La paz, ses treks, ses bus fumants, ses panoramas... et son lot de what-the-fuck. A la Paz, tu peux voir des chiens avec des salopettes ou des lunettes, des boutiques de sorcières, et aussi des combats de catchs entre femmes en tenues traditionnelles. Joie !
Nous nous renseignons auprès d'une agence de la rue Sagarnaga pour nous rendre à une de ces représentations de catch. Pour 80 Bs, nous sommes amenés à El Alto, les quartiers hauts de la Paz, où se déroulent (surtout) le dimanche les combats qui passionnent les habitants de la Paz.
Au départ, ce sont des associations de femmes souhaitant apprendre à se défendre contre les violences familiales et maritales qui ont initié les premières réunions de self-defense. L'art, si je puis-dire, s'est démocratisé, jusqu'à en être devenu des spectacles.
De véritables shows sont désormais organisés chaque dimanche dans des gymnases où se pressent des Pacenos et Pacenas de tous les ages, pour notre plus grand bonheur !
Pour nous chauffer, nous avons droit à un trajet en bus animé, où chacun de nous doit se trouver un nom de catcheur. Ronron est l'Alligator, Yoyo Superwomen, elle a cherché pendant au moins longtemps pour trouver ça.
Les premiers matchs sont très classiques... Entendez par là : pas de lancer de chaise, arbitre impartial et 2 combattants seulement sur le ring. 2 hommes, en tenues très colorées, comme le catch sait nous y habituer. La suite partira en sucette, comme impatiemment attendu.
Quelques combats d'hommes terminés, la foule commence à être chauffée, surtout les locaux qui ont déjà leurs personnages préférés, probablement des weekends précédents.
Les cholitas entrent en scène, elles sont en tenue traditionnelle : des robes longues à multiples couches, les nattes soigneusement nouées et bien sur le chapeau melon minutieusement vissé sur la tête.
Elles ne tardent pas à se mettre sur le nez. Des voltiges impressionnantes et le bruits des chutes sur le ring résonne dans le gymnase. Il est très très amusant de voir ces femmes bien en formes se mettre sur la gueule, se tirer les cheveux et s'envoyer dans les cordes (et parfois même en dehors).
Après plus de 2h de show, c'est un véritable bazar dans la salle. Les combats s'enchainent, les arbitres ne sont plus partiaux et prennent part aux combats quitte à se faire huer copieusement par l'assemblée, des chaises et projectiles que les spectateurs donnent aux acteurs font désormais partie du spectacle.
De nombreuses personnes du public s'amusent à jeter du popcorn sur les acteurs quand ceux-ci narguent un peu trop l'assemblée hostile. Un mamie du public va même jusqu'à jeter sa bouteille de coca-cola sur un combattant, qui lui rendra bien en la pulvérisant, elle et sa famille, de coca-cola sous pression en agitant vigoureusement la bouteille.
Plus personne n'est assis et il est difficile de reconnaitre le plan de salle initial. Les combats ont lieu dans les couloirs, sur et derrière le ring. C'est un bazar sans nom mais la salle est hilare, et nous aussi !
En fin de spectacle, nous avons la chance de pouvoir monter sur le ring et poser avec les vaillantes cholitas. Tous les âges sont représentés et la plus jeune n'a que 15ans, et est déjà capable d'encaisser de sacrées belles cascades !
Elles jouent le jeu et sont sympathiques, bien que très impressionnantes. Il ne doit vraiment pas être facile de se dépenser autant, souvent vêtues de lourdes tenues, à cette altitude : El Alto n'est pas en dessous de 4200m d'altitude !
Un best of de notre soirée "Unboliviabole".