Vingtième jour de marche, le ciel est dégagé ce matin, la journée devrait être agréable.
Je pars de Roure vers 7h30, ça commence par une longue et progressive montée jusqu'au col de la Crousette (2480m). Dans la montée juste avant le plateau sous le mont Mounier, je stoppe pour laissez-passer un énorme troupeau de brebis. Le troupeau est vraiment gros, il descend face à moi et occupe quasiment tout le versant, impossible à contourner. J'attendrai donc calmement que les brebis passent en espérant que les patous ne soit pas trop agressifs. Il y a une 12aine de chiens qui surveillent ce troupeau, ils sont postés loin devant, au début, au milieu, à la fin et loin derrière, sacré organisation ! Le berger est aussi présent et je l'entends engueuler Marie-Léa, elle a choisi de continuer son chemin à travers le troupeau et forcément ça ne plaît pas au berger qui lui en met pleins la tête. En montagne, il est de coutume de contourner les troupeaux pour ne pas déranger les bêtes et ne pas se faire attaquer par les chiens de protection. Mais dans un cas comme celui-ci, c'était franchement impossible, c'est pourquoi j'ai préféré m'asseoir sur un rocher et attendre. Le troupeau passe sagement, 2/3 chiens viennent me renifler, ils restent à-côté de moi pour me surveiller mais ne montrent pas de signe d'agressivité.
Je reprends ma route et arrive rapidement au col, la vue est sympa et la suivante juste après à la stèle Valette (2583m) l'est toute autant. Ensuite, je descends jusqu'au col des Moulines avec une superbe vue panoramique des environs. Je prendrai ma pause déjeuner un peu après le col au bord d'un ruisseau sous l'ombre d'un mélèze, assis sur une herbe bien moelleuse. Le spot est au top pour un bivouac mais il est encore bien trop tôt !
Direction maintenant le Longon, en chemin je rencontre et sympathise avec Capucine qui suit le GR5 depuis quelques jours et se dirige jusqu'à Nice. J'arrive à hauteur du refuge, le coin est sympa et plat, pas mal pour y planter une tente mais j'ai encore envie de marcher. Il risque d'être plus compliqué de trouver quelque chose d'aussi bien et surtout d'aussi plat sur la suite du trajet mais ce n'est pas grave, on finit toujours par trouver un carré de terrain convenable. J'entame donc la suite de l'itinéraire, ce n'est quasiment que de la descente jusqu'à la commune de Saint-Sauveur-Sur-Tinée. Je traverse le plateau de Rougiols, ici aussi le spot est sympa mais je n'ai toujours pas envie de stopper pour aujourd'hui.
Je continuerai ma route jusqu'au village de Roure. Ca va être compliqué de trouver un coin où poser ma tente, pourtant il le faut bien, la suite du chemin est une descente assez raide jusqu'à la plus grosse ville de Saint-Sauveur. Je commence donc à traverser ce village en cherchant des yeux les endroits qui pourraient m'accueillir pour cette nuit, carré de pelouse, champ non exploité, le jardin d'une maison inoccupée... J'arrive dans le centre du village et tombe sur des têtes connues, Pascal et Alain deux randonneurs déjà croisé la veille, ils m'expliquent qu'ils séjournent au gîte municipale et que ça vaut le coup. Je ferai de même et ne le regretterai pas. Ce gîte est en autogestion, une 20aine de lit répartis dans 4/5 chambres, cuisine, frigo et vaisselle à disposition et même un lave-linge ! C'est parfait et il suffit de déposer 10€ dans la boite aux lettres en partant. Abordable et confortable, c'est vraiment une bonne initiative de la mairie.
Arrive ensuite Catherine, Pascal puis Capucine, en tout nous sommes 6 à se partager le gîte pour ce soir, il y a presque une chambre pour tout le monde, c'est vraiment spacieux. Le soir chacun fait sa tambouille ou commande à l'hôtel restaurant du village et on partage notre repas autour d'une grande table..
Soirée agréable et nuit requinquante, que demander de plus.