Notre bus de nuit effectue un petit détour et on arrive à Sucre avec un léger retard de 4h ; total : 16h de bus, c’est toujours très agréable.
Sucre est la capitale constitutionnelle de la Bolivie, tandis que La Paz est plutôt considérée comme la capitale économique. On apprendra plus tard que les choses ne sont pas si simples et figées et que les deux villes se disputent le titre de capitale.
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, Sucre à beau être particulièrement difficile d’accès, la ville est 100 fois plus belle que La Paz. Tout du moins le centre historique qui est classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Ayant conservé son architecture coloniale, ses belles façades et ses magnifiques églises, le centre de Sucre est superbe. On se balade dans les petites ruelles bordées d’arbre, on se rend au marché et on assiste à une parade religieuse où les habitants scandent « jésus, jésus, jésus » sur fond de musique techno.
Fait marquant : contrairement à La Paz, les voitures essaient moins de nous écraser et les gens sont beaucoup plus gentils. C'est cool.
Comme la météo n’est pas très clémente, on se réfugie dans un des musées de la ville, la casa de la Libertad, dédié à l’histoire de la Bolivie, situé dans un ancien bâtiment jésuite qui, en lui-même, est particulièrement charmant.
Bon, soyons honnêtes, on n’a pas tout compris aux explications dans le musée et on a vu beaucoup de portraits d’hommes politiques boliviens sans vraiment comprendre de qui il s’agissait… Il faudra attendre le lendemain et la visite guidée de la ville pour que nos lanternes s’éclairent un peu.
Le lendemain nous partons donc pour une visite guidée de la ville, avec un vrai guide (pas celui des free walking tour qui explique que ça ben c’est une église et que ça ben c'est une place, et ça fera 20 soles de pourboire sivouplé).
La visite est très intéressante et permet de mieux comprendre l’histoire de la Bolivie, la rivalité entre La Paz et Sucre, mais aussi les difficultés économiques du pays qui souffre de l’absence d’accès à la mer et de la corruption.
On constate tout de même que Sucre est une ville plus riche que La Paz, elle compte un grand nombre d’étudiants et a fait du droit et des cabinets d’avocats une spécialité.
Après avoir vu le centre, les marchés et la rue des chats, on termine par la Recoletta, qui surplombe la ville. Dommage qu’il ne fasse pas beau au moment où nous y sommes allés !
Le soir, nous partons pour Potosi, ce qui nous rapproche encore du Salar. Le trajet en bus est, à nouveau, quelque peu longuet et on commence à avoir très peur lorsque le bus s’arrête au milieu de nulle part sans redémarrer. Heureusement, il suffisait simplement de laisser refroidir le moteur, et nous pouvons repartir.
Située à 4100m d’altitude, Potosi est la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde. C’est une cité minière (la montagne minière s’appelle Cerro Rico) qui a connu son apogée au 17ème siècle. Même si la mine est toujours exploitée, elle produit moins qu’avant et ce au prix de conditions de travail très difficiles.
La découverte de Potosi est franchement une belle surprise. On ne s’attendait à rien, si ce n’est à une ville déprimante, mais c’est tout l’inverse !
Ruelles ultra colorées, marchés et places animés, Potosi n’est pas touristique mais est très vivante, et c’est bien agréable !
On se balade dans le centre avant de rejoindre les hauteurs de la ville pour aller voir la mine qui la surplombe. C’est très impressionnant et on essaie d’imaginer la vie des mineurs qui travaillent là, dans des conditions parfois très difficiles…
Potosi est un vrai coup de cœur et c’est dommage que l’on ne puisse pas y rester plus longtemps, mais c’est le Salar qui nous attend !