Mardi 18 août : nous quittons Pau et notre prof de batucada (merci Arnault et sa famille pour leur accueil); en route pour Gaillac (près de Toulouse) pour assister le deuxième épisode de Pensée Sauvage. Entre Pau et Gaillac, il y a 250 Km alors il nous faut trouver une étape intermédiaire.
Notre idée : la ferme en Coton (près de Auch). Un peu l'équivalent de la ferme du film américain "The biggest little farm" mais en France. J'ai connu cette ferme à travers ce chouette reportage de France 2 (vous vous souvenez Rém' et Tonton?) Mais en cours de route, Anne-Catherine de la ferme nous rappelle en nous disant que ça va être compliqué de pouvoir nous accueillir... alors changement de programme... C'est ça l'Aventoure! Nous n'avions pas vraiment d'autre plan de secours sur notre carte. Alors nous avons jeté un oeil sur la fabrique colibris. Et là nous tombons sur cette annonce: Eco-hameau Ecolectif. Alors en route (même si nous n'avons pas réussi à joindre le collectif)Etape un peu dur psychologiquement et physiquement: 100km, les collines de la haute Garonne sont redoutables et nous offre un sérieux challenge sportif!A 20 km de l'arrivée, c'est Astrid qui nous explique que normalement c'est une demande qui doit être faite en cercle à l'ensemble du collectif mais là c'est trop juste... alors nous serons ses invités! Quelle chance! Nous arrivons finalement à notre destination de nuit avec qu'une seule envie: DORMIR!Le lendemain, nous découvrons l'éco-hameau. Et on sent vite que le lieu est très intéressant et que ça sera certainement frustrant de repartir sans en savoir davantage. Kevin reçoit un appel... le tournage de Pensée Sauvage est annulé. Alors changement de programme, on prend le temps de rester... C'est encore ça l'Aventoure!Un collectif d'habitat: entre espaces communs et parties privées.
C'est le plus gros collectif que nous découvrons depuis le début du voyage. Ils sont 46 personnes (25 adultes et 21 enfants) sur un terrain de 46 ha.Il y a une grande bâtisse centrale pour maison commune, où on y trouve:Une grande salle pour se rassembler "la grange", une cuisine, une bibliothèque, une salle de musique, un bureau, une salle de jeux, une buanderie, des chambres pour accueillir woofeurs et invités et une épicerie où sont vendus les productions de chacun.Chacun a son espace privé en yourte repartie sur le terrain."Le souhait dans la conception du montage juridique a été de dissocier les personnes et la propriété du lieu.Juridiquement, c'est la SCI qui est propriétaire, et elle a 2 sociétaires: MV Finances (Michel Valentin, entrepreneur philanthrope, qui a permis l'achat) et "Chemins d'Ecolectifs", qui est l'association des habitants.Pour l'achat du lieu, un calcul simple avait été fait: comme l'investissement total était de 500k€, et comme, à terme, le souhait était qu'il y ait 40 habitants adultes, chaque nouveau membre doit verser 500k/40 = 12 500€ en arrivant. C'est la SCI qui reçoit cette somme, sous la forme d'un prêt, et elle est restituée dans les 6 mois à un membre qui quitte Ecolectif, grâce aux prêts des entrants.Chaque adulte paye un loyer pour l'occupation de son espace de vie. Les loyers sont de 200€ charges comprises pour les logements dans la maison, 105€cc pour les habitants en yourtes connectées et 60€cc pour les habitants en yourte autonome. Chacun dispose d'un bail qui lui permet de recevoir éventuellement les aides au logement. Ces loyers financent les charges et quelques menus investissements, et permettent de peu à peu rembourser l'emprunt à MV Finance."Revue Passerelle Eco N°67
Production maraîchère, commandes groupées, poulaillers partagés, verger.Le collectif inspire d’expériences menées sur tous les continents en favorisant d’abord la vie microbienne du sol. La quantité de matière organique s’accroissant, l’érosion diminue, la terre peut retenir plus de carbone et sa fertilité augmente, offrant des récoltes de meilleure qualité. Afin de réduire leur impact écologique, ils visent une consommation nulle en énergie fossile (retournement du sol minimisé, peu de transports, autoproduction des fertilisants).Leurs activités agricoles:- Des surfaces de maraîchage (5000 m carrés) : c'est Astrid (notre hôte Suédoise) qui est actuellement la maraichère du collectif. Elle vend directement sa production via l'épicerie de l'éco-hameau (il y a pas plus local!)- Des vergers et une pépinière- Une activité de fabrication de pain et la construction d’un four à bois (avec Maxime, le voyageur inspirant qui est parti des Pyrénées jusqu'en Suède à pied. C'est d'ailleurs comme ça qu'il a rencontré Astrid. Une belle histoire)- Plusieurs poulaillers- Quelques ruchesUn groupement d’achats: ils organisent plusieurs groupements d’achats pour compléter leur production alimentaire grâce à des partenariats avec d’autres producteurs, les plus proches possibles éthiquement et géographiquement. Plusieurs familles prennent part à des groupements d’achats existant en dehors du projet.
"Dans certains éco-lieux, la participation au collectif se concrétise par une économie commune, ou par des journées obligatoires de travaux aux champs ou au chantier construction.À Ecolectif, ni les journées de chantier collectif, ni les réunions ne sont obligatoires. Et pourtant, la dimension collective est bien là et cohabite avec cette liberté. C'est une notion chère au concept du continuum : s'appuyer sur les envies et les besoins de chacun, dans l'instant. Les enfants ne sont pas forcées d'apprendre: ils participent à la vie, et à un moment ils ont envie d'apprendre. Les écolectiviens ont également adopté le concept du continuum pour les adultes."Revue Passerelle Eco N°67
Damien professeur de physique-chimie dans un collège proche du hameau et aussi chanteur-compositeur du groupe Freedams, nous propose de lui filer la patte pour monter des murs en terre paille chez lui.
Sous le regard avisé de son dernier fils, la paille se mélange à la barbotine, puis se tasse à grands coups dans les coffrages bois qui serviront de guides à la structure. En quelques heures, le mur se monte. Quelle facilité déconcertante… Ne restera plus que l'enduit à appliquer après séchage, mais déjà la route nous attend… Nous sommes attendus à l'éco-Village de Pourgues !Voici un site Internet par Association pour la Promotion des Techniques Ecologiques qui vous expliquera la manière utilisée avec Damien. Ou encore les vidéos de la chaîne Youtube Avenir Permaculture et Terre Paille & Compagnie que vous commencez à bien connaître maintenant
"Dans un groupe humain, il y a plein de turbulences, mais ça veut pas dire que c'est compliqué. Ça veut juste dire que c'est vivant, que ça bouge. Quand on regarde la mer, il y a plein de turbulences, on va pas dire qu'elle est hyper compliquée, c'est la mer." Merci Isabel pour ton témoignage.