Ce matin, Veronique, une française retraitée et bénévole quelques après-midi dans le centre pour EPVN, est venue nous chercher en taxi pour nous amener au centre. On nous avait prévenu que le centre était un peu délabré (voire glauque...) et effectivement, pas de surprise, il l'est ! Le centre est composé de 4 pièces et un seul couloir. C'est très sale et les pièces sont en mauvais état. Ils font évidement de leur mieux avec les moyens dont ils disposent et ont pour projet de trouver un autre local (ce qui n'est pas pour tout de suite apparemment).
Nous avons commencé la journée par une réunion avec l'adjoint de la directrice, notre traductrice Phuong, et Veronique. Dès le début, nous avons été surprises car ils ne parlaient que de "leçons linguistiques" : en fait ils ne connaissent pas le métier d'orthophoniste et leurs attentes ne correspondent pas à ce qu'on peut leur apporter. On a donc établi de petits objectifs qui nous semblent réalisables en deux semaines. Le premier est de clarifier l'organisation du centre et des journées (les enfants sont divisés en 3 salles exiguës et les activités ne semblent pas clairement définies laissant de côté certains enfants ; les horaires ne sont pas fixes ; les repas sont très peu cadrés). Le deuxième objectif est comme à Ho Chi Minh d'observer le plus d'enfants possibles en terme d'alimentation, de communication et de langage, pour proposer nos préconisations pour la suite. Nous avons du travail !!!
A la différence de Ho Chi Minh, ce centre accueille des enfants autistes, mais également (et surtout) tous types de déficience intellectuelle, syndromes génétiques, trisomie 21, etc., âgés entre 10 ans et 25 ans !
Nous avons pu voir un premier enfant en fin de matinée : Tuan Linh, pour ses problèmes de graphisme.
Nous avons fini par l'observation du repas pour une partie des élèves : beaucoup d'enfants mangent assis par terre, d'autres autour de la table, les rations sont illimitées...
L'après-midi, nous avons observé deux jeunes. Le premier a 25 ans et a un déficit intellectuel. La maîtresse nous l'a adressé principalement pour des difficultés de prononciation. Les difficultés qu'il présente sont très intéressantes. Nous avons établi un plan de rééducation que la maîtresse désire observer pour continuer par la suite. Nous le verrons tous les jours.
Puis nous avons fini la journée avec un jeune autiste, on commence à avoir l'habitude !
Surprise à la sortie du centre : c'est la mousson ! Nous attendons 20 minutes que ça se calme, en vain : nous voilà trempées pour bien finir la journée !