Ce matin le réveil sonne à 6h, j’émerge doucement de mon sommeil. Dehors un groupe de jeune fait encore la fête juste en dessous de ma fenêtre. Tranquillement je me lève pour aller prendre ma douche et finir de ranger mon sac. D’ici 45 minutes, mon bus viendra me chercher pour m’emmener à Paracas. Petite ville côtière au sud de Lima, c'est le point de départ des excursions pour les îles Ballestas, que les locaux appellent « le Galápagos des pauvres » dû à la faune et la flore qui y règne; mais de taille significativement plus petite.
Mes affaires sont prêtes, je quitte ma chambre et rend les clés à Antonio assis derrière la réception, lui qui m’avait accueilli 3 jours plus tôt. J’ai juste le temps de remplir mes gourdes d’eau fraîche que le guide est déjà là à m’attendre pour m’emmener au bus rouge de la compagnie Peru Hop (je vous explique dans une autre rubrique pourquoi j’ai choisi cette compagnie et pas une autre, d’après l’itinéraire que je me suis fixé).
Je fais donc la connaissance de Alex notre guide et de Jason notre chauffeur, tous les deux bilingues espagnol-anglais. A bord du bus, il y a de toutes les nationalités: Argentins, brésiliens, anglais, américains, danois, allemands et moi le seul français (pour une fois). Après avoir fait deux ou trois autres stop pour récupérer des voyageurs, le bus se met en route pour Paracas.
Au micro, le guide se présente, nous présente les consignes de sécurité ainsi que le programme de la journée, dans les deux langues: 1h30 après avoir quitté Lima, nous ferons un premier stop à Mirasur prendre le petit déjeuner. J’y ai dégusté un desayuno typique péruvien: un sandwich avec du porc, de l’oignon, une banane plantain coupée dans la largeur et de la tomate, accompagnée d’une limonade à base d’aloe verra (très bon, je recommande). Comme j’ai encore un peu de place, je vais me servir une banane « gratis » mise à disposition pour les gens comme moi qui ont tout le temps faim.
Une fois le petit déjeuner expédié, Alex nous rappel pour monter dans le bus direction le prochain stop avant Paracas, les ruines d’un authentique palais Inca: Tambo Colorado.
La route que nous empruntons jusqu’à Paracas est la seule voie rapide qui traverse le pays du Nord au Sud en longeant la côte : la Panamericana. Dès que l’on sort de Lima, le dépaysement est immédiat. Sur ma droite, quelques habitations blanches éparses au milieu des falaises ou sur le littoral, sur ma gauche, rien. À perte du vue un désert de sable et de cailloux où rien ne pousse et rien ne vie. Quelques fois on peut apercevoir des traces de pneus sur le sable et quelques maisons de briques, mais mis à part ces quelques indices du passage de l’homme, rien du tout.
Après une nouvelle heure et demi de route et juste avant la ville de Pisco, le bus bifurque vers l’intérieur des terres et quitte la côte pour prendre la direction du site de Tambo Colorado. Le paysage change à nouveau. Un terrain plat avec végétation et pans agricoles, une végétation verdoyante qui vient contraster avec les dunes de sable le long du littoral. À l’intérieur des terres, au loin dans les nuages de sables portés par le vent du désert, il met possible de discerner le relief des montagnes de l’altiplano.
Sur la route nous passons par la Ville de Humay dans la vallée, coincée entre deux montagnes de sables et de cailloux. Un village rustique fait de bâtiments en brique rouge, entouré de champs de maïs qui s’étendent à perte de vue. Nous sommes enfin la région du Pérou rural, loin du brouhaha et du trafic de Lima. Plus qu’une demi-heure de route avant d’arriver sur le site archéologique.
Le bus rouge quitte la route et s’arrête sur le parking qui fait face au site de Tambo Colorado. Situé dans la vallée au pied des collines et en bordure de la rivière, le site s’étend sur plusieurs mètres. L’autoroute qui contourne aujourd’hui le site, passait à travers les ruines il y a un peu moins de 25 ans. C’est lorsque que le gouvernement péruvien s’est rendu compte de la valeur culturelle du site qu’il a décidé de sauvegarder ce patrimoine qui témoigne de la civilisation Inca. Le tour est assez rapide mais très intéressant et nous donne un premier aperçu sur l’histoire du pays. Une fois la visite terminée, retour dans le bus direction la ville de Paracas pour le déjeuner.
Arrivée à Paracas, petite ville portuaire enclavée entre les dunes de sable. Une seule route traverse la petite ville où il n’y a pas grand chose si ce n’est son port de pêche et son frontbeach où les restaurateurs vous font les yeux doux en ventant les mérites de leur produit comme étant meilleurs que ceux du voisin. J’ai personnellement opté pour le Muelleviejo où j’ai dégusté un avocat avec sa mousse de poisson et du riz avec ses fruits de mers, le tout accompagné d’un verre de limonade soit très acide, soit très alcoolisée. Je n’arrive toujours pas à savoir mais c’était bon. Le tout pour un total de 25 Soles, soit 6€.
Après avoir déposé mes affaires au kokopelli hostel, où je partage un dortoir avec 5 autres voyageurs, je prends pars à un "free walking tours" proposé par l'équipe d'animation de l'auberge. Le guide s'appelle Gufy, un jeune péruvien de Lima, cheveux longs, chaussettes remontées jusqu'aux genoux, vans au pied, et casquette volcom; nous raconte qu'il est venu travaillé comme animateur en 2016, et n'a jamais pu quitter cette ville dont il est tombé amoureux. C'est en tant que passionné que celui nous propose une promenade d'une heure et demi dans Paracas où il nous explique l'histoire de la ville, avant de pénétrer dans l'un de ses bar préféré pour nous offrir une dégustation d'alcool local, le Pisco, de vin rouge et d'une liqueur qui ressemble étrangement au Baely's. Le tours se termine en apothéose sur l'une des collines qui surplombe la ville, d'où nous avons pu admirer le coucher de soleil sur la mer, en sirotant une bonne Corona.
De retour à l'auberge, c'est l'heure du happy hour : les deux cuba libre à 15 Soles (soit 4 euros). Première soirée pour moi avec mon nouvel ami Allemand, Pirmin, rencontré lors de cette excursion. Arrivé en Amérique du sud depuis quelques semaines, il a pour objectif de rejoindre Santiago au Chili à la fin du mois ... drôle de coïncidence.
Sur les coups de 2h du matin, la soirée se termine avec les derniers voyageurs encore debout. Le bar se vide et l'auberge retrouve son calme. Je pars donc me coucher comme tous les autres. Une bonne nuit de sommeil pour pouvoir assumer la journée de demain qui s'annonce palpitante.
Peru Hop est une compagnie qui a vu le jour il y a 5 ans et créée pour les backpackers qui souhaitent bénéficier d'un service de transport aux standards européens, tout en ayant la flexibilité de s'arrêter à tel ou tel endroit pour y passer plusieurs jours. Le pass est valable pour 1 an et plusieurs itinéraires sont proposés avec de nombreux arrêts et excursions.
L'itinéraire que j'ai choisi à pour destination final La Paz en Bolivie, et traverse le Pérou et passe bien évidemment par Cuzco pour une expédition au Machu Pichu.
Le principe du hop on, hop-off est très intéressant pour les backpackers comme moi, puisqu'il permet de voyager en toute sécurité, dans un pays où les touristes sont souvent pris pour cibles, et permet également de bénéficier de tarifs préférentiels pour les excursions et auberges tout au long du parcours. C'est un bon moyen également de rencontrer de nouvelles personnes et faire de cette expérience une expérience unique.