Enfin un peu de fraîcheur ! Ce matin, il fait 26 degrés. Le petit-déjeuner sur le rooftop est vraiment sympa. Mais je ne m'attarde pas trop, j'espère pouvoir visiter un peu la ville avant que les bus ne déversent les hordes de touristes chinois bruyants.
Avant tout, un peu de géographie et d'histoire. Cela sera nécessaire pour comprendre la suite.
Malacca était la capitale d'un sultanat qui s'étendait jusqu'à l'Indonésie. En 1400 fut fondé le port de Malacca compte tenu de sa position stratégique dans le détroit du même nom, porte d'entrée vers la Chine en venant d'Inde ou d'Europe..
Cette position stratégique et les énormes droits de passage que le sultanat encaissait ont dès lors généré nombre de convoitises. En 1511, les conquistadors portugais s'emparèrent de la ville. En 1641, elle tombe finalement sous le contrôle des Pays-Bas, puis en 1824 elle devient colonie britannique jusqu'à l'indépendance en 1957.
On trouve donc aujourd'hui des traces de ces multiples colonies et Malacca est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le détroit de Malacca était le passage obligé du versant maritime de la route de la soie. Les Chinois s'y sont donc installés depuis des siècles et encore aujourd'hui. Le quartier chinois est très étendu et regorge de maisons d'architecture chinoise surmontées de sinogrammes, mais aussi de temples ,du plus petit au plus grand, dont notamment le temple Cheng Hoon Teng, le plus ancien de Malaisie.
Au détour d'une ruelle, je croise un vieux monsieur chinois qui dessine à l'encre de Chine. Je lui montre mes propres dessins et il est tellement content qu'il m'offre une petite carte sur laquelle il a dessiné rapidement un pêcheur et noté la date du jour.
La visite se poursuit par le musée Baba Nyonya heritage. Il s'agit de la maison d'une riche famille de commerçants chinois établis à Malacca il y a plusieurs siècles. Tout n'est que boiseries, moulures et porcelaines. Magnifique.
Après tant de luxe, je m'arrête déjeuner dans une petite échoppe de rue tenue par un couple chinois. L'espace de travail est minuscule, il y a seulement quelques tables et chaises en plastique, et le menu est unique : riz au poulet. C'est excellent et à un prix défiant toute concurrence : 1,20 €. Oui oui, vous avez bien lu : 1 € 20.
La patronne est très sympa, souriante. Elle ne parle pas très bien anglais et veux m'apprendre quelques mots de chinois. J'ai déjà du mal à retenir les expressions en malais, si en plus je dois apprendre le chinois...
Cet après-midi, je voulais visiter le palais du sultan. Mais tous les musées publics sont fermés en cette période de ramadan. Dommage.
Je me laisse tenter par une balade en bateau type bateau-mouche le long de la rivière Melaka. C'est finalement un attrape-touristes sans intérêt. J'avais déjà fait l'intégralité du parcours à pied.
Je flâne le long de la rivière le temps que vienne l'heure de dîner.
On se baladant, on pourrait se croire dans un gros village. Mais ne vous méprenez pas, Malacca est une ville de 580000 habitants.
Elle a connu son essor grâce au commerce transitant par le détroit, mais aussi grâce au tourisme. Les habitants de Kuala Lumpur et de Singapour aiment y venir le weekend. Heureusement, nous sommes en semaine et les touristes sont beaucoup moins nombreux.