Nous débutons notre premier vrai trajet intérieur au Pérou. Nous ne faisons pas dans l'extravagance et choisissons une compagnie considérée comme sérieuse et luxueuse pour faire ce trajet : Cruz Del Sur.
Pour 55 soles (environ 17€), nous grimpons dans un car tout confort ou même le repas chaud est servi pendant le voyage, c'est vraiment appréciable ! Les chemins de fer n'étant pas du tout développés au Pérou, toutes les gammes de compagnies de Bus sont disponibles.
Nous mettons presque une heure a réellement sortir de Lima (je rappelle quelle s'étend sur plus de 100km !). Au plus nous nous éloignons, au plus le paysage devient désertique en ayant malgré tout presque toujours une vue sur l'océan.
Paracas est une petite ville côtière de 4000 habitants. 70% des gens d'ici vivent du tourisme, les 30 autres pour-cent vivent d'un métier en rapport avec la pêche.
Le nom Paracas est issu de l'association de deux mots quechuas : para et acas, qui veulent dire "pluie" et "sable". Ce nom provient du fait que les vents forts provoquent des nuages de poussière très agressifs : des pluies de sables. Ces conditions climatiques étaient autrefois limitées à la saison hivernale mais aujourd'hui, avec le dérèglement climatique, ces vagues de sable peuvent débouler à tout moment sur la région. Les pluies de sable sont tellement fortes qu'il est difficile de garder les yeux ouverts.
Dès notre arrivée, nous nous faisons alpagués par des agences de tourisme, qui proposent toutes la même chose : le circuit Îles Ballestas + réserve naturelle. Ça tombe bien, nous sommes là pour ça.
Nous faisons le tour des agences pour comparer les offres, mais elles tournent toutes autour des mêmes prestations/prix : ce sera environ 60 soles (+17 de taxes obligatoires pour l'état qui préserve ces lieux) pour les excursions de la journée du lendemain.
Les îles Ballestas sont un petit groupe de récifs que l'on atteint après 20 bonnes minutes de bateau à bonne allure.
En chemin, nous découvrons déjà plusieurs espèces d'oiseaux, dont les grands pélicans. Ils guettent les bateaux de pêcheurs !
Par chance, nous avons même la chance d'être escortés par quelques dauphins. Ils ne sautent pas mais ils viennent quand même nous faire un coucou relativement proche de notre embarcation !
Dans ce morceau d'océan, des courants très froids vont et viennent. Ces courants permettent une très forte expansion du plancton. De ce fait, de très nombreuses espèces marines peuvent se développer facilement.
Qui dit poisson, dit oiseaux-pécheurs (pélicans, albatros, martins-pêcheurs...), mais aussi mammifères marins, comme les dauphins que nous avons eu la chance de croiser plus tôt.
De nombreux lions de mer se la coulent douce sur cette iles. A partir de notre embarcation avec laquelle nous nous rapprochons très proche de la côte, nous en apercevons quelques dizaines qui se se font des siestes, posay, au calme, comme on dit !
Les Iles Ballestas sont un véritable paradis pour les oiseaux. Ils y viennent pour se reproduire, entre autres. Il y en a absolument partout, par millions. Le ciel est complètement zébré par des dizaines de lignes d'oiseaux en file indienne, presque jusqu'à l'horizon.
Les iles sont repeintes de deux couleurs : le noir et le blanc. De loin, nous pourrions penser que les flancs foncés des iles ne sont que de la roche volcanique... C'en est autre : il s'agit en fait d'escadrons de millions d'oiseaux qui sont nichés là. En s'approchant, nous prenons conscience que ces volatiles forment en fait une couverture sombre sur toutes les collines de sables que nous voyons. Le blanc, lui, est surtout présent sur les corniches, mais ces zones claires sont visibles de loin. Elles sont en fait des dépôts d'excréments issus de ces millions de piafs. L'odeur y est très forte quand nous sommes proches.
Les excréments de ces groupes d'oiseaux sont très utilisés dans les fertilisants agricoles. Des points de récupérations sont installés pour collecter ces déchets animaux : on appelle ça le Guano. Le Guano est exporté partout à travers le monde. Ce mot provient du quechua "Wanu". Les péruviens sont leaders sur le marché du Guano. 90% du guano provient des cormorans.
Qui dit dizaines d'escadrons de volatiles au dessus de nos têtes, dit port du couvre-chef obligatoire, si vous voyez ce que je veux dire ! Notre guide, en prenant notre embarcation, nous prévient qu'il est très important d'avoir un chapeau. Il indique en anglais, je vous laisserai traduire, ça suffira pour comprendre : "shit rain".
Avec le temps, l'océan a creusé de grandes voutes sur les côtes des Iles Ballestas. Nous pouvons nous en approcher avec les embarcations qui proposent le tour des iles. Malgré les forts séismes qui frappent cette région, elles tiennent pour la plupart debout.
Ce chandelier est un géoglyphe de plus de 120 mètres de long, gravé dans la roche. Avec les vents forts, le sable n'arrive jamais à recouvrir ces gravures qui demeurent mystérieuses. De plus, il ne pleut jamais ici, donc la roche ne s'érode pas.
Il y a plusieurs interprétations possibles pour ces gravures. Il pourrait s'agir d'un cactus, ou bien d'un symbole d'aide à la navigation, ou bien certains pensent qu'il s'agit du début des lignes de Nazca (que nous survoleront très bientôt).
La totalité des petites agences de Paracas proposent un pack comprenant le tour des iles Ballestas, puis d'un petit passage dans la réserve naturelle de Paracas. Nous embarquons dans un petit bus en direction de la réserve.
Cette réserve est un grand désert de sel, qui borde les côtes de l'océan pacifique. Mieux vaut ne pas s'y perdre ou tomber en panne ! Les vents forts balais le sable en plein visage, et la chaleur peut y être assez forte.
La réserve de Paracas offre des très beaux paysages : des dunes de sables, des points de vues sur les falaises qui surplombes l'océan, ou des plages au grain rouge qui créent des très beaux contrastes avec le sable jaune et l'océan bleuté.
A mi-parcours de notre excursion, il est d'usage de s'arrêter dans un petit port où des crabes et des poissons sont pêchés. Il est très agréable de profiter de la vue, on peut même s'y baigner si le vent ne vous refroidit pas !
Si vous avez la chance d'aller faire un tour dans la réserve naturelle de Paracas, pensez à prendre votre picnic ! Il y a quelques restaurants dans le petit port de mi-parcours, mais les prix sont 2 à 3 fois plus élevé que dans Paracas. Ce n'est pas exorbitant pour autant, mais c'est un peu dommage !
Cette grosse journée est vraiment réussie ! Nous avons contemplé de nombreux très beaux paysages et profité de la faune très développée ici ! Si tu as la chance de passer par ici, arrête toi ! Ca vaut le coup et les prix ne sont pas très élevés !
Si tu as la flemme de tout lire, voici une petite vidéo qui résume bien notre journée d'excursion ! A bientôt, nous allons encore un peu plus au sud, pour rejoindre Huacachina et ses dunes de sables ! Salut !
Si tu viens ici, tu peux aller à l'auberge "Pacifico back packers hostel", il est peu cher, plutôt confortable et propre ! Prends des boules quies, de la musique est diffusée très tôt le matin dans les rues de Paracas !