Nouvelle Zélande - Les dessous du "paradis préservé"

Vis ma vie de kiwi

On vous avait quitté après une semaine à vadrouiller sur la partie Nord de l'île du Sud. L'émerveillement était tel que les mots nous manquaient pour décrire ce que l'on voyait. Alors on a décidé d'approcher d'un peu plus près ces gens qui y vivent ici, ces chanceux. Voir si ils ont conscience d'être privilégiés, de vivre dans un décor de carte postale.. voir si ils savent qu'ailleurs dans le monde il y en a qui, quand ils regardent pas leur fenêtre, ce n'est pas des glaciers entourés de collines verdoyantes qu'ils voient.. Eux ce qu'ils voient c'est un Liddl avec à l'entrée des punk à chien égayés par le goût du rosé matinal, ou un quartier monotone où toutes les maisons se ressemblent avec dans le fond le grand silo de la cavac qui domine la commune.

Du coup vous comprenez, nous aussi on a voulu voir ce que ça faisait de vivre en plein milieu du paradis vert et pour ça on a donc fait appel à notre botte secrète: l'échange culturel.

A l'instar de ce que l'on avait pu faire au Vietnam, cela consiste à échanger plusieurs heures de travail par jour contre le logement et la nourriture chez l'habitant. C'est ainsi que nous avons troqué  nos shorts de rando contre des cotes d'éleveurs de moutons, un tablier d'homme et femme de ménage, des vêtements de nounou (plein de bave et avec du crayons de couleur partout), ou encore en ce moment même des habits de jardiniers. Qui osera dire que l'on est pas multitache après ça ?

Comme dans toute expérience, notre immersion dans ces quatres familles aura connu des hauts et des bas mais l'important dans tout ça c'est ce qu'il nous en reste. Et ce qu'il nous en reste ce sont des souvenirs, des amis et surtout une floppée de nouvelles compétences, plus ou moins utiles:

Changer de champs un troupeau de 500 brebis, nettoyer le chaos d'une maison après le passage de 3 monstres criant à deux pattes, faire à manger pour une famille de 5 personnes, se débarrasser de rats qui se baladent dans sa chambre, plaquer au sol une brebis de 70 kilos (sans qu'elle ne vous saute par dessus), faire avancer des vaches avec un quad, faire du pain, traiter des moutons contre les vers, réparer une pompe, désherber l'indésherbable ou encore détecter des couches culottes sales éparpillés dans toute une maison et accessoirement les jeter.

Comme vous l'avez compris, le glamour n'était pas toujours au rendez-vous durant ces 2 mois. Mais nous on s'en fiche. Nous ce qu'on sait, c'est qu'on ne l'a pas simplement visité. Non, nous, on l'a vécue la Nouvelle Zélande !

Quand te rêverais-je, pays merveilleux !?

Arrive un moment dans le voyage longue durée où l'on commence à repenser au pays. On pense à la famille, aux copains, on se prend à regarder les nouvelles du pays sur internet, à réfléchir au travail que l'on voudrait faire en rentrant et parfois même on envisage (l'espace de quelques secondes, jamais plus) un retour dans la vie qui, 9 mois auparavant, nous avait fait déguerpir à grande enjambées. Alors oui il faut le dire: on envisage de rentrer au pays.
Et puis vient le moment fatidique où l'on regarde sur internet les billets d'avion retour vers la France parce que oui maman avait raison, un jour où l'autre tout s'arrête.
_"Oh tient, regarde le vol vers Bucarest c'est pas cher!" 
Finalement un billet est acheté en direction de la Roumanie. Histoire de ne pas rentrer tout de suite, c'est pas facile de rentrer comme ça d'un coup.. Après avoir visité on pourra toujours prendre un autre avion.
_"On pourrait visiter le pays en vélo ça changerait!"
Alors on regarde un peu au hasard sur les blogs de voyageurs pour voir si visiter la Roumanie en vélo c'est quelque chose de commun. On regardera le billet vers Paris après.
_"Oh dingue, ya une route en vélo qui fait Roumanie --> Nantes!!!"
Et voilà comment l'aventure reprend de plus belle.