Nous arrivons de Salta, après une longue nuit en bus (18h de trajet) et avec les yeux qui collent encore. Une nouvelle fois, nous sommes surpris par les tarifs des auberges, bien supérieurs à ceux indiqués dans notre lonely planet. Nous ne sommes pas les seuls à nous questionner. Les prix, depuis 3 ans, semblent s’être envolés tellement vite que les guides n’ont pas réussi à suivre. Les tarifs ne sont pas exorbitants pour autant, mais tout de même 2 à 3 fois supérieurs à nos prévisions. Je crois qu’il va falloir se mettre plus souvent à la cuisine pour réduire les frais !
Il n’y a pas grand chose à faire à Mendoza si tu n’es pas un amateur de vin, ou au moins un curieux sur la thématique de l’Oenologie. La ville propose de belles places et des rues piétonnes, mais la grande partie des attractions sont tournées sur la dégustation de vins et la visite de caves. Nous nous renseignons un peu sur le circuit auprès de notre auberge, nous savons que nous pouvons le faire à vélo.
Nous n’avons même pas le temps d’avoir les clés de notre chambre, que nous partons déjà pour la route des vins, malgré n’avoir dormi que quelques heures dans le bus. Ca risque d’être drôle ! Nous mettons les sacs dans les casiers verrouillés de la cave de l’auberge, et partons prendre un bus pour Maïpu, petite ville de la périphérie de Mendoza où démarre notre excursion viticole.
En chemin, avant de prendre le bus, nous croisons un curieux attroupement. Au coin d'une rue, des dizaines de petits chiots et chatons, pouponnés de tous les cotés. Il semblerait qu'il s'agisse d'un marché aux animaux !
En Argentine, il y a une énorme pénurie de pièce. Il est très rare d’en trouver ou qu’un commerçant nous rende la monnaie avec. Les commerçants préfèrent arrondir la somme à payer et donner des sucreries en compensation si le montant est arrondi au supérieur.
Pour les bus, c’est un véritable problème. Ici, à Mendoza, les locaux ont une carte magnétique qu’ils doivent composter en montant dans un véhicule, ils profitent aussi d’un tarif avantageux.
Nous, nous sommes arrivés comme des glandus directement dans le bus sans trop savoir, et devons donc régler la note par pièce, et par pièce uniquement, ce qui est tout simplement impossible… Les gens ont appris à vivre avec les touristes dans l’incapacité de régler la note avec des pièces sonnantes. Ils acceptent et se proposent même de valider nos tickets avec leurs cartes magnétiques personnelles. Il est évidemment naturel de leur donner un billet, n’attends en revanche pas la monnaie, il n’en ont pas non plus, forcément !
Nous arrivons à Maipu, approximativement au départ de la route des vins. Nous avons réservé des vélos depuis notre auberge avec un de leurs partenaires. Nous nous renseignons auprès de policiers cyclistes passant par là pour nous indiquer le chemin de notre loueur, car il n’est pas si facile de se repérer dans ces quartiers… L’agence de location finalement repérée, nous pouvons partir sur nos vélos à la recherche de la première cave que nous visiterons.
La route des vins de Mendoza mesure 12km de long, relativement plate. Tout au long de cette route, bordée régulièrement de vignes, des bodegas proposent de visiter leur domaine pour finir en dégustation. Contrairement aux visites que l’on peut faire en France, elles sont payantes. Nous avons l’habitude en France qu’une visite induise des achats de bouteilles, ici, c’est plus compliqué, puisque la plupart des gens sont en vélo et ne font que passer dans la région. Les domaines demandent donc une participation.
Une quinzaine de domaines proposent du vin, mais aussi de la bière et des liqueurs. Malgré tout, nous nous dirigeons vers des producteurs de vin uniquement, conseillés par différents interlocuteurs avec qui nous avons échangé auparavant.
La route est longiligne, il fait chaud et une piste cyclable est parfois disponible. Petite déception de voir que cette route, qui est pourtant un attrait touristique conséquent, n’est pas entretenue comme elle le devrait. La piste cyclable n’est pas toujours présente, est parfois en travaux, mal dégagée, ou occupée par des voitures garées. Elle est suffisante car asphaltée, mais pourrait être tellement plus agréable ! De plus, quand on sait que les gens qui l’empruntent vont et viennent entre caves pour des dégustations…. tu te dis qu’il serait plus souhaitable d’avoir une piste propre en cas de zigzag involontaires (de la part des voitures, comme des cyclistes).
Nous arrivons à notre première cave, la réputée Trapiche, une des plus grandes du coin. Pour 80 pesos par personne, ce qui est assez cher tout de même, nous avons droit à une heure de visite du domaine avec un guide anglophone et une dégustation de vins de la maison pour conclure. La visite est très appréciable, la vue sur les vignes, l’arrière plan de sommets enneigés et le plein soleil sont des vraies sources de bonne humeur.
La dégustation proposée nous permet de gouter à 3 vins complètement différents. Un blanc, sec, un rouge fort en bouche, puis un dernier… pétillant ! Nous n’avons pas réussi à nous retenir de faire la comparaison avec la clairette de Die… désolé pour les puristes ! La dégustation demeure très intéressante !
Après la visite de Trapiche, nous décidons de poursuivre notre route en destination d’une cave bien différente. La première était très imposante, pour ne pas dire industrielle, et produisait un grand nombre de bouteilles par an. Nous souhaitons visiter maintenant une maison viticole plus familiale : Vina del Cerno.
Après quelques bons coups de pédale, nous sommes accueillis par des membres de la famille propriétaire du domaine. Pour 30 pesos cette fois ci, nous avons droit à une visite privée du domaine par une des filles de la famille. Cette bodega est bien plus modeste, mais tellement plus authentique ! Nous errons dans les caves souterraines, conservées à bonne température, où sont stockées les différentes cuvées en futs, ou bien en bouteille, classées par réserves (vins jeunes, réserve, grande réserve).
Nous terminons cette relativement courte visite par une dégustation d’un vin de notre choix, guidés par le nez d’oenologue de notre accompagnatrice.
Pour l’anecdote, partout où nous dégustons des vins, les fûts sont souvent importés de France, cocorico !
Lors de cette seconde dégustation, nous optons pour 2 vins du même cépage : le Malbec, mais provenant de deux cuvées différentes. Nous choisissons un vin jeune ainsi qu'un vin de la réserve pour entrainer nos palais et nos nez !
Mine de rien, 12km, ça fait du chemin ! Les vélos sont des vélos de ville et enchainer les kilomètres n’est pas si reposant que ça, surtout avec une nuit en bus et des verres de pinard dans le cornet ! Ce retour à vélo n'est pas sans rappeler les fins de soirées lyonnaises où nous rentrons en velov' !
Nous décidons de prendre notre temps pour rentrer. Ce soir, nous cuisinons, et nous prenons contact avec nos amis par webcam grâce au bon wifi de l’auberge ! Une nuit dans un vrai lit (superposé) nous attends.
Cette après midi, nous partons de Mendoza pour nous rendre à Santiago, au Chili. Nous profitons de la demi journée pour nous promener dans les rues de Mendoza. Le centre ville est quadrillé et propose 5 grandes places géométriquement placées. A pas de vacanciers, nous les parcourons une par une en profitant des bancs ensoleillés.
Mendoza, les guides touristiques n’indiquent pas toujours que des éloges à ton propos. Pour notre part, nous avons passé du bon temps ici et avons apprécié d’être venus te voir. Adieu, Mendoza, de nouvelles aventures Chilienne nous attendent.