Départ
à la fraiche pour attaquer 30 km de montée dont une dernière côte très hard pour
atteindre le col à 1 405 m d’altitude.
Le col
marque la frontière avec la Galice. Pique-nique
en contemplant la « croix de fer » ornée de centaines de
petits mots de pèlerins allégeant leur cœur ou leur âme… Nous entamons une très
longue et vertigineuse descente. La route est mauvaise et tortueuse et nous
sommes accrochés à nos freins. Les paysages sont néanmoins sublimes.
L’après-midi,
sieste à Molinaseca au bord d’une étonnante piscine naturelle : l’endroit
est très joli, frais et reposant après les efforts du matin et le stress de la
descente.
Encore une trentaine de kilomètres pour arriver à l’étape, et nous ne sommes pas au bout de nos peines. La descente n’était qu’une petite récréation, les difficultés s’enchaînent avec beaucoup de longues côtes non compensées par les trop brèves descentes. Je n’en peux plus. Quand je vois une nouvelle côte devant moi, j’ai envie de hurler ou de pleurer…
Nous aurions définitivement du prévoir une vraie journée de repos pour être capables d’encaisser sereinement tout ce dénivelé… La chaleur (encore plus de 45°) et la fatigue nous accablent. Nous avons pourtant encore une pensée pour les marcheurs qui doivent en baver encore plus que nous sans le répit des descentes…
Nous arrivons éreintés à l’Office du tourisme pour trouver l’hébergement du soir. Alors que deux touristes devant nous n’en finissent pas de poser des questions à la dame, un cycliste Suisse attend derrière nous en tournant comme un lion en cage. Je suis affalée contre le comptoir, lui fais part de ma fatigue, du ras-le-bol des côtes et de la chaleur… Il nous répond avec superbe qu’il arrive de Léon et s’est enfilé 130 km… Très bien… nous sommes épuisés avec nos 80 km, nous ne jouons visiblement pas dans la même cour et le personnage me semble assez désagréable et imbu de sa personne et de ses performances. La conversation tourne vite court.
Nuit dans une superbe albergue avec chambre individuelle.