« Etre, vivre et agir notre nature profonde ensemble, et diffuser notre expérience … »
Après 6 mois de voyage, nous sommes amené·es à rencontrer le collectif de l'Aerium pour passer le confinement chez eux, au pied du parc national des Cévennes.
10 ans de vie commune, de co-construction d’un lieu de vie collectif d’une vingtaine d’adultes et d’une dizaine d’enfants
C'est la fin de MyAtlas, cause : liquidation judiciaire.
Après maintes tentatives pour vous partager cet article, nous re-re-rédigeons une nouvelle fois cette étape pour rattraper ce retard d'un confinement sans vous donner de nouvelle ! Mais cette fois sur un autre blog "blog-trotting", plus clair, plus organisé.
Quoi de mieux pour commencer cette nouvelle année ensemble ? ?
Collectif de l'Aerium à Arrigas, Sud Cévennes
1 800km parcourus
Kevin : Vous vous demandez sûrement comment s'est passé cette belle fin d'année pour nous dans les Cévennes ?
Kevin : Déconnecté·e·s mais conscient·e·s de notre engagement envers vous dans cette aventure, nous allons commencer par vous expliquer pourquoi nous étions heureux·ses d’atterrir dans ce collectif et ce qui nous fait vibrer en ce moment.
Vivre ensemble n’est pas une mince affaire. Une culture que nous avons dû perdre il y a de ça fort longtemps, mais que certains peuples premiers ont l’art de nous rappeler lorsque nous nous intéressons un minimum à la vie au contact avec le vivant. Le collectif de l'Aerium, à bien des égards, est devenu un lieu très important pour nous. Depuis le début du tour, c'est l’endroit où nous serons resté·e·s le plus longtemps, confinement oblige. Nous observons les moments de joie et ceux plus difficiles, les limites du vivre-ensemble et ce qui les rend plus forts.Mais nous reviendrons sur la rédaction d'un article plus important sur cette belle faculté à vivre ensemble dans notre prochaine newsletter.
Cependant, pour vous donner un avant goût de ce que nous avons découvert·e ici, voici un tout nouveau podcast sur la gouvernance au collectif de l'aerium ! Bonne écoute !
Venons-en maintenant au coeur de cet article. Comment passer un confinement en continuant notre défit de ce tour de France et de Belgique "presque" sans argent ?
Timothée : vous commencez à bien connaître notre philosophie : le Permacooltour est une quête de sobriété, heureuse cela va sans dire. C’est pourquoi nous repensons quotidiennement nos modes de consommation (ainsi que nos besoins de consommation, mais ça, c’est une autre histoire). Ainsi, dès nos premiers pas à l’Aerium, nous avons dû faire preuve d’inventivité pour nous nourrir sans mettre la main au portefeuille, toujours fidèles à notre démarche d’un voyage (presque) sans argent. En effet, l’Aerium ne dispose (pas encore) d’un jardin suffisamment productif pour nourrir ses résidents (mais on y travaille avec un Design de permaculture !), et notre séjour ici n’est pas conçu sur le format Woofing, à savoir quelques heures de volontariat par jour en échange du gîte et du couvert. En prospectant autour de nous et en ouvrant grand nos yeux et nos oreilles, nous avons donc improvisé une multitude de stratégies alimentaires bien souvent complémentaires. Notre amour inconditionnel pour la récup’ d’invendus alimentaires nous a mené·e·s vers los poubeldorados d’un grand supermarché. À notre grand bonheur consterné – puis bien vite au grand damn de nos estomacs – ces bennes géantes nous ont comblé.e.s de tonnes de chocolats de Pâques, vestiges d’un confinement aux cloches bien silencieuses. Elle est poubelle la vie ?
Mais comme nous n’allions pas nous nourrir exclusivement de ces affreux délices nous y avons vu une opportunité de promouvoir ce que nous appelons « l’économie du don », soit l'échange de biens et de services guidé par l’intention d’offrir plutôt que demander. C’est ainsi que les Choko-Bons et autres choco-trucs sont devenus notre nouvelle monnaie d’échange. En particulier le samedi au marché du Vigan, nous avons fait sensation en offrant nos chocolats aux commerçant.e.s et aux passant.e.s. Aborder quelqu’un en lui tendant une petite boite rose et brillante de Mon Chéri donne une couleur savoureuse à la rencontre... ! Mais ça n’allait pas suffire, le troc de chocolats contre légumes, fromages et autres produits frais leur a plu une fois, deux fois, mais pas la troisième. Au fond on ne peut que les comprendre, car quand l’estomac ne crie pas famine c’est pour crier « ça suffit ! »
Les nôtres ne voulant ni l’un ni l’autre, nous avons prospecté d’autres alternatives dans les alentours de l’Aerium, et c’est ainsi que nous sommes entré.e.s en contact avec le Secours Populaire du Vigan. Banco ! Leur équipe de bénévoles super dynamiques débutait un chantier pour redonner vie à une ancienne gendarmerie de la ville, en la convertissant en un nouveau local de distribution de colis de première nécessité destinés aux plus démuni·e·s. Un grand chantier de rénovation, voilà une belle mission pour le Permacooltour !
C’est ainsi que tout au long du confinement, nous leur avons apporté notre aide trois matinées par semaine pour faire de ce local un lieu beau et accueillant pour ses bénéficiaires, ergonomique et convivial pour ses bénévoles. Par exemple, nous avons entièrement repeint une salle de distribution et un bureau ; nous avons démonté et remonté du mobilier ; déplacé, rangé et trié les stocks, et même vidé un immense hangar de tout son bazar ! Et plutôt que nourrir la grande bouche insatiable de la déchèterie, nous avons pour ainsi dire « sauver les meubles » en les donnant à tous les intéressé.e.s dans notre réseau de partenaires locaux désormais bien établi. En échange, le Secours Populaire nous a fourni des colis alimentaires pour nous nourrir au quotidien. Merci aux bénévoles Sylviane, Nathalie, Ghislaine, Christophe, Charles, Laurent, Jacqueline et tous·tes les autres !
Cerise sur le gâteau, nous leur partageons notre choco-récup’ du supermarché, de quoi donner de la choco-joie aux bénéficiaires du Secours Pop ! C’est encore une de ces expériences formidables grâce auxquelles nous nous sentons vraiment utiles et voyons concrètement le bien que nous pouvons faire autour de nous.
Mais alors quid des produits frais ? C’est délicieux les boites de sardines mais nos ventres veulent aussi se mettre au vert ! Puisque nous sommes au pied des Cévennes, en pleine nature dans un terroir exceptionnel, nous avons pris contact avec Julien, un maraîcher dans la vallée. Deuxième banco ! L’hiver pointant le bout de son nez, il était temps pour Julien de vider ses serres de leurs tardives cultures d’automne : une aubaine pour remplir notre cuisine de ces dernières. Courges, céleri, chou- fleur, poireaux, oignons...miam miam on se régale. Le clou de ces chantiers maraîchers fût cette matinée passée à monter une serre de...500m2 ! Avec une équipe de 9 volontaires, il ne nous a fallu pas plus de 3h pour la mettre sur pied. Quel plaisir sur le terrain les rudiments du maraîchage, et quelle grâce de partager ce moment de cohésion en admirant du creux de la vallée le soleil se promener sur la crête de la montagne.
En somme, il suffit de si peu, d’un sourire et d’un coup de pouce pour faire naître des chaines de solidarité. L’expérience nous montre que le don de soi peut créer un nouvel espace pour recevoir, souvent bien plus qu’il n’a été donné. Que vive l’économie du don !
- Une tonne (au moins!) d’invendus revalorisé et non gaspillés
- Des milliards de câlins distribués sur la route
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Nous vous souhaitons une année remplie de lumière, de joie et d'amour !
