Du 9 au 11 octobre, séjour sur l'ile d'Olkhon. Nous avons roulé une bonne partie de la journée. Des bus y mènent tous les jours.
9 octobre :
Ce matin frugal petit déjeuner dans la chambre, néamoins très
bon : banane, pain, fromage frais et kéfir de lait. La 2 ème
tasse de kéfir aurait été bonne si je n'avais pas confondu sucre et sel.
9h
un minibus est passé nous chercher à l'hôtel. L'hôtel avait fait la réservation pour nous hier. Nous avons payé
1200 roubles chacune pour bénéficier de ce transport porte à
porte. Il nous déposera donc à notre maison d'hôte BEREG NADEZHDY
à Khoujir : « capitale » de l'ile d'Olkhon, plus
grande île du Lac Baïkal. Le tarif en partant de la gare routière
est de 800 roubles. Nous avons pris la route après avoir fait le
plein de touristes d'hôtel en hôtel. Très rapidement en sortant
d'Irkoutsk nous avons entamé la traversée d'une immense plaine.
Terminé les forêts denses de bouleaux, par endroit du foin a été
coupé récemment. On croise des troupeaux de vaches et parfois de
quelques moutons en liberté. En fait les troupeaux sont en liberté et les quelques près pour le foin sont clôturés.
C'est
plutôt désertique et les paysages nous font penser aux grandes
étendues américaines et les propriétés aux ranchs. De temps en
temps des bosquets de bouleaux nous rappellent où nous sommes.
L'horizon est vallonné. Le ciel est bleu ce qui adoucit le froid.
Nous sommes impatientes du moment où le Baïkal va apparaître. la neige elle, est apparue. Une jolie couche recouvre les sous-bois, c'est inattendu. Peu à peu le relief s'accentue et la couche de neige s'épaissit. Les arbres sur les collines ont gardé leurs feuilles et les pins mêlés aux bouleaux et mélèzes offrent de magnifiques mélanges de couleurs.
Enfin à 4 heures de route d'Irkoutsk le voilà! le Baïkal vient d'apparaître sous nos yeux et avec lui les souvenirs des lectures de Sylvain Tesson et Nicolas Vannier... Nous passons le bac pendant environ 20 minutes avant d'aborder les rives de l'ile d'Olkhon (72 km de long, 12 km de large) Le Baïkal c'est "le Joyau de la Russie", "la Perle de la Sibérie", 600 km de long, 70 km large, plus grand réservoir d'eau douce au monde, l'eau est potable, il atteint par endroit 1637 m de profondeur.
La traversée est courte. Imaginer le lac gelé nous fait rêver mais est difficile pourtant c'est une réalité et une frustration de ne pas assister à ce spectacle. Ensuite nous roulons pendant environ 30 km pour rejoindre la ville de Koujir sur une piste qui rappelle les pistes de latérite d'Afrique avec leur tôle ondulée. Il y a sur cette île des chevaux en liberté... Magnifique! (pour le fidèle lecteur, oui nous avons de fidèles lecteurs, qui a demandé des photos des chevaux nous sommes désolées mais à chaque troupeau croisé nous étions dans le bus aux vitres trop sombres pour pouvoir prendre des photos mais croyez nous ils sont bien là☺)
Petite ballade sur le lieu de culte chamanique dont comme d'habitude une partie est interdite aux femmes... no comment! l'ile est un
des hauts lieux de la pratique de cette croyance. C'est une pratique
centrée sur la médiation entre les êtres humains et les esprits de la
nature et nous avons découvert que le chamanisme, au sens strict prend
sa source dans les sociétés traditionnelles sibériennes. Partie de la
Sibérie, la pensée chamanique a essaimé de la Baltique à
l'Extrême-Orient!!! Emouvant d'être là...
Nous sommes donc ce soir installées au sein de la "capitale" de l'ile d'Olkhon, environ 1300 habitants qui ne bénéficient de l'électricité que depuis 2005. Nous ne savons pas encore de quoi vivent les familles installées ici, mis à part du tourisme car on a l'impression que toutes les maisons font "hôtel". On nous a dit que pour avoir une chambre l'été il faut réserver un an à l'avance, non seulement les touristes étrangers envahissent l'ile mais elle est également la station balnéaire des russes.
Ce
qu'il faut savoir sur notre hébergement de ce soir, réservé hier
soir sur internet.
Sur un
terrain qui domine le village et tout près du lac, il y a une grande
maison à étage où nous supposions que se trouvaient les chambres.
Et bien non... il y a à l’extérieur, un alignement de quelques
petits bungalows (le notre s'apparente plutôt à un cabanon) avec
deux petits lits , une petite table et un radiateur électrique. En
fait, nous sommes comme dans un camping … mais en Sibérie.
Il y a
même des transats ! Peut-être demain pourrions nous faire du
pédalo !
A
noter tout de même que Chantal vient de sortir de la cabane en plein cœur de la Sibérie en
nuisette (enfin la chemise de nuit qu'elle porte depuis 10 jours) et chaussures de marche (au cas où elle marcherait sur un scorpion)...
pour aller se laver les dents.
Justement parlons
des sanitaires : des cabanons à l'extérieur : un bloc
douches et un bloc WC.
Sachant
que nous sommes à 100 mètres du plus grand réservoir d'eau douce
du monde, nous pensions profiter d'une douche.. et bien non !
Rien ne sort des tuyaux ! Donc lingettes comme dans le
transsibérien!!! Nous supposons que l'arrivée d'eau est fermée pour éviter les dégâts du gel.
Aujourd'hui
excursion vers le nord de l'Ile et son cap Khoboi en van 4x4 ceux
que l'on voit dans tous les films et reportages sur l'union
soviétique ! ce moyen de transport est incontournable tant les pistes sont défoncées. On imagine difficilement dans quel état elles sont au printemps lors du dégel!
"Le Baïkal devrait écraser l'homme par sa magnificence et sa taille : en lui tout est grand, large, immense et mystérieux. Il le grandit au contraire. Vous éprouvez au Baïkal un rare sentiment d'exaltation et d'inspiration comme si l'éternité et la perfection que vous découvrez vous marquaient vous aussi de leur sceau secret et magique, comme si vous sentiez vous aussi passer sur votre visage le souffle d'une présence toute puissante et que pénétrait en vous une parcelle de ce mystère merveilleux qu'est l'existence". Valentin RASPOUTINE, écrivain sibérien.
Nous nous serions bien baignées mais nous avions oublié nos maillots de bain! quel dommage car il parait que se baigner dans le Baïkal porte chance pour la vie entière!
Nous avons mangé au cap Khoboi une soupe de poisson préparée sur place par notre guide. Le poisson du lac est l'omoul, un poisson délicieux et que l'on ne trouve que dans les eaux du lac ou des lacs proches du Baïkal. En fait l'ile vit de la pêche de ce poisson, d'un peu d'élevage et du tourisme (réponse à la question que nous nous posions hier!). Il nous a été dit que le sud du lac est pollué par des industries et que les pêcheurs s'inquiètent pour cette pêche.
Et nous avons découvert le mélèze qui jaunit en automne et perd ses aiguilles en hiver! nous croyons savoir que c'est le seul pin qui a cette particularité mais nous ne l'affirmons pas!
La ballade fut des plus agréables mais nous vous prévenons si vous voulez voir cette belle nature c'est maintenant car le tourisme se développe à très grande vitesse ici: construction d'infrastructures pour accueillir tous les demandeurs. Les choinois ne sont pas loin et nous avons croisé un tour operator chinois qui venait prospecter pour organiser des voyages en 4x4 en Russie avec passage par cette merveille d'ile. Et ils ne lésinent pas sur les moyens! l'endroit où nous avons mangé était magnifique mais en pénétrant dans la forêt de mélèzes nous avons trouvé le sol jonché de détritus... Alors que ce qui nous a été dit est que les responsables de l'ile tentent de protéger au maximum la nature et organisent des nettoyages réguliers de l'ile. Franchement ça doit les rendre malades, c'est lamentable, ça nous fait vraiment mal au coeur! la moitié de l'ile est un parc protégé. Et puis autre nuisance et pas des moindres: la contemplation de ces si beaux paysages est altérée par le bruit d’essaims de bourdons... enfin non, quand vous cherchez d'où vient le bruit vous découvrez les drones des touristes! c'est tout simplement incroyable! ils ont le nez sur leurs manettes et laissent leurs drone filmer les paysages (qu'ils regarderont quand ils seront rentrés chez eux probablement! Ou pas d'ailleurs ). On n'arrête pas le progrès! mais le progrés est ici trop bruyant!!!
