On ne va pas s’attarder sur le vol en lui même, rien d’extraordinaire… il est long, froid à cause de la climatisation qui tourne à fond, et assez stressant… Le passage à la douane américaine ne fait pas rigoler, comme on nous l’avait rapporté : empruntes digitales et photos prises par les agents, même pour un simple transit international…
A peine arrivés dans l'aéroport de Lima, nous nous empressons de retirer un peu d'argent sur un distributeur, malgré la cohue locale : l'aéroport est plein, des dizaines de personnes nous approchent ou nous demandent si nous souhaitons un taxi. Nous ne faisons pas dans l'extravagance et jouons la carte de la sécurité pour ces premiers échanges en choisissant de suivre les conseils du Routard en faisant confiance à la compagnie Green Taxi, réputée bonne en capitale.
Le trajet jusqu'à notre hôtel, situé dans le quartier touristique de Miraflores, sera fixé à 50 NS, soit environ 15€.
Les taxis sont omniprésents : vous en verrez absolument de partout.
Tout le monde peut faire taxi à Lima. Il suffit d'acheter une borne à placer sur son capot, et vamos ! Le prix de la course se fixe avant le départ. Il n'y a pas de compteur et il est possible de négocier une course avec le chauffeur.
Il fait nuit (il est 23h heure locale), il n'est pas évident de se repérer depuis le taxi, mais nous essayons de jauger où nous sommes. L'aéroport est situé en pleine ville, pas de campagnes à traverser avant d'entrer en ville.
Nous traversons différents quartiers, la ville semble très active : aux feux, des gens jonglent devant les voitures, des personnes errent dans les rues, des marchands de friandises sont présents un peu partout.
Nous ne tarderons pas à découvrir le sport local : le klaxon. Les conducteurs à Lima semblent avoir le klaxon très facile, et nous en aurons très vite la confirmation avec la première nuit bruyante que nous passons en capitale.
Evidemment, nous nous réveillons facilement, grâce au décalage horaire qui est en notre faveur. Nous débutons cette journée par une marche tranquille dans le quartier de Miraflores. Ce quartier est la zone chic de la ville, de nombreuses enseignes de luxe sont présentes.
Nous longeons la côte pacifique, le paysage est très atypique : le chemin de promenade surplombe l'océan depuis le haut d'une impressionnante falaise. Comme nous l'avions lu, Lima est perpétuellement prise sous une épaisse brume : il s'agit en fait de l'embrun marin. Le haut des grands buildings est à peine visible, et l'horizon lui n'est pas possible à voir : des nuages entiers nous foncent dessus directement depuis la mer, et pénètrent dans la ville.
Malgré la présence de l'océan, les Limenos (les habitants de Lima) ne se baignent pas, la température de l'eau est trop froide. En revanche, il y a pas mal de surfeurs.
Cette bruine extrêmement fine provient de la mer, on l'appelle ici la Garùa. Elle est présente pendant tout l'hiver, soit de juin à septembre. Cette bruine donne un aspect très grisâtre à la ville.
Nous profitons de notre premier repas pour déguster des plats locaux. Yohanna optera pour le ceviche, et moi pour le tacu tacu : deux plats typiquement péruviens. Les fameux canchas nous ont été servis en guise d’apéro.
Le ceviche est le plat emblématique du Pérou, il s’agit de poisson ou de fruits de mer crus, coupés en morceaux et marinés dans du jus de citron vert ainsi que de piment. Le ceviche est servi avec du maïs, de l’oignon cru et des patates douces.
Le Tacu Tacu provient du langage Quechua, qui veut dire « mélanger », c’est un plat anciennement fait de restes, mais qui est désormais présent dans la culture gastronomique du pays. Le plus souvent, mélange de riz et de fruits de mer.
Les canchas sont des grains de maïs soufflés. Ce type de maïs, au Pérou, se nomme choclo.
En France, nous allons régulièrement voir jouer l’Olympique Lyonnais, et il était incontournable pour nous de voir des matchs ici en Amérique du Sud.
Nous avons fait connaissance sur Twitter de fans de l’équipe locale, Emilio et sa petite amie, qui nous emmènent avec eux au stade, pour un match opposant l’Universitario à l’équipe de la ville de Cuzco. L'Universitario de Deportes, aussi appelée "la U" est accessoirement une des meilleurs équipes péruviennes.
Ce stade est assez récent malgré son look un peu austère. Il peut accueillir plus de 80000 personnes pour supporter l'équipe de l'Universitario. Le stade est situé en périphérie, qui est vraiment une zone désertique. La chaleur y est beaucoup plus étouffante quand la bruine marine n'est pas présente. Prenez garde aux coups de soleil !
Tout autour du stade se trouvent plusieurs étages de loges, toutes privées. Ces loges s'achètent au même titre qu'un appartement en ville. Une fois achetée, cette loge vous appartient à vie. Vous avez le droit de vous y rendre quand bon vous semble : pour les matchs de foot, pour les concerts, ou bien de la revendre.
La ferveur populaire autour de ce club est assez impressionnante. Nous avons vu un grand nombre de supporters qui avaient (dont Emilio et sa petite amie) des tatouages aux couleurs de leur club adoré.
Nous avons eu la chance de faire ce déplacement grâce à Emilio, mais il n'est sincèrement pas évident de se rendre au stade Monumental pour voir un match... La sécurité y est tellement renforcée qu'il est nécessaire de réserver des places sur Internet uniquement, d'y indiquer un numéro de passeport ou de carte d'identité et d'aller récupérer sa place en personne.
Tout au long du chemin jusqu'au stade, il est impératif de montrer pattes blanches à la police chaudement équipée, en montrant son passeport et en se faisant fouiller. C'est très impressionnant.
Pour se rendre au stade, nous avons pris un taxi : plus sûr et plus rapide... Pour 30 soles (moins de 10€), un taxi vous y emmènera.
L'Universitario s'est imposée 2-0 face aux Cienciano de Cuzco, pour la grande joie des supporters qui avaient fait le déplacement. Malgré ce très bon moment, la magie était encore ailleurs.
Le vrai plus de cette après midi fut pour nous cette magnifique rencontre. En effet, nous avons eu la chance de partager ce moment avec Emilio et ses proches, qui nous ont guidé et donné de nombreuses explications sur leur passion qu'est la U et sur ce magnifique stade alors que nous nous n'étions jamais rencontrés auparavant en dehors d'internet.
Twitter ainsi que le football sont deux endroits où la violence et l'intolérance trouvent malheureusement parfois place, mais la preuve ici est que ces deux entités sont aussi deux vecteurs grandioses pour créer des rencontres et des échanges inoubliables.
GRACIAS, AMIGOS !
Nous nous entendions si bien avec Emilio et sa petite amie que nous avons conjointement choisi de poursuivre notre journée ensemble. Nos deux guides du jour nous ont accompagné tout au long de la soirée, durant laquelle nous avons échangé sur nos vies respectives qui se déroulent à 10000km l'une de l'autre.
Nous nous sommes rendus dans les quartiers chics de Miraflores pour dîner et découvrir de nouveaux plats typiquement péruviens, et de savourer la boisson gazeuse adorée des péruviens : l'Inka Cola. Ca ne s'invente pas !