence. Un moine y prie en passant devant chaque icône. Elle est creusée dans la roche, sombre et je suis autorisé à prendre quelques photos. La vue autour est toujours magnifique avec ce concert que jouent les herbes, le vent et le soleil. En ressortant le moine s'assure très gentiment que je ne pensais pas être a Davit Garedja et m'indique le chemin. Il a bien raison, mes guides l'auraient raté. Je le rassure et nous repartons,
je perdrai ma casquette de Lanzarote, Nous passerons les ornières avec succès et verrons passer un de ces trains interminables et ils me laisseront en doublant la marchroutka que je prends au vol et qui me laissera à Vagzlis Square*, la gare centrale. De là je rejoins pour me restaurer un marché de fruits et d'épice qui se trouvent sur les quais d'une ancienne partie de la gare. Je retourne ensuite vers les bâtiments centraux et repère une immense marché de bijoux où je reviendrai plus tard acheter quelques cadeaux.
Retour chez Nana où est attendu un couple de polonais