La Macédoine nous a accueillis avec des paysages somptueux. Le lac d'Ohrid entouré de montagnes encore (un peu) enneigées a été notre première étape et ses eaux bleutées ont été difficiles à quitter. Dans sa capitale, Skopje, les innombrables statues, fontaines et monuments lui donnent un air majestueux, à la fois grec, romain et ottoman.
Mais quand on se penche un peu plus sur l'histoire de ce pays, on ne voit plus les choses de la même façon. Soyons honnêtes, qui parle de la Macédoine ? Combien savent que Skopje est une capitale européenne ? Le fait est que ce tout jeune pays (né en 1991) peine à se forger une histoire et une identité. Occupé par les Ottomans pendant près de 5 siècles, puis découpé à l'issue de la guerre des Balkans entre ses voisins, et enfin administré par Tito pendant l'ère yougoslave du siècle dernier, la Macédoine n'a pas eu le temps ni l'occasion de décider qui elle était. Même son nom lui attire les foudres de la Grèce (qui compte déjà une région nommée Macédoine). Macédoine, signifiant mélange (de cultures et d'histoires) conviendrait pourtant bien à ce petit bout de terre disputé et tourmenté pendant des siècles.Cette situation mène à des situations ubuesques... comme ce musée de la lutte pour l'indépendance que nous avons visité, et où un guide (obligatoire) retrace des siècles d'histoire nationale en 50 minutes de monologue bien rodé... aux allures propagandistes. Comment un pays qui n'existait pas pourrait-il s'inventer un passé sans anachronismes et sans emprunt d'histoire à ses voisins ? Là est tout le mystère et le charme de ce pays...