Bon, débutons par le typhon qui nous est tombé dessus lors de notre arrivée ! Nous avons probablement dû emprunter l’un des derniers vols de la journée : des pluies torrentielles, un vent dépassant les 120 km/h et une visibilité des plus réduites nous attendaient à notre atterrissage. Nous avons appris le lendemain que Jeju affrontait son 17ème typhon depuis le début de l’année 2019, ce qui est assez surprenant pour une île réputée notamment pour ses stations balnéaires. Bien que ces tempêtes ne durent que peu de temps, autant dire que notre séjour sur place ne fût pas marqué par une météo des plus clémentes, enfermés que nous avons dû être durant nos premières 36 heures. J’avais pourtant réservé une chambre d’hôtel avec une vue sur une des baies de Seogwiposi, la 2e ville de l’ile.
Nous avions prévu 2 journées pleines sur Jeju, seule la dernière d’entre elles, malgré la grisaille ambiante, fût propice à la visite.
Nous n’avons pourtant pas été déçus par ce jour de découverte, tout d’abord parce que lorsque l’on prévoit un voyage de plusieurs mois, ce genre d’impondérable peut arriver à tout moment, mais surtout parce que cette douzaine d’heures à circuler et marcher fût l’objet de surprises assez agréables.
En effet, Jeju Island présente des paysages assez variés, certainement magnifiques par ciel bleu.
Le premier d’entre eux, situé à quelques centaines de mètres de notre hôtel, est une cascade haute de 23 mètres, tombant d’une falaise, et dont la particularité est d’être la seule cascade d’Asie à tomber directement dans l’océan: les Jeongbang waterfalls.
Jeju, ce sont aussi des paysages volcaniques avec de nombreux cônes et cratères , dont le point culminant plafonne à 1993 mètres, plus haut sommet de Corée du Sud : le mont Hallasan. Nous avions prévu l’escalade de ce mont, notre timing nous en a empêché. Nous nous sommes rabattus sur le Seongsang Ichulbong, littéralement le « pic du soleil levant de Seongsang « . Il s’agit d’un cône volcanique haut de 182 mètres, formé par des éruptions sur un fond marin peu profond il y a environ 5000 ans.
Jeju, c’est encore un paysage souterrain des plus surprenants.
La grotte de Manjanggul est un des plus beaux tunnels de lave du monde. Il a été formé lorsque la lave qui était profonde dans le sol a jailli du pic et s’est écoulée vers la surface. Le lava tube , long de près de 9 kms, de 23 m de large et 30 m de haut à certains endroits, est ouvert au public sur une longueur de 1 km. Il s’agit du 12ème plus long tube de lave du monde et mérite vraiment le détour.
Je ne pouvais terminer ce paragraphe consacré à Jeju sans raconter que cette île est devenue dans les années 70 une destination populaire des honeymooners coréens, surtout grâce au climat chaud qu’il est censé y régner et aux restrictions imposées aux coréens à cette époque de ne pas voyager à l’extérieur du pays (Cold war era restrictions). De nombreux couples étaient des mariages arrangés et l’île devient réputée pour devenir un centre d’éducation sexuelle. C’est dans ce cadre que fût ouvert un musée en plein air, le Jeju love land, un parc à thème dont le but est de briser les tabous liés à la sexualité et à la sensualité. Une vingtaine d’artistes y expose plus d’une centaine de sculptures dont les photos mises en ligne ci-dessous par mes soins font partie des plus softs de la collection. Certaines de ces oeuvres atteignent plusieurs mètres de haut ....