6h de route nous sépare d'Arequipa, et c'est bien assez ! Pour cette fois, nous ne voyageons pas de nuit, mais en pleine journée pour voir un peu le paysage. En revanche, ces quelques heures ne semblent pas réussir à Ronron...
Nous arrivons sur Puno, le lac Titicaca nous apparait lui aussi. La ville est toute peinte d'orange, les briques qui constituent les habitations donnent ce contraste intéressant avec le lac d'un beau bleu. En revanche, il est très rare de trouver un toit couvrant ces constructions. Comme si tout avait été stoppé en cours de construction : le dernier étage est à moitié terminé et des colonnes de tiges de métal complètent la quasi totalité des maisons.
Nous arrivons rapidement à l'hôtel avec un taxi pour quelques soles.
Mal d'altitude ou dessert péruvien qui passe mal, le résultat est le même... nausées désagréables... Nous tentons d'aller faire une course et trouver un endroit pour déjeuner. Mais finalement, les nausées auront raison de Ronron... retour express à l'hôtel, jusqu'au soir : Ronron passera l'après midi et la soirée à contempler la cuvette des toilettes.
Au réveil, tout va mieux pour Ronron, mais c'est au tour de Yoyo d'être un peu dans le pâté... Elle est courageuse et prend la route quand même.
Les jours précédents, nous avons connu, par l'intermédiaire d'un autre routard, Alice, une personne qui s'occupe bénévolement de mettre en relation des familles vivant autour du lac Titicaca avec des touristes en quête d'authenticité et de simplicité. S'éloigner des sentiers touristiques classiques était ce que nous cherchions, Alice nous a préparé les 3 jours à venir. Le premier sera l'ile d'Amantani, ou Ivan et sa famille nous attendent.
Pour nous rendre à Amantani, Alice nous a suggéré une façon plus authentique, qui est par ailleurs plus économique.
Au lieu de passer par les agences du port de Puno (qui proposent des bateaux pour 4h de trajet !), nous prenons différents types de transports : nous prenons tout d'abord une moto taxi, puis un collectivo, pour un second moto taxi, puis nous attendons dans un minuscule port (et encore, il faut savoir qu'il s'agit d'un port !) pour embarquer sur une barque avec une dizaine d'autres personnes : et pas un touriste en dehors de nous deux !
Après une bonne heure de barque, nous entrons dans le petit port de l'ile d'Amantani. Nos premières minutes sur le lac sont bonnes : du beau temps et des beaux paysages. Il est difficile de se dire que le lac Titicaca n'est qu'un lac tellement il semble infini.
Nous sommes amarrés au port, nous descendons de notre frêle embarcations pour monter les quelques marches qui nous mènent à la terre ferme. Ivan doit nous trouver là. Il doit appeler Yohanna, et non pas François : c'est un prénom trop dur à prononcer pour les habitants d'Amérique du Sud, qui préfèrent appeler Ronron "Frankohisse" : il s'y est fait.
Ivan est bien là, il guète les bateaux qui arrivent au port depuis sa maison sur les hauteurs. Il nous attend, coiffé de son bonnet péruvien, évidemment.
Nous grimpons jusqu'à chez lui, où il nous présente sa maison, sa femme, son fils, ainsi que la chambre qu'il nous a préparé pour la nuit. Aussi, 2 jeunes allemandes qu'il a croisé dans la journée en se promenant sur l'ile dans l'après midi sont aussi conviées à passer la soirée et la nuit avec nous : curieuses rencontres !
Les nausées de Yoyo ne vont pas beaucoup mieux, nous décidons de nous reposer un peu dans l'après midi, pour être en meilleure forme plus tard.
Le soleil commence à se coucher, nous nous joignons aux deux jeunes allemandes pour aller promener sur les hauteurs de l'ile en quête d'un joli coucher de soleil : nous ne serons pas déçus.
La nuit tombée (et le froid arrivé) nous rentrons chez Ivan, qui nous attend avec un bon repas. Au menu : l'éternelle soupe de quinoa, bien sur !
Nous profitons de ce moment de partage pour apprendre quelques mots de quechua, ainsi que pour discuter de nos vies si différentes et si éloignées. Munay Causay !
Le lendemain matin, nous partons relativement tôt de chez Ivan. Nous sommes attendus assez tôt à notre prochaine destination... Ivan et sa femme nous préparent un excellent petit déjeuner : les péruviens accordent beaucoup de temps à leur premier repas de la journée, il est souvent très tôt et les travaux manuels demandent de l'énergie !
Après ce bon repas, Ivan nous ramène au port et nous indique quelle embarcation nous devons prendre pour poursuivre notre route.
Adieu, Ivan !
Nous prenons donc le bateau retour pour quitter l'ile d'Amantani. Une heure sur les flots face aux vents frais des 4000m d'altitude.
Aujourd'hui, nous quittons l'ile, mais nous restons autour du lac Titicaca : nous allons sur la péninsule de Paramis. C'est un petit coin habité par des agriculteurs qui se sont regroupés en associations pour accueillir des touristes qui recherchent de la simplicité et faire de belles rencontres.
Après 1h de bateau, et de nouveaux différents moyens de transports, nous arrivons à Paramis, où Daniel nous attend, là aussi avec sa chaleureuse famille.
Daniel nous présente sa maison, son lieu de vie. Il s'agit d'une ferme construite en brique de terre, comme les péruviens des campagnes utilisent souvent.
Plusieurs "appartements" sont présents dans cette petit ferme, toute la famille a son petit coin autour de la cours centrale terreuse où sèchent linge et morceaux de viande.
Notre chambre sera simple, 2 lits, une table de nuit, de la paille en guise de parquet. Et alors ? Nous ne sommes pas là pour faire sauter du champagne dans des jacuzzis ! Nous avons une bonne pile de couverture pour la nuit, ça nous suffit !
Il est encore tôt quand nous arrivons chez Daniel, pas plus tard que 11h. Nous avons le temps d'aller nous promener un peu sur les rives du lac, à quelques dizaines de mètres d'ici.
Nous croisons différentes plantations, comme celle de quinoa, très utilisé dans les soupes, à tous les repas. Non loin de rives, des filets de pêche sont installés : les truites du lac sont très fines et délicieuses !
Il fait bon et les paysages sont splendides : le bleu du lac se mêle parfaitement aux différents éléments du décor, et les animaux rencontrés ajoutent une touche de plaisir à notre promenade.
Daniel nous appelle pour le repas. Nous voyons depuis quelques temps de la fumée sortir de la case de terre qui sert de cuisine.
Installés dans la pièce réservée aux repas, la fille de Daniel nous apporte notre bol de soupe : on ne pouvait pas y échapper ! 100% des repas péruviens que nous avons pris étaient accompagnés de soupe ! Le plat de résistance sera excellent, Ronron ne pouvait rêver mieux : une truite fraichement pêchée dans le lac Titicaca : elle est délicieuse !
Après le repas, nous nous autorisons une petite sieste, mine de rien, crapahuter à 4000, ça fatigue !
L'après midi sera tranquille aussi, le soleil est radieux et les sentiers de la péninsule nous appellent : nous marchons sur ces chemins de terre en longeant la rive, toujours en croisant différents troupeaux ou agriculteurs à la tâche : bêcher de la terre par cette altitude, quel endurance il faut avoir !
Le soleil commence à se diriger vers l'horizon, le vent se lève, et la température descend aussi vite que la côte de Cavani au Paris Saint-Germain : ça commence à cailler.
Pour la nuit, la famille de Daniel s'empresse de rassembler les différents animaux qui bronzaient au soleil dans l'après midi. Les ânes seront mis à l'écart, les moutons seront entrés dans un petit parc de pierre, blottis les uns contre les autres, à l'abris du vent. Il est amusant de voir tous ces animaux débarquer devant notre porte !
Ici, les gens se couchent très tôt. Une fois que le soleil est couché, faut dire que y'a plus grand chose à faire... Pas de cinoche, pas de bar. Du coup, à 7h30 du soir, c'est plié, tout le monde pionce ! Pour nous c'est un peu plus difficile... nous nous couchons tout de même, d'autant plus que s'ils se couchent tôt, c'est aussi car les personnes d'ici se lèvent à 4h du mat'.
Lors du repas, Daniel nous a fait découvrir une herbe à infuser : la munia. Pas mauvais, voir très bon. Sauf que Daniel nous a caché quelque chose : le pouvoir diurétique de cette herbe ! A 4 reprises, nous nous sommes levés pour aller au petit coin, de l'autre coté de la cours, dans la petite case. Il en faut de la volonté pour se lever dans un froid pareil, 4 fois dans la nuit ! On se demande comment on a fait pour avoir tout ça dans la vessie...
Au petit matin, nous nous préparons pour rentrer sur Puno, après ces 2 beaux jours autour du lac Titicaca. Il n'était pas prévu au départ que nous prenions le petit dej' avec la famille de Daniel, mais il nous prépara tout de même le meilleur des petits dej' que nous ayons eu depuis notre départ de France... Beignets, thés, fruits : délicieux et copieux. Nous ne savons pas trop où nous mettre, Daniel et sa famille vivent dans une ferme de terre, loin de tout confort, et c'est lui qui prend soin de nous comme si nous étions ses propres enfants... Un geste de générosité qui restera longtemps dans nos mémoires.
Nous quittons la péninsule de Paramis en pensant aux bons moments passés ici : les mots appris en quechua lors des repas, les balades sur les rives, les caresses aux animaux, et bien sur la très grande générosité de Daniel et sa famille, que nous n'oublierons probablement jamais.
Hasta Luego !
Après être rentré de Paramis, personne ne répondait à l'hôtel... nous allons directement au port de Puno pour faire un passage sur les iles flottantes.
Et oui, c'est beau, c'est marrant, mais finalement, tout est gâché par l'ultra industrialisation du tourisme sur ces iles.... Des nouvelles iles au fonctionnement rodé apparaissent régulièrement, et c'est très décevant de ne pas retrouver l'authenticité que nous recherchons. Des boutiques et des petits restos se trouvent sur ces iles, où il est quasi obligatoire d'y faire un passage : aucune ombre n'est présente en dehors des maigres terrasses.
Le tour ne dure que 2 heures et n'est pas très cher, donc ce n'est pas non plus un grande déception, mais quand même... Les Iles Uros, c'est un peu l'attraction du parc Astérix que tu fais quand t'as une heure à tuer, la seule qu'il te reste à faire, et que tu fais pour dire que tu as tout fait...
C'est notre dernière journée au Pérou... Nous en profitons pour manger enfin notre premier Chifa ! Le chifa, c'est un genre de resto que les péruviens adorent ! Un mélange entre cuisine péruvienne et asiatique : les restos sont peu chers et bondés à toute heure de la journée !
Aussi, nous prenons le temps de nous promener dans la ville de Puno où il n'y a pas grand chose à voir... sa place d'armes, sa cathédrale, et ses rues marchandes. Nous en profitons pour faire quelques emplettes : un super bonnet pour Yoyo et une belle casquette pour Ronron !
Enfin, pour finir la journée (et les quelques billets péruviens qu'il nous reste), nous décidons de manger dans une pizzéria. Nous y avons beaucoup ri ! Pour l'anecdote, nous avons été servi presque 1h30 après avoir commandé : le pizzaiolo était beaucoup plus intéressé par la télé que par son four. Le documentaire animalier était certes très intéressant, mais notre faim nous semblait l'être un peu plus. Heureusement, nos zygomatiques ont fait oublier les cris d'estomacs !
Ce dernier article péruvien est un peu long et assez personnel, si tu as la flemme de lire : Yoyo a concocté une vidéo rien que pour toi ! Allez, laisse un commentaire, ça nous fera plaisir !
De notre coté, nous partons pour Copacabana, non pas au Brésil, mais en Bolivie ! Toujours à coté du lac Titicaca.
Au revoir, Pérou, c'était génial de te rencontrer, toi et tes habitants ! Tu laisseras une trace indélébile dans nos mémoires et nous raconterons tout le bien que tu peux apporter lors d'un voyage chez toi.
Hasta Luego, Peru !