À 2315 m d'altitude, surplombée par le majestueux Khangchendzonga (8598 m), la station climatique de Darjeeling nous a accueillis le temps d'une transition entre la campagne népalaise et les grandes villes indiennes. Pour l'occasion, elle nous a rappelé que nous étions aux portes de l'hiver en nous faisant sortir pulls et bonnets (l'altitude vivifie !). Ainsi parés, nous sommes partis à la découverte des célèbres thés qui font la renommée de la région depuis leur implantation par la Compagnie Britannique des Indes. Cela dit, en tant qu'experts néophytes de la récolte du thé depuis notre expérience de cueilleurs à Aarobute, nous pouvons vous assurer que le thé népalais d'Ilam n'a rien à envier au thé Darjeeling ; il est seulement moins connu... pour le moment !
Nous avons également découvert que la présence anglaise avait légué à la ville un chemin de fer et une architecture très londonienne, donnant à certaines rues une allure... étonnante !
Une vingtaine d'heures de bus plus tard (et un trajet mémorable de plus à notre palmarès), nous voici arrivés à 700 km au sud de Darjeeling, à Calcutta (ou plutôt Kolkata, le nom de la ville ayant changé en 2001).
Avec Kolkata, nous découvrons ce que ville indienne veut dire, et rompons complètement avec le style qui caractérisait nos séjours en campagne ou même à Darjeeling. Les routes bondées de voitures, charrettes, vélos ou bus, les trottoirs bondés de piétons, échoppes, vélos ou charrettes, les incessants et infinis coups de klaxon (comment leurs klaxons tiennent le coup face à une telle utilisation, mystère...), les tentatives désespérées du gouvernement de faire respecter le code de la route par des campagnes publicitaires (peu efficaces disons-le...), tout cela forme un tohu-bohu qui rend l'arrivée à Kolkata... épique.
Ici tout est visible, la misère comme la richesse ostentatoire, et il en est de même pour notre odorat, qui expérimente au gré d'une même rue les plus subtils mélanges d'épices et les plus insoutenables odeurs.
Kolkata dérange, perturbe, déboussole. Mais, pour qui sait être patient, elle peut révéler une âme profonde et attachante, et transformer larmes de tristesse en larmes de joie, exaspération en surprise, indignation en émerveillement.
C'est ainsi que dans cette ancienne capitale de l'Inde, on déguste de délicieux rasgulla (boulettes de fromage à l'eau de rose), on déambule à travers un marché aux fleurs plein de couleurs et de spiritualité, on s'émerveille devant les artistes de rue qui façonnent des sculptures de Kali, et on est accueillis avec le sourire. Alors pour notre part, nous avons finalement été conquis.
Une citation d'un certain Vir Shanghai a d'ailleurs retenu notre attention : "Calcutta n'est pas pour tout le monde. Si vous voulez une ville propre et verte, courez à Delhi. Si vous voulez une ville riche et impersonnelle, allez à Bombay. Vous la voulez high-tech et parsemée de bars à bière, Bangalore est faite pour vous. Mais si vous voulez une ville avec une âme, venez à Calcutta." On attend donc de voir la suite...
Merci, merci... Vous ne réalisez pas le bien que vous nous faites en partageant avec nous votre merveilleux voyage. C'est avec délice que l'on se plonge dans le bruit et l'odeur de Calcutta, Je lève ma tasse de thé à votre santé. C'est un vrai régal que de vous lire. Prenez soin de vous, à très bientôt. Nadia