En passant par les villes fortifiées de l'Adriatique...

Après notre bucolique découverte du Kosovo, notre itinéraire initial devait nous emmener à Belgrade, en Serbie. Mais c'était oublier un détail important : la Serbie ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo (qu'elle considère comme l'une de ses provinces). En conséquence, elle considère que tout étranger étant entré au Kosovo est finalement entré illégalement en Serbie. Vous suivez ? Et donc... un étranger ne peut pas passer la frontière du Kosovo vers la Serbie sans risquer de se faire expulser du territoire (direction un pays voisin, par exemple le Monténégro). Donc bon, on s'est dit que c'était finalement bien plus simple d'aller directement au Monténégro, quitte à faire un petit détour.

On s'est dit aussi que finalement, c'est bien plus compliqué de se déplacer dans les Balkans... qu'en Inde. Ici les pays sont tout petits : tous les 4 ou 5 jours on change donc de monnaie (sauf au Kosovo et au Monténégro, où c'est l'Euro)  et de langue. Ceci sans compter le manège du passage des douanes. Petite précision pour nos jeunes lecteurs : en sortant d'un pays, il faut faire la queue pour faire tamponner son passeport... et refaire la même chose quelques mètres plus loin pour rentrer dans l'autre. Pour remercier l'officier, on dit :

- "efcharisto" en Grèce ;

- "faleminderit" en Albanie et au Kosovo ;

- "hvala" en Macédoine, au Monténégro et en Croatie.

Mais à chaque passage de frontière, on se redit aussi qu'on est bien chanceux d'avoir un passeport de l'Union Européenne. Quoique long, fastidieux (et parfois absurde), tout est si simple pour nous ! Tout le monde ne passe pas toujours, et autant vous dire que certaines fois c'est plutôt musclé... Quand on y est confronté quotidiennement, les frontières ne sont plus un "concept" mais deviennent un "fait" bien surprenant...

Imbibées d'histoire, les villes de la côte Adriatique et leurs remparts nous rappellent en tout cas que cette sensible question des frontières a toujours agité le coeur des hommes... et qu'elle a, ironie du sort, forgé beaucoup de nos paysages.