Arrivés à Wanaka on cours au resto tellement la faim nous appelle. On tombe sur une perle proposant quelques plats fait maisons en mode buffet, on prend un peu de tout c’est un régal. Wanaka est une station de ski plutôt petite mais très sympa et chaleureuse, avec en prime un lac central. On ne s’y baladera malheureusement pas longtemps car cette fois-ci c’est la nuit qui nous appelle. Mais se coucher à 19H30 c’est pas donné à tout le monde, le marchand de sable met du temps à passer.
C’est donc qu’après quelques heures de sommeil que le réveil sonne à 2H30 pour enfiler tenue de marche et se rendre aux Roys Peak. Cette randonnée est célèbre pour sa vue à 360 degrés une fois avoir atteint le top et ses 12227 mètres de dénivelé. Pour faire simple c’est que de la monter, vraiment QUE de la montée et cela dès les premiers pas. Il est convenue 3H30 de montée pour 2H30 de descente. C’est donc assez rapidement que je perd espoir d’autant plus lorsque je regarde l’heure m’annonçant que seulement 15min se sont écoulées depuis le départ 😅. Je prend donc deux décisions; la première: ne plus regarder l’heure, la deuxième: ne jamais m’arrêter. Je suis passé par tellement d’émotions, à ce niveau c’est plus de la bipolarité mais de la multipolarité. La Freddy qui y croit trop, la Freddy qui n’y croit plus, la Freddy qui prend une photo mais on voit rien, la Freddy qui essaye de deviner l’heure, la Freddy qui parle à la lune, la Freddy qui s’encourage, la Freddy qui chante, la Freddy qui a envie de faire pipi, la Freddy qui se retient, la Freddy qui prend une photo mais on voit rien, la Freddy excitée, la Freddy qui parle aux moutons, la Freddy qui se questionne: est-ce que les randonneurs expérimentés apprécient cette marche ?, la Freddy qui à déjà mal aux jambes, la Freddy qui fait pipi, la la Freddy qui prend une photo et on voit les moutons, la Freddy qui pense à son lit, la Freddy qui regarde les lampes torches du haut pour voir ce qu’il reste, la Freddy qui regarde les lampes torches du bas pour voir ce qu’elle a fait, la Freddy qui essaye de deviner l’heure, la Freddy qui parle toute seule, la Freddy qui voit pas le chemin parce que la Freddy est la seule sans lampe donc uniquement éclairée par la lune, la Freddy qui se questionne: mais si j’arrive après le lever du soleil, j’aurais fais tout ça de nuit pour rien?, la Freddy qui écoute la musique, la Freddy qui prend une photo mais on voit rien, la Freddy qui a envie de pleurer, la Freddy qui parle au papillon blanc qui la suit, la Freddy qui essaye de deviner l’heure, la Freddy qui se questionne: pourquoi est-ce que je m’inflige ça ?, la Freddy qui se sent trop sportive, trop courageuse et trop forte parce qu’elle voit la tour d’arrivée, la Freddy qui a peur de tomber en marchant sur la crête donc qui marche à moitié à 4 pattes puis finalement la Freddy qui y arrive enfin, qui est fière d’elle et qui craque parce que p****n c’était tellement dur mais je l’ai fait ! J’étais très vite sur le cul non pas parce que j’avais besoin de reposer mes jambes bien que si, aussi, mais parce que je l’ai fait en 2H15 ! Il faisait donc encore nuit, j’étais prête pour mon RDV avec le soleil. Pas besoin de bougie ou de pétales de rose pour la romance, sa douce apparition derrière les montagnes éclairant timidement le paysage en contrebas était suffisant. Ça valait le coup. Plus il se dévoilait plus le spectacle prenait de l’ampleur. La lointaine ville, les colines de verdures, l’immense lac et ses îles, les monts enneigés, les nuages dorées.. j’y reste trois quarts d’heure avant de reprendre le chemin en courant, j’ai eu une dose d’adrénaline et en haut j’avais froid. C’est au premier spot en contre bas que je retrouve Vic et son père qu’on félicite pour avoir atteint ses limites du haut de ses 72 ans. Quelques photos souvenirs évidemment même si c’est gravé dans la tête.