Départ hier, 19 novembre pour Saïgon d'une gare de bus proche de Cài Bé que nous avons rallié en moto-taxi; La moto-taxi à 7h30 en slalomant entre bus, camions, voitures et scooters ça réveille! A Saïgon direction l'aéroport en taxi, vol pour Danang, une grande ville du centre du Vietnam de laquelle nous avons pris un minibus pour arriver à Hôï An vers 19h30, à 11 km au Sud. Je vous le dis brièvement: nous sommes vannés!!! Donc, hier soir, nous ne sommes pas allés nous balader dans les rues de Hôi An.
Hoi An est décrite par les guides touristiques comme la ville la plus charmante du Vietnam en raison de ses habitations en bois. De plus,et c'est exceptionnel, le centre historique est piétonnier (je vous rassure il passe bien quelques scooters quand même...), il y a une constante dans ce pays: le bruit, le bruit de la circulation bien sûr mais également la musique à fond, partout. Hoi An est...relativement calme.
On ne vous le cache pas la ville est très très touristique.
Cette ville avait, dés le XVème siècle, un port maritime très important où les bateaux du Portugal, de France, d'Angleterre, de Chine, d'Inde, de Hollande venaient faire le plein d'épices, de thé, de porcelaine. Les portugais y ont abandonné également quelques missionnaires et jésuites, reconnaissons quand même un certain courage à ces derniers!
. Au XVIème siècle 1000 japonais sont arrivés mais leur empereur constatant l'avancée du catholicisme leur a demandé de rentrer à la maison, ainsi en 1836 il ne restait que 6 familles. Au XVIIème siècle Hôi An a accueilli de nombreux nobles et mandarins chinois qui fuyaient les mandchous qui venaient de renverser la dynastie Ming. Cette ville étaient donc cosmopolite et ouverte sur le monde. Cela a favorisé son développement économique, intellectuel et a laissé à la postérité une architecture sino-nipponne caractéristique.
Il y a quelque chose que j'ai oublié de vous raconter au sujet de
Saïgon: lorsque le pays a été réunifié en 1975, le gouvernement
communiste a débaptisé toutes les rues portant des noms français,
faisant fi ainsi du passé colonial. Sauf 4 rues: les rues Pasteur,
Calmette, Alexandre de Rhodes et Yersin. Les vietnamiens tiennent ces 4
hommes en haute estime pour ce qu'ils ont apporté au pays. Pasteur et
Calmette on connait, Yersin (1863 - 1932) un peu moins: c'était un
suisse, il a découvert le bacille de la peste, il est considéré comme un
Bouddha vivant, il a créé les instituts Pasteur dans le monde. Quant au
4ème, Alexandre de Rhodes (1591 - 1660), nous ignorions qui il est. Et
son histoire est passionnante; Je me doute bien que certains de mes amis
érudits connaissent, n'est-ce pas Anny et François... Mais pour les
béotiens, comme nous, voici son histoire: Alexandre de Rhodes est arrivé
en 1625 à Hoï An. Il était originaire du "Portugal et d'Avignon", il
était français, prêtre jésuite, il est un des premiers français à être
venu en Cochinchine. Il aurait appris la langue des autochtones en 3
ans. A cette époque celle-ci était transcrite en idéogrammes chinois.
C'est lui qui a latinisé cette langue en y rajoutant beaucoup d'accents
(que mon clavier d'ordinateur ne possède pas). Mais si cela a simplifié
la vie des colons l'impact sur le pays a été considérable puisque cela a
favorisé un sentiment de nationalisme en créant une démarcation avec l'influence très forte de la Chine.
Elle fut la 1ère a avoir été classée monument historique en 1985 (avec le pont japonais). Construite au début du XIXème siècle par un marchand elle présente un mélange architectural, japonais, chinois et européen, elle est ainsi un symbole de la vie cosmopolite qui existait à cette époque. 7 générations y ont succédé et elle a toujours été entretenue, elle est habitée encore de nos jours par la 7ème génération, on ne visite donc pas l'étage. Elle est soutenue par 32 colonnes en bois de fer. Les poutres sont en acajou et jaquier.
Hôi An a subit ces derniers 200 ans plusieurs inondations, la rivière qui traverse la ville est la Thu Bôn.
Construit en 1593, il est l'autre monument classé au patrimoine de l'humanité en 1985. Il reliait le quartier chinois au quartier japonais. Il est réputé indestructible. Une plaque votive a été retrouvée en 1980 par les japonais, elle est sensée le protéger.
Construite au début du XIXème siècle.
Construit en 1757. Il est le temple d'une des 5 congrégations chinoises qui vivent encore à Hôi An. Celui -ci est le temple d'une congrégation originaire du Fujian.
Construit en 1653, en l'honneur d'un général chinois, Quan Công, de la dynastie Han (IIIème siècle après JC). Il était vénéré pour sa droiture, sa loyauté et son intégrité. Il a remporté d'importantes victoires. Classé patrimoine de l'humanité. Comme tous les temples taoïstes de Hôi An il est très coloré.
Elle est à l'arrière du temple de Quan Công, les deux sont intimement liés, la pagode est, elle, dédié à Bouddha.
Le Vietnam est le 2ème producteur mondial de café après le Brésil. Il est servi dans une tasse surmontée d'un petit filtre. La café vietnamien est réellement très bon. Nous nous en offrons une tasse tous les jours! Mais ce matin nous avons goûté le nectar du café, le Cà Phê Chon! c'est à dire le café "civette". Il est produit à partir de grains dont l'écorce a été digérée par l'estomac de la civette! c'est le café le plus cher au monde car son mode de fabrication limite la production et tout ce qui est rare est cher?.
En milieu d'après-midi nous sommes rentrés nous reposer à l'hôtel.
Ce soir ballade dans Hôi An, pour profiter des lumières des lanternes. Elles ont été introduites dans la ville au XVIème siècle par les commerçants chinois. D'abord de style chinois hexagonal et rouge, couleur traditionnelle porte-porte bonheur de la Chine, elles ont pris une forme locale. Hôi An est considérée comme le lieu de naissance des lanternes de style vietnamien qui sont traditionnellement en bambou et en soie.
Nous avons commencé la soirée par un bon restaurant.
Et maintenant le festival de lanternes?
La pluie n'a pas réussi à nous gâcher la soirée pourtant elle y a mis du coeur!
Le Vietnam ayant fait match nul face à la Thaïlande nous décidons de rentrer à l'hôtel (nous espérions profiter de la liesse populaire en cas de victoire!).
Alexandre de Rhodes, illustre inconnu.
Mais pas Alexandre Yersin ! découvert dans le merveilleux "Peste & choléra" de Patrick Deville (2012). Est-ce que Nah Trang (où il est mort, où il y a son musée dans l'institut Pasteur) est sur votre route ?
sympa d'avoir inclus Georges dans cet itinéraire ! ;)