Réveil tôt ce matin, mais quand je soulève le rideau, je ne vois que du gris tout autour, les montagnes ne sont plus visibles. Inutile donc de trop s'activer, mieux vaut attendre que la brume se lève. Nous en profitons pour fignoler notre fin d'itinéraire. Nous envisageons de faire un petit crochet pour éviter Reykjavik et surtout revoir une partie du Cercle d'Or. Cependant, quand nous prenons le volant à 11 h, les nuages sont toujours aussi bas. Notre première étape n'est qu'à une trentaine de kilomètres. Il s'agit de Siglufjordur, un village qui fut autrefois la capitale du hareng. Un musée, composé de trois bâtiments, lui est consacré. Le premier expose plusieurs bateaux de pêche, petits et grands. Nous pouvons monter à bord du plus important, prendre la place du capitaine ou nous imaginer en train de pêcher, manger, dormir en mer.
Le second bâtiment est la reproduction d'une usine type des années 1920 à 1950. Les harengs passaient par différents dispositifs, destinés à l'extraction de leur huile et à la fabrication de farine ou de galettes destinées à nourrir les animaux ou servir d'engrais. On peut également y voir une exposition de panneaux retraçant tout l'histoire de la pêche et de l'industrie du hareng en Islande. Il ne reste que peu d'usines maintenant, les harengs ayant été victimes d'une pêche trop importante.
Une partie des harengs était quand même destinée à la nourriture humaine : ils étaient alors salés et mis en tonneaux.
C'est dimanche, nous pensions faire un bon repas de poisson dans ce petit port. Le restaurant à cuisine régionale est fermé, la pizzeria sert des pizzas classiques, qu'on trouve partout, rien qui rappelle l'Islande et le troisième resto, très appétissant, a été colonisé par les participants à une fête privée. Heureusement, l'épicerie locale vient d'ouvrir ses portes et on peut y trouver de quoi calmer notre faim, à défaut de nous faire plaisir ! Il y a des tables de pique-nique devant, mais la température s'est très nettement rafraîchie...
La brume ne s'est toujours pas levée quand nous reprenons la route, mais on arrive quand même à distinguer le fjord. La route emprunte trois tunnels, de 3, 7 et 4 km de long. Cela évite un long détour de 60 km. Nous prenons de l'altitude et nous voici maintenant au-dessus des nuages ! Nous nous régalons de nouveau les yeux et traversons bientôt l'estuaire de Skogarfjordur, avant d'arriver à notre destination finale : un chalet posé sur le terrain d'une ferme d'équitation.