J’ai annoncé que je voulais partir à 5h00. La sœur m’a pincé le cou entre pouce et index avec une force que je ne soupçonnais pas pour me montrer que ça ne l’arrangeait pas, en plus un dimanche ! Elle escalade ma demande d’accès au réfrigérateur avant le petit déjeuner en commun à la responsable, peut-être la mère supérieure. J’ai eu la révélation d’un passage dans les couloirs du bâtiment, tout s’est bien passé, j’ai pu maintenir mon départ à 5h00.
La sœur a juste oublié de me montrer comment ouvrir le portail depuis l’intérieur. Je suis face au portail et au portillon, pas de bouton pour ouvrir.
Je n’ai qu’une solution, escalader le mur pour me lancer sur le chemin. Je me retrouve cinquante ans en arrière quand j’étais interne au Lycée de Cluses. J’avais une activité à la MJC et parfois je revenais après la fermeture des portes. Il me restait à escalader le mur et les grilles sans me faire surprendre pour rentrer.
Prendre son temps, trouver le meilleur endroit pour faire passer le sac en premier et se laisser glisser le long du mur.
J’ai gardé ma légèreté et ma souplesse, c’est l’affaire de quelques minutes délicieuses de réaliser quelque chose d’interdit. J’ai ce souvenir dans la tête qui me fait rire intérieurement quand je prends la photo de l’endroit que j’ai choisi pour passer.
Nous dormons au centre paroissial avec un groupe de jeunes italiens. Nous avons un dortoir pour nous trois et il fait extrêmement chaud. Le soir nous retournons chez Mario où j’ai déjà mangé à midi. Mario m’a improvisé une salade et m’a proposé sa terrasse avec le code wifi qui comprend son année de naissance, la même que moi. Nous partageons aussi cela. Là, il ferme pour aller faire la sieste. C’est dimanche aujourd’hui.