Il est possible depuis la Paz de partir marcher ou même escalader les sommets les plus hauts et techniques de la cordillère royale. Nous n’avons ni la condition physique, ni l’expérience pour grimper faire les sommets où il est souvent nécessaire de faire de l’escalade sur glace. Nous choisissons de faire un « simple » trek autour de ces sommets, sur 3 jours, où la marche proche des 5000m d’altitude sera notre challenge.
Ce qui est drôle, c’est que notre guide est le fils de celui que nous avons eu pour la précédente expédition au Sajama. Limbert, 19ans seulement, mais déjà une solide expérience : il escaladait le Huayna Potosí (6088m) pour ses 15ans.
Pour ce trek, nous prenons une voiture mandatée par l’agence. Nous sommes accompagnés par un jeune australien qui retournera sur la Paz en fin de journée. 3h de route sont nécessaires pour arriver au point de départ. Nous traversons El Alto, quartiers hauts (et pauvres) de la Paz, avant d’avoir à endurer les vibrations inconfortables des routes de terre qui mènent aux premières foulées de notre trek.
Après un repas pris dans une cahute de locaux, nous rehaussons nos lanières et pouvons entreprendre notre marche. Le programme d’aujourd’hui est de rejoindre le refuge du Condoriri où trekkeurs et escaladeurs se donnent rendez-vous avant leurs challenges respectifs.
Nous démarrons à 4400m d’altitude, ce qui n’est déjà pas forcément un cadeau pour marcher avec un sac comme le notre : Ronron porte environ 12kg sur le dos, l’eau est lourde mais nécessaire pour 3 jours de marche.
Il n’y a plus de végétation ici. Uniquement de la rocaille et de la terre. Nous craignons la pluie, mais elle ne viendra pas, par chance. Cependant, quelques grêlons viendront poquer nos têtes encagoulées pendant quelques minutes. Finalement, cette première étape de marche sera relativement facile. Une heure et demi, uniquement en côte, évidemment.
Il est tôt quand nous posons nos sacs à l’abri du vent. Limbert nous montre l'endroit où notre tente pourra être placée pour la nuit : nous nous empressons d’élever notre toile de tente pour y placer nos sacs et chauds duvets.
Le soleil apparait parfois entre les épais nuages. Nous en profitons pour vagabonder autour du refuge à la rencontre d’autres trekkeurs et de lamas en pâturage. La lagune, remplie de truite, reflète le fameux Condoriri qui est érigé sous nos grands yeux. Il porte ce nom car sa forme, associée à ses deux sommets voisins, ressemblerait à un condor aux ailes déployées. Y’a pas à dire, ils étaient imaginatifs, ces anciens.
Pendant que nous crapahutons, Limbert prépare à l’intérieur du très, très sommaire refuge notre repas du soir. Ce sera de la soupe chaude tonifiante, accompagnée de pâtes, le tout éclairé à la lueur de notre frontale.
Après le repas, nous nous dirigeons vers notre tente où la nuit s’annonce déjà glaciale. Par chance, une petite barrière rocailleuse protège notre toile du vent. Nous sommes emmitouflés dans nos chauds duvets qui passe un test supplémentaire après la nuit dans le Sajama. Plusieurs couches de vêtements nous couvrent aussi. Il est 19h30 quand nous nous couchons.
Il est tôt quand nous nous levons. La nuit n’a pas été excellente, mais elle n’a pas été atroce non plus. Le sol était un peu rocailleux, et évidemment le froid était au rendez-vous, même si nos duvets ont tout de même fait leur job.
Quand nous ouvrons notre tente, tout est blanc. Je ne sais pas s’il à neigé ou pas, mais tout est givré : notre tente est littéralement glacée et la toile souple est désormais rigide.
Le soleil est cependant au rendez-vous, les rayons font fondre rapidement la petite couche de glace omniprésente. Le ciel est bleu ce qui contraste parfaitement les sommets d’un blanc parfait. Les reflets des montagnes dans la lagune nous permettent de prendre de sacrés beaux clichés, dont voici une petite sélection de ce matin.
Après un petit déjeuner préparé par Limbert, dans la pièce du refuge, nous rangeons notre tente qui sèche depuis quelques minutes au soleil, puis sanglons nos sacs pour la grosse journée qui nous attend.
La première heure n’est que de la grimpette. Le refuge est à 4700, donc les pas ne sont pas évidents… Nous marchons lentement, mais surement, de façon assez uniforme. La neige ré-apparait sur le sol petit à petit, jusqu’à ne marcher plus qu’uniquement sur un tapis blanc de quelques centimètres.
Après 300m de dénivelé, nous arrivons enfin au premier col de la journée, et nous passons par la même occasion pour la première fois de notre vie le cap des 5000m d’altitude. Nous nous autorisons une petite pause au sommet : il fait beau, le soleil est bien présent, malgré des bourrasques de vent.
Après la grimpette, la descente. Le versant de la descente ne ressemble en rien à celui de la montée de l’heure précédente. Ici, c’est des graviers de partout, mais il n’y a toujours pas de végétation. C’en est presque glissant tellement les gravillons sont fins et nombreux, c’est presque du sable. Plus bas, arrivent les herbes très fines : presque de la mousse. La neige de la nuit précédente est fondue et rend le sol presque spongieux : il faut bien veiller à poser son pied sur des endroits secs !
Lors de notre matinée, nous rencontrons quelques curieux animaux, nichés dans les chaos de rocs. Je ne sais pas comment on les appelle, mais c’est une sorte de mix entre une marmotte et un lapin. J’vois pas mieux comme description. Bien camouflés, ils sont durs à voir, mais avec l’oeil préparé, on en devine de suite de nombreux en train de guetter sur deux pâtes, du haut de leurs cailloux ensoleillés.
Jouons à un petit jeu. Le prochain paragraphe sera à lire 5 fois de suite. Dans ces conditions, il sera plus facile pour toi de te mettre à notre place pour les 4h de marche qui ont suivi pour nous.
Nous arrivons en haut d’un sommet. La vue est splendide : des vallons à perte de vue, des lagunes turquoises lointaines et nous sommes toujours dominés par des géants andins. Les jambes sont dures, ça fait déjà un moment que nous marchons ! Limbert nous indique que nous arrivons presque : « la linea aqui ? un poco mas… ». Nous reprenons notre lourd sac et continuons la marche. Nous espérons que le prochain sommet sera celui qui, une fois passé, nous permettra de voir le convoité refuge. (X5)
Nous y voilà ! Nous voyons eeeeeeeenfin le refuge du Huayna Potosi ! Il n'est pas qu'à quelques centaines de mètres. Le sac se fait vraiment très lourd et les jambes ont pris quelques douleurs : cela fait 7h que nous marchons entre 4700 et 5000m d'altitude, grimpant puis descendant des petits monts.
Ronron porte le gros sac, il est épuisé. Monter la tente lui fait tourner la tête et il est plus raisonnable d'attendre de reprendre des forces. Le repas de midi était trop léger (un oeuf dur et un peu de riz) pour être à 100% à l'arrivée.
Nous montons la tente sur un sol un peu plus clément que celui de la veille : nous avons un ersatz de gazon sous notre derrière, ce qui ne sera pas du luxe ! En revanche, la vue est elle superbe : nous sommes sur une plaine au pied du Huayna Potosi. D'autres trekkeurs s'installent dans le refuge pour la nuit. Ce n'est pas le refuge qui est utilisé pour les trekkeurs qui tentent l'ascension du Huayna Potosi. Celui à cet effet est situé de l'autre coté du géant.
La nuit est glaciale. Nos duvets font l'affaire mais on sent en sortant le nez des plumes que l'air est frais, même dans la tente. Au réveil, tout est givré : le sol, l'herbe, et même la tente ! Elle est devenu rigide, en attendant que les rayons du soleil se pointent...
Nous nous sommes couchés très tôt, vers 19h. Il faut dire qu'ici, après le coucher du soleil, y'a plus grand chose à faire... Du coup, nous avons beaucoup (tenté) de dormir, donc nous nous levons avec hâte, malgré le froid saisissant à la sortie du duvet.
Limbert est déjà debout, il nous a même déjà préparé notre eau chaude pour le thé du matin. Un petit stock de pain et de confiture est disponible. Nous prenons notre petit déjeuner emmitouflés et gantés dans la minuscule et sommaire pièce qui nous sert de cuisine.
Notre tente est pliée et nos sacs sont sanglés : nous pouvons attaquer le dernier jour de marche. La première phase sera uniquement de la grimpette. Depuis notre lieu de repos, nous devons atteindre un point situé à plus de 4900m.
Les pas sont, comme la veille, lents et prudents. Nous sommes essoufflés et nos jambes ainsi que nos épaules ne sont pas tout à fait remises de la veille. Nous arrivons néanmoins à passer au col où le vent fait sa loi. La température n'y est pas chaude non plus ! Nous avons tout de même le courage de faire une pause ici pour prendre quelques photos : nous avons un panorama à presque 360°.
La descente sera la partie la plus facile de ces 3 derniers jours. Moins de 2h de marche nous attendent avant qu'une voiture nous récupère pour retourner, fatigués, sur la Paz. Par chance, nous évitons la pluie que les gros nuages noirs nous faisaient miroiter.
Incontestablement, les 7h de marche de la deuxième journée ont été très dures. Le dos et les jambes de nos corps de citadins ne sont pas habitués ! En revanche, ce trek est une belle expérience : les paysages sont magnifiques et le moindre rayon chaud de soleil est un véritable bonheur. Nous sortons de ce trek plein de photos, de souvenirs, et de globules rouges !
Comme d'habitude, Yoyo a préparé une video de ces 3 jours. J'espère que ça te plaira ! N'hésite pas à laisser tes questions et commentaires en dessous !
Nous rentrons à la Paz, où la fameuse route de la mort nous attend ! Nous raconterons tout ça très bientôt ! Bises à toi, prends soin de toi.
Bonjour Martin !
Nous ne conseillons pas particulièrement cette agence là, c'était pas tout parfait (et on s'est malgré tout paumé une fois malgré le guide :D)
En revanche, la méthode à faire pour bien la trouver, c'est de passer dans la rue Sagarnaga (au départ de la cathédrale à la Paz, on ne peut pas la louper elle est connue). Dans cette rue il y aura toutes les agences, passez les voir toutes pour préparer la sortie. Sinon, dans le routard, ou le lonely il doit y avoir les bons contacts ;-) !