Rejoindre Phnom Penh à partir de Kampot ne fût pas une partie de plaisir : il nous fallût plus de 5 heures de bus sur une route poussiéreuse et cahoteuse pour parcourir les 160 kms qui séparent les 2 villes ,
Rouler au Cambodge est un vrai sport réservé aux plus aguerris et aux plus courageux ; comme un peu partout en Asie du Sud Est, c'est la loi du plus fort qui prévaut.
Contrairement à d’autres villes asiatiques comme Bangkok ou Tokyo, Phnom Penh reste à échelle humaine et il est facile et rapide de s'y déplacer d’un quartier à l’autre.. On sent cependant que la ville est en pleine métamorphose et que les immeubles commencent à pousser comme des champignons
Mais les endroits les plus intéressants de la ville sont reliés à son passé comme ses musées, ses marchés et ses quartiers historiques où l’architecture coloniale française nous ramène à une époque révolue où Phnom Penh était connue comme la perle de l’Asie. Aujourd’hui, après 30 ans de conflit, la ville renaît de ses cendres et rentre de plein pied dans l’ère moderne sans renier son passé.
Quelques monuments intéressants jalonnent la visite de la ville :
LE monument à la Libération , dédié à l'Amitié khmère-vietnamienne, commémore la prise de la ville par les vietnamiens en Janvier 1979 qui mit fin au régime khmer rouge
Inspiré fortement par le palais royal de Bangkok, le "Royal Palace" de Phnom Penh fût construit dans les années 1860 et reste la résidence officielle du roi. Il se situe près du bord de la rivière. Les bâtiments aux toits dorés sont de superbes exemples d’architecture classique khmère avec stupas et les flèches courbées. Le lieu, avec ses jardins et ses dorures, contraste avec les rues poussiéreuses de Phnom Pen.
Il n'est point possible de venir à Phnom Penh sans y visiter les Killing fields et le musée du génocide Tuoi Sleng, plus connu sous l'appellation Prison S-21. Ces 2 lieux de souvenir ont été préservés et transformés en musées afin que la mémoire des 3.000.000 morts que causèrent les khmers rouges (sur un total de 8.000.000 habitants) puisse continuer d'être honorée.
LE régime khmer rouge fût probablement le plus terrible des régimes du 20e siècle. En 3 ans et 8 mois, un tiers de la population fût assassiné ou emporté par la faim, tandis que les 2/3 restants étaient soumis à l'esclavage le plus total.
Visiter le camp d'extermination et la prison où fûrent commises les pires tortures ne peut laisser indifférent. Si nous avions déjà été horrifiés par les musées de la guerre de SEOUL et de SAIGON où des millions de personnes périrent durant les guerres de Corée et du Vietnam, nous avons encore franchi un palier avec le massacre d'une population entière par ces bouchers khmers rouges.
40 ans plus tard, la population est encore traumatisée par ces évènements, d'autant que persécuteurs et persécutés vivent aujourd'hui ensemble.
Les killing fields se situent à 17 kms du centre de Phnom Penh. On rentrait dans ce camp d'extermination, on y restait un jour en moyenne, et on y ressortait jamais. 129 charniers ont été mis à jour dans ce site.
Un stupa a été érigé en 1988 pour recueillir les crânes de 8000 victimes parmi toutes celles que l'on a retrouvé
La prison S 21 est une ancienne école reconvertie en lieu de détention, le plus important du pays. Près de 20.000 personnes y fûrent détenues, torturées quotidiennement avant d'y être éxécutées.
A l'intérieur de ce lieu, 14 tombes y ont été construites, celles des 14 dernières victimes retrouvées mortes encore attachées à leurs lits.
Pour continuer la visite de Phnom Penh sur une note beaucoup plus gaie, nous avons pu assister aux préparatifs de la plus grande des fêtes du pays, la fête de l'eau qui se déroule cette année du 10 au 13 Novembre.
Le long de la rivière Tonle Sap se déroulaient les éliminatoires des courses de pirogues. Suivies par plusieurs milliers de personnes sur les berges, les représentants des différents clubs du pays s'affrontaient sur des embarcations sur lesquelles on pagaie assis, à genoux ou encore debout. A l'instar des vaa polynésiens, il existe plusieurs bateaux différents, composés d'une dizaine à 70 membres d'équipage.
Le tout y est pratiqué dans une ambiance indescriptible.
La visite d'une ville de l'Asie du Sud Est serait incomplète sans ces couleurs qui égayent les étales de marché