Matinée
fraiche et agréable : nous partons à 7h30 pour rouler au maximum avec la
fraicheur. La route est assez facile et agréable pendant une trentaine de
kilomètres, légèrement vallonnée avec très peu de circulation. Par contre,
pendant la vingtaine de kilomètres qui précède Léon, nous empruntons une
nationale très bruyante et comprenons ce qu’est la « Meseta ». Une
vraie traversée du désert. Nous avons une pensée pour les marcheurs, ce qui
nous parait très long en vélo doit être tout bonnement interminable à pieds…
Néanmoins, au fil de ces journées de montagne éprouvantes
physiquement et maintenant de morne platitude, nous nous sentons chaque jour
davantage de véritables pèlerins. Certes, l’effort est différent par rapport à
celui de la marche, mais il est cependant là et le mérite n’est pas moindre.
La
sortie de Léon est difficile, nous tournons un peu en rond et la circulation
est infernale. Nous retrouvons enfin notre très bruyante N120, ses poids
lourds, son flot ininterrompu de voitures et nous la suivons tout l’après-midi…
La chaleur est accablante, tout comme le paysage… 40° vers 15 h, le goudron
fond. L’après-midi est très dur en raison de l’ardeur du soleil, du bruit de la
circulation, de la monotonie du décor. Nous nous arrêtons régulièrement pour
nous hydrater et pour manger, j’ai d’ailleurs l’impression que nous ne faisons
que grignoter, sans que cela ne nous redonne la pêche !
Enfin
un changement de paysage qui ressemble à nouveau au Far West : à la limite
du désolement de la Méseta, les montagnes pointent à nouveau leur nez à
l’horizon et se rapprochent au fur et à mesure que la journée avance. Des cols
en perspective pour demain… Quelques belles côtes en fin d’après-midi pour la
mise en jambes. Non, je n’irai tout de même pas jusqu’à dire que je regrette
déjà la platitude de la Méseta !
Arrivée sur Astorga : magnifique panorama sur la ville
nichée au creux d’une vallée, merveilleuse descente avant le passage difficile
d’une passerelle et une grimpette affreusement raide que nous terminons haletants
en poussant le vélo pour rejoindre le centre de la ville et son albergue. Nous
arrivons totalement éreintés dans Astorga qui nous récompense par une superbe
vue à des kilomètres à la ronde. Il est déjà 20 heures, la journée a été
longue… L’albergue municipale est une véritable fourmilière, nous avons un
moment d’hésitation en imaginant d’immenses et bruyants dortoirs. Bonne
surprise, nous sommes accueillis par un hospitalier français qui nous attribue
(pour 5 € par personne) une chambre pour nous deux au premier étage avec une
vue époustouflante.
Nous sommes maintenant à moins de 200 km de Santiago. La
ville regorge déjà de boutiques de souvenirs. Les pèlerins, marcheurs ou
cyclistes sont nombreux, mais les touristes également.
