Du volcan aux rizières en passant par les eaux sacrées

Tout commence au bord du lac

Ce matin, notre guide Kadek ( voir plus loin l'histoire des prénoms à Bali) nous emmène aux pieds du volcan Batur, 1717 m d'altitude, et devant le lac du même nom. Celui ci a rempli un ancien cratère. Ici les rizères ont laissé la place à des cultures maraichères, des vergers, et des cultures de café et cacao qui trouvent ici un climat et une terre on ne peut plus fertile.

Nous rejoignons ensuite le village de Kintimani où va débuter notre promenade à vélo.......sous la pluie!!

Heureusement pour le moment, (ça ne va hélas pas durer) c'est une pluie faible mais tenace, genre crachin qui nous accompagne. 

Nous partons sur de petites routes au milieu d'une campagne très verdoyante , où une nature exubérante déploie tous ses charmes. Nous traversons de minuscules villages, des gens, adultes et enfants nous saluent en souriant au passage, et notre premier arrêt sera pour une école élémentaire au cœur du village.

Le guide qui nous accompagne nous expliquera qu'à Bali, il y a une école dans chaque village, même le plus modeste, et que l'école primaire est totalement gratuite, seul le pris des uniformes est payé par les parents. Nous visitons les salles de classe, très modestes, et nous rencontrons les enfants qui pendant la récréation se regroupent autour de jeux d'échecs pour des parties dont rien ne viendra les distraire, même pas ce groupe étrange de touristes à vélo!

Le chemin continue, la pluie s'arrête en même temps que nous, a chacune de nos étapes, pour redémarrer aussitôt que nous remontons en selle! OK on va faire comme ça alors.

L'arrêt suivant se fait dans une famille balinaise, où l'on nous explique le mode de fonctionnement typique qui régit la vie de famille. 

Première info d'importance, une maison à Bali se construit selon des règles très précises, pas question de faire comme on veut. Sur le terrain (qu'il faut prévoir assez grand) vont se construire plusieurs bâtiments avec un emplacement  bien spécifique. Tout d'abord au Nord, va s'élever la maison des anciens, un bâtiment de taille modeste, mais réservé aux membres les plus âgés de la famille, en général les grands parents, qui vont y vivre jusqu'à leur mort. Ensuite, la génération suivante prendra leur place. Deuxième particularité de cette maison, elle doit être plus élevée que les autres, on y accède ainsi par plusieurs marches, ceci afin de montrer que vivent ici les personnes qui sont les plus respectées du clan familial.

A l'est se construit le temple familial avec ses différents autels. A Bali, les familles ne vont au temple public que pour de grandes occasions, les principales fêtes religieuses, ou pour la crémation et les rituels de purification qui suivent. Pour le reste tout se passe au quotidien dans ce temple familial. Un peu partout à Bali on voit des offrandes dans de petits paniers tressés, celles ci sont composées de fleurs de trois couleurs différentes, une pour chacun dieux principaux qui régissent la foi hindouiste de Bali, Brahma, Vishnou, et Shiva.

Au sud se construit l'édifice pour les cérémonies "humaines", c'est à dire les mariages, baptêmes, naissances, anniversaires, limage des dents etc... Ce bâtiment consiste en une esplanade couverte, dans un coin de laquelle est installé de quoi dormir, pour éventuellement loger un invité ou un membre de la famille mis à l'honneur.

Enfin à l'ouest, se construit la maison familiale, dans laquelle vit le reste de la famille. A coté de celle ci, dans une petite dépendance, se trouvera la cuisine qui n'est jamais dans la maison.

Toutes ces règles imposent des contraintes, le terrain doit être assez grand pour tout contenir, sans oublier que derrière la maison familiale se trouvent les terrains a vocation agricole. Du coup, les balinais ne se logent pas, ou très peu et pour un temps très court en ville, où ne se trouvent que de petites maisons et appartements. En ville sont principalement logés les "immigrés", souvent des indonésiens venus d'autres îles. Enfin, devant toutes ces règles, on comprend pourquoi ces maisons se transmettent de génération en génération.

Avant dernier arrêt au cœur de rizières, où l'on apprend qu'ici tout se fait à la main, du repiquage du riz à la récolte. De plus, quand on commence une parcelle, il faut la terminer le même jour. Aussi, tout le travail se fait en commun, et tous les habitants du village viennent travailler ensemble sur les parcelles, pour que tout soit fini dans les temps. Bel exemple de travail en commun et de solidarité.

Nous finissons au sec, (enfin) pour déjeuner dans un warung au cœur des rizières, et rendre les vélos.

Départ ensuite pour le temple de Tirta Empul, temple de l'eau sacrée.

Ce temple à été construit sur ordre d'un des rois de Bali au XIe siècle, il y a donc 1000 ans, à l'endroit où une source déclarée sacrée.

Ici de nombreux pèlerins viennent se purifier dans les bassins mis à leur disposition, en suivant des rites bien précis, dépôt d'offrandes sur un autel , puis des prières récitées par un brahmane, avent un circuit dans les différents bassins et différents fontaines dans un ordre précis. Respecter ces rites permet de se purifier, mais aussi de se porter chance , bonheur et santé.

Enfin, sous une pluie battante et de plus en plus forte, nous partons pour Telalalang, où se trouvent des rizières de toute beauté, dans un site remarquable, maintenant équipé de tout un tas de nids et de balançoires, pour des images hautement instagrammables!

Mais le défilé des chasseurs et chasseuses de followers n'enlèvera rien à la beauté magique du site, malgré une pluie battante!

Et maintenant, séchage et repos en espérant que demain il fasse meilleur!