Où est ce qu'on en était déjà? Ah oui, le départ de Jaipur. Nous avons donc pris un vol direction Kuala lumpur, la capitale Malaise (faites pas les surpris vous étiez déjà au courant). Le vol a été globalement plutôt chaotique et le sommeil, pour un vol de nuit, inexistant. A l'atterrissage (6h30) la peau de nos paupières à peine décollee, nous nous attendions donc à une journée plutôt longue et compliquée ! Que nenni (ça c'est envoyé) !
Nous avons tout de suite été frappés par la relative bonne organisation qui règne dans l'aéroport. Facile de retirer de l'argent, d'acheter un ticket de bus et même de trouver le bus. Rendez vous compte il y a même des panneaux qui indiquent le nom et la destination du bus ou pire, il existe aussi un guichet information pour les novices de la Malaisie que nous sommes. Ça dépasse l'entendement !
_"Ça peut pas être aussi facile là. Il y a un truc.. il va nous arriver une emmerde c'est pas possible." Et bien non!
Un nouveau changement de bus en toute tranquillité et quelques heures plus tard nous voilà arrivés à Malacca. L'une des plus grandes villes du pays (500 000 Hab.) ! Petits joueurs.
Et à Malacca, c'est le même bordel: pas de cohue de taxi à notre arrivée, personne pour essayer de nous vendre quoi ce que soit, les rues sont calmes, relativement propres. Le verdict est sans appel: nous ne sommes plus en Inde les amis.
Malacca est une ville portuaire haute en couleurs. Autrefois port d'attache de l'ancienne puissance coloniale portugaise, on trouve dans cette ville un mélange culturel étonnant. La communauté d'origine chinoise y est très fortement représentée, c'est donc sans surprise que tout un quartier leur est dédiés. Trois soirs dans la semaine une rue entière se transforme en un fabuleux marché de nuit avec des centaines de stands divers et variés. L'occasion de faire d'étonnantes découvertes culinaires, dont l'incontournable brochette d'oeufs de cailles à la saucisse, et sociale avec les karaokés géants en solo devant toute la rue ou les tuktuk customisés hello kitty!
Le pays est composé de 3 communautés principales:
- 60%: les malais d'origine malaise dont la religion principale est l'islam
- 30%: les malais d'origine chinoise
- 10%: les malais d'origine indienne
Le coût de la vie:
1€ = 4.8 ringit malais (on est loin des 85 roupies indiennes)
1 nuit en hébergement stand: 14-15€ (60 ringit)
Salaire moyen: 500 à 700€ (2800 ringit)
Notre budget quotidien: 220 ringit (48€)
Le tour de Malacca a été rapidement fait. Il faut dire que la perspective des îles paradisiaques de la côte Est nous faisait de l'oeil. Après d'intenses réflexions nous avons donc jeté notre dévolu sur l'île de Tioman. Mais attention le paradis ça se mérite: 20 minutes de taxi, 4h30 de Bus, 2h de bateau et 30 minutes de 4x4, oui Monsieur. Sans parler des hébergements à écumer pour trouver une chambre.
Mais pour le coup, le jeu en valait la chandelle. Dans le genre décor de carte postale, difficile de faire mieux. De magnifiques plages de sables blanc avec en fond de plan un ancien volcan garnit par une jungle tropicale sans aucune plantation de palmier à huile pour polluer le paysage (dédicace à Nutella et leur huile de palme au passage). Et sous l'eau le décor est tout aussi dingue. A une dizaine de mètres du rivage, des coraux de toutes les couleurs et une multitude de poissons plus ou moins gros peuplent les eaux turquoises qui avoisinnent les 28°C.. Non là c'est trop, on décide de rester une semaine complète!
Au programme: baignade dans une cascade, plongée sous marine, excursions avec masque et tuba autour des petits ilets, trek de 3 heures dans la jungle avec nos gros sacs à dos pour rejoindre le village de l'autre côté de l'île et ainsi éviter le taxi (il n'y a pas de petites économies en road trip), bref que d'aventures ! On en profite également pour faire la connaissance de plusieurs locaux et des quelques baroudeurs ou vacanciers présents sur l'île.
Sur Tioman, les journées sont longues et paisibles, les gens vivent à leur rythme. Pour le moment le tourisme de masse peine à s'implanter. Une aubaine, surtout à en voir les deux ou trois hôtels en durs présents sur l'île. De grandes bâtisses bétonnées blanches qui viennent polluer ce paysage de rêve pour le plus grands plaisir de touristes fortunés dont il est absolument inconcevable de se séparer de leur surconfort habituel pendant quelques jours. Quelle futilité que le confort matériel d'une télé écran plat et d'une chambre entièrement équipée et climatisée quand autour de vous les gens vivent en toute simplicité. Comme si le décor préservé de l'île et l'ambiance chaleureuse qui y règne n'était pas un confort suffisant. Sans parler de l'intérêt de partir dans l'un des endroits les plus isolés du monde pour ne faire que recréer les conditions de chez soi ou même encore des conséquences écologiques que ce type de tourisme entraîne.. Allez arrêtons là, on s'emporte !
Toujours est il qu'après une semaine il a bien fallu la quitter notre île. Actuellement nous sommes dans le bus vers de nouvelles aventures.
Dans 10 ans nous nous sommes promis d'y revenir.. D'ici là nous garderons l'espoir un peu fou qu'elle sera restée intacte, telle qu'elle est aujourd'hui. Authentique.
A la revoyure !