18 octobre : départ en train d'Oulan Baator. Le
mari de notre guide était chargé de nous conduire à la gare.
Moment de frayeur quand nous avons pris conscience en raison de la
durée du trajet qu'il nous conduisait à l'aéroport ! Mon
« railways ??? » lui a fait dire un grand
« oooohhh !!!! » et faire demi-tour. Du coup nous
étions face à 2 risques : celui de manquer notre train et
celui de mourir dans un accident de voiture. Et bien notre train
était à 7h30, nous sommes arrivées à la gare à 7h23. Bien sûr
nous étions dans un wagon de tête, le numéro 3, nous avons du remonter le train
en courant. Ceci explique que vous n'aurez pas de photo de la gare
d'Oulan Bator ! Mais tout de même une photo de notre magnifique
train chinois prise à l'arrêt suivant.
Même les hôtesses sont toutes neuves, aussi
désagréables qu'une provodnitsa mais si en Russie elles avaient l'air
de mamans sévères, ici elles ont l'air d'hôtesses de l'air mal
payées.
Et en plus elles sont obsessionnelles : ce matin
le « tapis » qui est sur « le tapis » du
couloir avait tendance à dévier vers la gauche, qu'à cela ne
tienne une des hôtesses a pris son petit marteau, des clous et l'a
cloué sur toute la longueur, on ne peut pas dire! il est vraiment bien parallèle au couloir maintenant!!!.
Maintenant ça fait moche mais c'est bien droit!
Mais du coup, Claudette et moi, on a un peu rangé nos affaires, on a
trop peur de se faire gronder si on met le compartiment sens
dessus-dessous comme on a l'habitude de le faire ! En fait le
train est hyper clean, elles font le ménage en permanence!
Nous voilà installées confortablement pour 30
heures de voyage. Nous sommes contentes de faire une partie du voyage
de jour, en Mongolie. Nous serons seules pendant tout le voyage, nous n'aurons pas eu l'occasion de partager notre compartiment.
Le train est lent ce qui nous laisse le loisir de
regarder le paysage et de prendre quelques photos. Après Oulan Bator
c'est rapidement morne plaine ! Steppe herbeuse avec quelques
habitations de temps en temps.
Arrêt en gare de Saïshand, nous pouvons
également acheter à manger sur le quai. Là nous noux rendons
compte qu'il y a 90% de touristes dans ce train. Le beau temps nous a
tous fait descendre. Cet arrêt est le dernier avant la ville
frontière de Mongolie : Zamin-Üüd où nous arriverons en
début de soirée.
Passage de la frontière Mongolie Chine. Je dois être
honnête j'allais résumer par un « tout s'est bien passé
c'était juste un peu long ». Mais bien sûr tout ne s'est pas
bien passé. Donc je vous le fais en détail !
17h30 : le 1er document à remplir nous
est distribué.
18h35 : un homme passe éteindre les
lumières du couloir.
18h50 : arrivée à Zamyn Üüd, ville
frontière de la Mongolie.
19h00 : contrôle des passeports. La
policière les récupère. Nous craignons pour celui de Claudette !
19h10 : ramassage des documents . Le
brouhaha ambiant du wagon a disparu, des jeunes militaires passent et
repassent dans les couloirs. Ils sont impressionnants. Malgré tout
rien de comparable avec ce que nous avons connu à la frontière
russo-mongole. On n'a pas eu droit aux chiens ni à des cinglés...
20h10 : on récupère nos passeports même
celui de Claudette...
20h25 on repart vers la frontière chinoise, Erlian. Les
hôtesses du wagon sont hyper tendues, on ne peut pas bouger le
petit doigt.
20h50, 3 jeunes militaires chinois, distribuent
l'Arrival Card. Ça bronche pas dans les compartiments.
20h00 : le train s'arrête, nous sommes à
Erlian.
Après je n'ai plus noté l'heure, une des
hôtesses est venue nous faire lire un document en anglais qui
explique que nous devons descendre du train pour faire les formalités de
douane.
Tout le train se vide et nous nous retrouvons
dans une zone de transit et c'est là qu'il y a eu le petit
problème ! Évidemment quand un fonctionnaire chinois zélé
voit l'état du passeport de Claudette il s'inquiète. Ben oui avec
sa tête de terroriste !!!!! On les a donc vu triturer le
passeport dans tous les sens, le suspendre en l'air pour bien voir
qu'il est complètement décousu, comme le type n'était pas sûr
qu'il soit vraiment décousu il l'a passé à ses collègues qui, à
leur tour ont inspecté l'objet, le suspendant en l'air en le
tournant dans tous les sens ce qui ne pouvait qu'aggraver l'état de
ce précieux passeport! Ils étaient visiblement très suspicieux. Ils ont
fini par emmener Claudette, décomposée, avec eux. Sa situation a fait l'objet
d'un long conciliabule qui a probablement déterminé que ce
passeport n'est pas un faux. Le gag c'est que les 3 policiers
chinois lui ont dit à tour de rôle à propos de son passeport après le lui avoir rendu :
« take care », ils lui ont aussi dit d'aller, à son
arrivée à Beijing, à l'ambassade de France le faire refaire. Bien
sûr elle leur a répondu qu'elle irait en descendant du train.
Bref, après nous avons attendu dans la zone de
transit ferroviaire jusqu'à 2 heures du matin car les essieux du
train ont du être changés. La Mongolie et la Russie utilisent un
écartement de rail (1m50) différent de ce qui est pratiqué dans
le reste du monde. Le passage de la frontière est vraiment très
long. On peut acheter nourriture et boisson dans la zone de transit et aller aux toilettes. En effet sachez que vous ne repartirez pas tout de suite après être remontés dans le train et que bien évidemment les toilettes sont fermées tant que le train est en gare...
Détail : les chinois sont extraordinaires :
The sound of Silence était diffusé par les hauts-parleurs des quais
de la gare lorsque nous avons eu ordre de descendre du train. La musique
adoucit les mœurs.
Pas d'histoires à raconter sur nos aventures dans ce train, c'est un train de touristes et finalement nous aurons peu d'interactions avec eux, seulement quelques échanges sur nos voyages respectifs. Donc pas d'histoires mais des photos ?
