MYANMAR - Yangon et le sud

Yangon, la magie de la pagode Shwedagon

Après avoir quitté Bagan et la magie de ses temples, nous repartons vers Yangon où Cécile rependra son avion dans quelques jours.

Yangon est comme, la plupart des capitales asiatiques, assez chaotique ! Il fait très chaud, le trafic est dense, et encore les 2 roues sont interdits dans le centre, l’agitation frénétique. Mais l’atmosphère est bonne !

On se balade dans les petites rues et dans les marchés, c’est tres typique et tout le monde nous regarde, ils doivent vraiment se demander ce qu’on fait là. J’adore les marchés et là, on est dans le réel, pas dans les marchés de touristes : poissons à même le sol, viande qui pendouille en plein soleil, poules entassées dans des cages, c'est toujours saisissant.

Nous allons également visiter la Saint Mary’s Cathedral, une des rares églises de Yangon, qui est très impressionnante. Nous irons aussi voir la pagode Sule, une des plus anciennes stupas de Yangon, transformée aujourd’hui en rond point (dommage), le parc Vandoola et nous verrons aussi de nombreux bâtiments de style colonial.

La pagode Shwedagon

Le point d’orgue de cette visite de Bagan est, bien évidemment, la pagode Shwedagon.

Il s’agit d’un site bouddhiste majeur, l’un des plus beaux au monde. Construite il y a 2500 ans sur une colline, la Shwedagon est avant tout connue pour son immense stupa dorée, de 98 mètres de haut, recouverte de 700 kg d'or, surmontée d’une ombrelle (sorte de petit chapeau) comportant des milliers de clochettes d’or et une girouette incrustée de pierres précieuses. La beauté et la magnificence de la stupa ne peuvent pas laisser indifférent. 

L’esplanade sur laquelle repose la pagode est, en tant que telle, incroyable. Des dizaines de temples secondaires entourent la stupa centrale, tous très richement décorés. La foule, peu dense, se presse pour faire le tour de la stupa et des dizaines de personnes sont agenouillées face à l’immense dôme doré. L’atmosphère qui règne ici est très particulière, on se sent vraiment apaisé (et en même temps assez insignifiant). La ferveur des bouddhistes ne peut pas laisser indifférent, entre les dizaines de moines, femmes et hommes, qui se baladent, les croyants qui prient, le son des cloches qui tintent au gré du vent et les odeurs d’encens, on se laisse complètement happé par cette atmosphère de recueillement et de dévotion. 

Après un très long moment (et avoir fait plusieurs fois le tour de la stupa), le soleil commence à décliner et la lumière se fait plus douce, nous laissant admirer le coucher du soleil derrière les temples. Ensuite, une fois la nuit tombée, la stupa s’illumine, les fidèles allument des centaines de bougies et la magie du lieu n’en est que plus forte. C’est tellement beau et apaisant que l’on a du mal à partir. 

Durant ces quelques jours passés à Yangon, nous visitons egalement le parc Kandowgyi au milieu duquel se trouve un lac et un palais en forme de bateau. Il est vrai que ce n’est pas transcendant mais dans tous les cas, un arrêt à Yangon est obligatoire pour voir la pagode Shwedagon. C'est notre dernière soirée à Yangon avec Cécile, tristesse. 

Le sud, Hpa An, Malawmyine et le Rocher d’Or

Après avoir passé une dernière journée avec Cécile, il est temps pour nous de se dire au revoir, pas facile pour moi de me retrouver seule… 

Je quitte Yangon pour Hpa An, dans le sud du pays. C’est une toute petite ville situé sur les bords de la Thanlyin river, où le tourisme commence à peine à se développer. À Hpa An, il n’y a pas grand chose à voir, c’est plutôt la campagne environnante qui est belle et mérite le déplacement : rizières, nombreuses grottes sacrées, monts karstiques, Hpa An présente un visage typiquement asiatique. 

L’une des activités principales à Hpa An est la visite des grottes sacrées. Je pars donc en tuk tuk avec 4 autres backpackers rencontrés à l’auberge, pour une journée d’excursion dans la campagne environnante. Au programme : Yathapyan cave, Kawgon cave, Kawkataung cave et Saddan cave. Nous ferons également plusieurs stops pour voir notamment le lumbini garden qui compte plus de 1000 bouddhas, le temple de Kyauk ka Lat, perché sur un piton karstique au milieu d’un petit lac. Moment fraîcheur de la journée lorsqu’on s’arrête se baigner au milieu d’une source où les birmans se baignent également, tout habillés. On les imite et ça les amuse énormément ! On termine la journée en beauté avec la grotte de Saddan, immense et dont on sort en empruntant un petit bateau qui nous emmene au mileu des rizières, génial ! 

Le lendemain je pars avec mes copines françaises pour une journée de scooter dans la campagne (c’est l’occasion pour elles d’apprendre et c’est plutôt réussi). On se balade, on profite du paysage, on s’arrête faire des photos, c’est cool. Et là, c’est le drame, on se rend compte qu’un des peus d'un sooct est à plat. On s’arrête devant une petite échoppe, dans un village perdu. Après avoir expliqué la situation (en faisant des gestes, car bien sûr, le couple de birmans qui nous aide ne parle pas anglais…), le mari s’en va avec notre scoot et roule avec le pneu à plat. On se demande ce qu’il va faire et finalement il revient et nous indique de le suivre. Sa femme prend Alexia avec elle, je prends Émilie avec moi et la grand mère garde la boutique. Le mari conduit notre scoot, en équilibre pour ne pas appuyer sur la roue arrière, à plat. On arrive finalement à un premier garage qui ne peut rien faire et c’est au second garage quils acceptent de nous changer le pneu. Le couple reste avec nous le temps que tout soit réglé et refuse même le petit billet qu’on veut leur laisser. On s’en sort très bien et après cette petite mésaventure, qui me conforte dans l’idee que les birmans sont beaucoup trop adorables, on rentre à l’auberge. 

J’ai beaucoup aimé Hpa An et la douceur de vivre qui y règne (bien sûr, à 20h tout est fermé). La campagne est belle et les gens adorables. Je quitte la ville par bateau, direction Malawmyine. La petite croisière est agréable et nous verrons un très beau coucher de soleil sur le fleuve. 

Malheureusement, je suis dans l’impossibilité de me prononcer sur Malawmyine car je suis restée 2 jours à l’hôtel pour m’occuper de démarches de travail. Joie. 

Fort heureusement, j’ai pu terminer mon séjour au Myanmar par le magnifique Rocher d’or, qui vaut vraiment le détour. 

Le Rocher d'or

Situé près du village de Kinmon, le Rocher d’or est un lieu emblématique du Myanmar, rocher sacré perché au sommet d’une montagne, à 1100 mètres d’altitude, tenant miraculeusement en équilibre sur un autre rocher, il serait maintenu ainsi par un cheveu de bouddha. 

Comme il s’agit d’un lieu très sacré pour les bouddhistes, le Rocher d'or est très très fréquenté. Je ne m’attendais pas à ce que j’ai découvert et à l’organisation quasi militaire pour visiter le site. Le rocher étant perché au sommet d’une montagne, la première étape consiste à se rendre la haut. Du village de Kinmon, appele le “camp de base”, d’énormes camions pouvant contenir 50 personnes partent du terminus, à une cadence effrénée. On est serré comme des sardines et la route pour monter assez sinueuse. Premier stop au téléphérique qui permet d’accéder au Rocher, je descends là mais on peut aussi continuer en camion. La vue depuis le téléphérique est jolie, sans être renversante. 

Ce n’est qu’une fois arrivée en haut que je réalise à quel point le Rocher d’or est un endroit à part. L’allée qui précède le Rocher, longue de plus d’un kilomètre, est une succession ininterrompue de boutiques, restaurants, vendeurs de brochettes. La foule se presse pour accéder au Rocher. Les plus vieux se font porter, les autres font simplement porter leurs affaires par des porteurs. Je ne vois aucun touristes mais beaucoup de birmans m’obervent. Une fois ce long chemin parcouru, j’arrive sur l’esplanade, c’est un joyeux bazar : les gens dorment ici, dans de véritables petits campements, des milliers de personnes sont rassemblées ici et vont tour à tour se recueillir près du Rocher. Seuls les hommes ont le droit d’y accéder et d'y aposer une feuille d'or. 

Sans être subjuguée par le Rocher en tant que tel, bien qu’il soit très beau, je suis surtout impressionnée par l’atmosphère qui règne ici. Un lieu de culte aussi important et surprenant que le Rocher d’or, de par la foule qu’il draine et sa configuration atypique, procure un vrai sentiment de dépaysement, qui confine presque à la fascination. 

Après cette dernière étape au Myanmar, je regagne Yangon au moyen d’un énième bus. J’y passerais encore une journée avant de m’envoler pour la Thaïlande. Le Myanmar restera mon pays coup de cœur en Asie du Sud est, par la magie qui se dégage des nombreux lieux de cultes, présents et passés, et par la gentillesse, si touchante des birmans. Splendeur et authenticité sont les deux mots qui qualifient selon moi le Myanmar.