Bonjour mes frères,
L’heure est grave, dernier caleçon. L’odeur putride a tué les moustiques, venus s’ambiancer devant les LEDs du van hier soir. Même les villageois et loup-garou ne sont pas venus faire coucou. Passons, ceci n’a que peu d’intérêt. Notre itinéraire prochain s’étend sur tout l’ouest du pays : en passant par Tetovo, jusqu’au Lac Mavrovo (dont le massif montagneux borde le Kosovo), puis direction Bitola et le lac Prespa via Krushevo. Un peu complexe mais l’ami Google est là pour vous aider !
Tetovo – haut-lieu musulman de macédoine – ville marchande
Ici, c’est l’équivalent de Leh (Inde), mais en Macédoine. Au doux son des klaxons, signifiant ‘bonjour’ ou ‘bouge ta caisse, gros con’, on a réussi à se frayer un chemin. Ce n’est pas les poules et les enfants qui marchent sur le trottoir, ce sont les voitures. C’est le jour du grand marché. Tout se vend, tout se discute, tout se négocie. Au temps des grecs, les négociations se seraient tenues aux latrines, ici on préfère les petits murets pour s’asseoir et discutailler. Au détour d’une ruelle, un barman propose de nous aider à nous garer. Poignée de main et c’est reparti. Nous déambulons dans cette ambiance aussi étouffante qu’amusante. On ne peut que dire que le coin est vivant. Un air de marché arabe ! Le centre nous permet d’apercevoir de l’extérieur une magnifique mosquée en vieilles pierres. Nous sommes curieux mais timide, nous n’osons pas entrer à l’intérieur. Jusqu’à ce qu’un papy musulman nous invite/force gentiment à entrer. Nous nous déchaussons, lui adressons un sourire et rentrons. Les fresques internes nous rappellent le décor des églises orthodoxes. Un imam prie, nous ressortons rapidement. Toujours en manque de canne à pêche, n’ayant pas trouvé un aimable pêcheur parlant anglais, pour me renseigner, nous repartons fissa vers les montagnes.
Sur la route, nous rencontrons de nombreux petits marchands de légumes, qui vendent leurs récoltes sur des étalages. Nous n’avons pas mangé, et les grandes surfaces n’arrivent pas à la cheville des agriculteurs. Notre version des choses se vérifie étrangement. En plus du gage de qualité des produits, ils coûtent moins cher qu’en grande surface et rapportent plus au producteur. Mais ça, c’est le problème des intermédiaires qui prennent d’immenses marges. Deux crocs nous permettent de savoir que nous allons les dévorer par dizaine (ou pas…). Le marchand, en plus de me comprendre par les signes, m’a gentiment offert un piment. Habituellement, les piments sont vendus par sacs de 5 kilos. J’ai compris que ce n’était pas un poivron quand il m’a mimé le sifflement de gorge que le légume procure…
Lac de Mavrovo – Eglise abandonnée
Les routes montent, notre chameau se traîne. Il a chaud, il sue (du liquide de refroidissement). Nous finissons notre repas. La chaleur de l’été combiné au gradient de refroidissement de la bête, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Il va être de plus en plus difficile de faire de la montagne. Finalement, nous arrivons au Lac, et découvrons, accompagnés de trois toutous qui se sont joints à nous, une superbe église, dont le toit s’est écroulé, et dont les murs touchent l’eau. Il arrive même que l’église soit partiellement engloutie par le lac, en hiver/printemps, lorsque les glaciers l’alimentent. En redescendant, nous faisons halte pour remplir notre réserve d’eau. Le temps pour Alexis de découvrir une timide petite fille de 5 ans, qui veut boire mais qui n’ose pas s’approcher de nous. C’est finalement le père qui va venir nous dire bonjour et discuter, laissant la fillette se faufiler discrètement jusqu’à la source. Notre route continue, après un plein de bouffe, vers les massifs montagneux du centre du pays. Ou l’endroit préféré des fans de ski, dont le chef-lieu est Krushevo.
Krushevo – préparation de thé avec le liquide de refroidissement qui fait des bulles -1360m d’altitude – ouf, enfin arrivé ! – on pense que le prochain voyage en van se fera sur la banquise
Petit point historique sur la ville. C’est le premier état indépendant de Macédoine, appelée aussi république de Krushevo, où eu lieu de soulèvement d’Illinden contre les Ottomans. Cette première avancée de la démocratie date de 1903. Ce soir, on a pu y côtoyer un grand nombre de personnes, que ce soit en discutant ou en saluant de la tête. Tous ont des couleurs de peau différentes, mais tous ont la même manière de vivre et d’échanger ensemble : des Albanais, des Tsiganes, des Valaques et des Mijaks. Tous habitent ici, les jeunes comme les moins jeunes. Il y a une école, une station de ski et des remontées mécaniques.
De notre parking, on est au point culminant de la ville, et l’on peut y observer la vallée, cousue de mille-et-un champ. Un dégradé de couleurs exceptionnel la aussi. Après une petite pause ‘goûter, nous marchons quelques mètres pour aller découvrir le monument érigé en l’honneur de la libération du joug Ottoman : le Makedonium Monument, à l’allure de vaisseau spatial, ou de balle de golf mal moulée… En tout cas, si il y a tremblement de terre, c’est ce petit atome de 20m de diamètre qui va débarouler la pente… L’esplanade de tabourets blancs permet d’admirer les fresques d’art contemporain, avec la boule de vanille en arrière fond. Pas de risque qu’elle fonde, l’hiver est rude ici. Qui dit espace de détente dit bière ? Oui, sans oublier les jeunes du village qui viendront discuter toute la soirée aux abords de monument et de son parking.
Dodo – roulé boulé – c’est Alexis qui vient ronfler doucement dans mon oreille – il a encore mis le van en pente… (Commentaire abusif)
La route de krushevo a été un périple en soit. Comme on dit chez nous, après l’effort, le réconfort. On peut donc redescendre la belle route de montagne pour faire respirer titine, qui commence à devenir asmathique, elle aussi. Aujourd’hui, direction Bitola. Dont on a visité les petites rues pavées : Un air de Tetovo (voir en haut de l’étape), mais en beaucoup plus mou. En fait, ce n’est pas très joli. On va plutôt aller voir le lac Prespa, à l’Ouest.
Lac Prespa – 2/3 macédonien + 1/6 grecque + 1/6 albanais
C’est le lac qui délimite les trois frontières. Chacun pays a son petit morceau, de quoi faire joujou dans le bac à sable. Et les moutons sont bien gardés. Le lac possède une retenue d’eau, sans barrage. Il est donc naturel. Il alimente directement le lac Ohrid, plus en contrebas, dont on vous parlera dans notre prochaine étape. Prespa, c’est un lac balnéaire un peu plus méconnu. D’anciens immeubles et hôtel montrent leur tête dans le paysage, tel que l’hôtel Europa. Dont vous aurez des clichés dans a prochaine étape. Nous avons trouvé un village frontalier, plutôt assez familial, dans lequel laver nos affaires à la main avec un génie sans frotter aussi fort que de la javel industrielle ! C’est bon, on y est arrivé ! On est maintenant des êtres humains normaux !
On vous laisse, parce que la, on se sent sale, on en a marre d’écrire, et que l’eau du lac elle a soif de nous. En plus, elle est bonne !
Prespament vôtre,
Chouchou & Loulou
Je retire mon commentaire sur le Jeannomatic....
Et en ajoute un autre sur le "the" : si l'eau de refroidissement depasse les 90 C, ca n'est pas bon signe ! Le ventilateur du radiateur tourne-t-il ? Ca vaut peut-etre le coup de debrancher son thermostat et de le laisser tourner en permanence dans ces cas la, non ? A suivre...
Bonne route, et encore merci des visites guidees