Au bout d’une piste, nous nous stoppons pour attendre nos montures. Car nous avons deux petites heures de rando à cheval et à dos de rênes pour rejoindre le village.
Un petit groupe avec deux espagnols et un français reviennent eux de leurs séjours et nous font par de leur expérience. Nous chargeons nos sacs et nos victuailles sur les rênes car nous serons en autonomie pour les repas. Je monte un beau cheval blanc. Et nous démarrons dans la Taïga. Une étendu d’herbe et de buissons sur un sol très humide et boueux. Les chevaux ont de l’eau jusqu’aux chevilles et ils adorent passer au milieu des buissons pour avoir des gratouilles mais ce n’est pas aussi agréable pour moi.. Ensuite nous entrons en pleine forêt. La aussi le sol est très souple, et les chevaux s’enfoncent. C’est un jeu d’équilibriste pour nous sur nos montures. Nous devons éviter les branches des arbres, et j’en aurais manger quelques-unes au passage... Nous descendons dans la forêt pour arriver sur une petite plaine gorgée d’eau, et de là nous apercevons de l’autre côté de la plaine les tipis des Tsatan. Nous débarquons et on nous indique que nous dormirons tous les trois dans ce tipi. Il est construit d’une vingtaine de perche en bois jointes au sommet par quelques sangles. Ce qui forme un espace circulaire, couvert d’épaisse toiles fixes et tendus là aussi par des bouts de sangles ou de tissus en tout genre. Le sol est aménagé comme un parquet. Avec des longueurs de bois simplement posés et serres les unes aux autres. À droite de l’entrée une table basse pour la vaisselle, et trois lits disposés sur les côtés pour laisser un maximum de place autour du poêle central pour se réchauffer et cuisiner. Il s’avère que c’est la maison d’un gentil petit monsieur et nous comprenons qu’il dormira ailleurs le temps de notre séjour. Il nous offre le thé et nous laisse nous installer. Il n’y a rien de prévu pour ces deux jours et deux nuits. Et nous n’avons pas de guide ce qui est un peu dommage. Avec Mickey nous cuisinons une bonne soupe, oignons, carottes, pommes de terres et nouilles le tout épices avant de dormir sur les lits confectionnés avec des longueurs de bois surélevé par des rondins. Le tout est recouvert de couverture en guise de matelas très ferme..
Après cette douce nuit à la chaleur du poêle on se réveille tranquillement. La vie des Tsatans a l’air plutôt calme, notre petit monsieur vient de temps en temps se reposer dans le tipi avec un thé ou une cigarette.
J’ai repéré un petit sommet depuis la vallée, et j’ai très envie de voir la vue de la haut. Mickey est motivé pour m’accompagner alors nous partons tous les deux dans la Taïga. C’est une vrai éponge géante. Le sol est très souple, on s’enfonce à chaque pas, c’est très humide.
Deux petites heures d’ascensions et comme je l’attendais et l'espérais, la vue est incroyable. Nous apercevons la vallée où les tipis sont cachés dans la forêt. Et au loin nous apercevons les montagnes qui symbolise la frontière avec la Russie à quelques kilomètres d’ici.
Nous redescendons en une heure, en suivant le cap donnée par ma montre pour traverser la forêt sans détour. Et nous nous préparons un bon repas avant une petite sieste.
Je me balade dans le village pour observer les rênes qui sont attachés. Elles mangent et se reposent, mais sont un peu craintif. Elles n’ont pas l’air d’aimer les caresses. C’est bien dommage car elles sont toutes douces, et leurs bois poilus sont tellement beaux.. Je prends quelques photos et revient à notre tipi.
Je montre au petit monsieur que je souhaite aller avec lui chercher de l’eau. C’est à 200m dans la petite rivière. Nous consommons cette eau en soupe ou en thé pour éliminer les mauvaises choses.. car des animaux vivent en amont.. Je n’ai pas vu de Tsatan consommer l’eau direction à la rivière.
Je suis parti en claquette à la source.. je m’enfonce jusqu’aux chevilles dans ce marécage. Les jambes boueuses et les pieds bien refroidi nous rentrons avec le plein d’eau pour la soupe du soir.
Le lendemain nous préparons nos affaires pour le retour. Nous devons partir vers 13h pour être au rendez vous avec le chauffeur.
En attendant je sors mon panneau solaire à côté de celui du monsieur. Il recharge un batterie de moto, ce qui lui permet d’avoir la lumière dans son tipi. De rechargés une petite enceinte pour écouter de la musique. Et j’ai cru apercevoir un téléphone satellite mais je doute qu’il s’en serve vraiment. À chaque aller retour de touristes, le Tsatan qui accompagne à cheval revient avec quelques victuailles pour le village. Nous avions rapporter du tabac pour le monsieur lors de notre venu.
Nous quittons le village. Clint préfère monter un rênes car il n’y a pas de direction à gérer c’est le Tsatan qui tient la corde. Et Mickey se dirige vers le cheval blanc que j’ai monté pour venir. Alors nous échangeons, ce que Mickey va vite regretter...
Dans la forêt son cheval a décidé de sortir de la trace pour se balader au trot.. nous le voyons s’éloigner en rigolant dans un premier temps. Mais il n’arrive plus à arrêter le cheval et à revenir vers nous. On commence à s’inquiéter car on a de plus en plus de mal à l’apercevoir. Le Tsatan qui a son cheval, plus le rênes de Clint et le rênes porte bagage me fait signe que c’est à moi d’aller le chercher pour que son cheval me suive.
Euh.. ok mais je fais pas le fière. Je finis par rejoindre Mickey qui a réussi à s’arrêter et descendre de sa monture. Il n’est pas rassuré et je le comprend. J’ai vécue la même histoire lors de ma dernière expérience à cheval dans les alpes.. Michey revient avec son cheval à la main et souhaite marcher et ne pas remonter sur le cheval. Le Tsatan n’a pas l’air de comprendre et prend mal le fait que Mickey ne souhaite pas remonter. Il fait signe qu’il ne pourra pas marcher avec de l’eau et de la boue jusqu’au genoux..
Évidemment Mickey pense bien remonter avant le long passage boueux. Mais l’incompréhension prend le dessus et le Tsatan s'énerve et fait signe qu’il veut nous laisser la avec nos bagages et rentrer au village.. Il ira même jusqu’à vider un de nos sacs de nourriture sur le sol..
La situation est pesante et inquiétante car nous sommes au milieu de la forêt et il n’y a pas de chemin à suivre pour rentrer au point de rendez vous avec le chauffeur. Les Tsatans ont leurs repères, nous avons simplement nos souvenirs de l’aller et une brève idée de la direction..
L’ambiance fini par se calmer, le Tsatan remonte nos bagages et Mickey accepte de reprendre le cheval marron qu’il avait à l’aller. Et c’est donc moi qui monte le cheval blanc un peu têtu aujourd’hui. Nous pouvons repartir..
Je ne fais pas le malin, et en effet ma monture n’est pas très obéissante en cette belle après-midi pourtant. Il n’a pas l’air d’aimer l’eau et me fait passer dans les arbres ou dans les buissons jusqu’au genoux.. Mais j’arrive à le faire suivre le cortège et c’est bien le principal.
Nouvelle pause quelques mètres plus loin, nos bagages sont tombés du rênes.. nous rechargeons.. et je sens bien que tout le monde souhaite que cette traversée se termine. Que ce soit nous ou nos montures, deux heures sur ce terrain difficile c’est bien suffisant.
Nous arrivons au point de rendez vous où nous sommes rassurés de voir que notre chauffeur est bien là !
C'était un séjour magique ! Ce retour un peu compliqué et tendu amène du piment à l’aventure. Ce sont des souvenirs forts que nous garderons.
Nous prenons la route pour rejoindre le même village étape pour une nuit. Mais après à peine 1km une suspension décide de nous lâcher.. Le chauffeur me montre le soucis et me fait signe qu’il ne peut rien faire et on remonte. Nous sommes au ralenti et c’est les montagnes russes à chaque secousse..
Finalement nous nous arrêtons non loin de là. Dans la yourte où notre chauffeur nous a attendu deux nuits. Et la femme nous offre des beignets et le thé pendant que Sana notre chauffeur et le monsieur pique un amortisseur sur un 4x4 pour remplacer le nôtre. En 30min c’est réglé nous repartons en nous demandant ce qui va bien pouvoir nous arriver encore..
Nous revoilà au niveau de la rivière où nous sommes resté coincé à l’aller.. Sana choisi un passage plus loin. Je n’ai vraiment pas envie de rester coincé ce soir ici.. pas envie de revivre la même galère. Et heureusement cette fois ci ça passe correctement. La piste est boueuse, notre chauffeur s’arrête à plusieurs reprises pour repérer le meilleur passage..
Nous descendons sur passage difficile et Sana passe sans encombre avec la voiture ! Oui mais moi je suis en claquette et je traverse comment maintenant ??! Haha
Je joue les équilibristes sur un rondin de bois et en route, ne traînons pas ici !
Clint a d’autres projets d’aventures. On le dépose en chemin car il souhaite rejoindre le lac Khovsgol a pied ou en stop avant de rentrer sur Oulan-Bator dans quelques jours.
10h de piste, 2h de route et une nuit au village pour enfin être de retour à Mörön..