Puerto Madryn est une station balnéaire. Il y a de grandes plages et la chaleur à cette période y est parfaite. Nous arrivons après une longue nuit de bus, l’idée d’aller bronzer sur le sable n’est pas désagréable. Les claquettes et le short sont de rigueur !
Nous nous renseignons auprès de notre auberge quant aux sorties à faire. Nous avons fait le trajet pour voir les baleines présentes dans la baie en cette saison, mais de nombreuses autres attractions sont proposées. Les excursions sont extrêmement tentantes, mais aussi très chères… Après réflexion, nous exploserons le budget prévu pour profiter de notre venue : nous ne reviendrons pas de ci-tôt ici.
A peine arrivés, nous planifions pour la fin d’après midi même une sortie en mer pour aller nager en palmes, masque et tuba avec les lions de mer (par ailleurs déjà croisés à Paracas, au Pérou). Nous potassons durant l’après-midi le guide d’instruction, fourni par l’agence, pour profiter de l’expérience.
En fin d’après-midi, à l’heure du départ, le passionné qui doit nous emmener ne nous apporte pas de bonnes nouvelles… Les vents sont trop forts : la sortie en mer doit être annulée ou repoussée, par sécurité. Déçus, mais toujours motivés, nous reportons notre sortie aux premières heures de demain matin, à la fraîche.
Après la nuit dans un dortoir de 8 couchettes (nous la jouons économe !) et un bon petit déjeuner, nous partons pour l’agence nous équiper. Par confort, nous avons opté pour les combinaisons les plus chaudes, elles sont par ailleurs étanches. Les avis sur internet conseillaient ce type de tenue… L’eau n’est pas à plus de 11°C !
Nous avons le droit, avant de partir en mer, à un petit cours théorique (vidéo et démonstration) sur la nage avec les lions de mer. Fins prêts, nous pouvons prendre le large...
Avec notre bateau, nous approchons des côtes de la péninsule, nous nous impatientons en voyant que de nombreux lions de mer sont en train de bronzer sur les rochers. Un à un, les membres du groupe sont mis à l’eau. Nous pataugeons un peu à bonne distance pour s’habituer à nos combinaisons.
Rapidement, nous nous approchons des récifs. La mer est plutôt calme, et les eaux ne sont pas très profondes. Nous distinguons facilement le fond. Sans attendre, des lions de mer viennent batifoler sous nos palmes. L’expérience est déjà excellente !
Nous nous rapprochons toujours plus des récits et de la colonie de lions. Non loin, un énooooorme mâle, qu’il est déconseillé d’énerver, surveille nos va-et-vient devant ses femelles. Il pèse plus de 200 kilos, il grogne et rugit.
En suivant les conseils de notre accompagnateur, nous nous plaçons en groupe, pour ne former qu’un seul « objet flottant ». Nous réalisons des allers-retours devant les récifs : cette manoeuvre intrigue fortement les lions de mer, qui s’empressent de venir nous voir. Nous pouvons les toucher et les caresser.
Cette expérience est ... INOUBLIABLE !
Nous profitons du reste de la journée pour … ne rien faire ! C’est assez rare depuis notre départ, finalement ! Nous allons nous étaler sur les plages immenses (et sur les algues), avant que la marée ne reprenne son territoire. Le vent est fort, ça croustille sous la dent, mais on est bien bien bien.
L’attraction principale de la région, c’est la journée complète sur la péninsule de Valdès, désormais parc national. Tout est organisé, nous nous faisons balader par une guide (forte sympathique, d’ailleurs) de points de vue en points de vue.
Le premier arrêt est le port : nous grimpons dans une petite embarcation (de 50 personnes au moins, tout de même…) pour s’aventure dans la baie. Rapidement, des baleines viennent souffler autour du bateau. Ces géantes passent sous la coque, et laissent parfois apparaitre leurs immenses queues, sous les cliquetis des appareils photos des passagers. Les vagues ne sont pas immenses, mais suffisantes (à l’arrêt) pour bien secouer le bateau.
Nous avons de la chance d’en voir autant, des baleines ! Selon le calendrier, c’est normalement la dernière semaine où il est possible d’en admirer. Elles viennent ici pour se reproduire. Nous croisons de nombreux baleineaux accompagnés de leur mère. Un beau spectacle.
2h de sortie en mer plus tard, nous posons à nouveau le pied à terre. Il n’aurait pas fallu plus de temps à bord : Ronron se concentrait sur un point fixe au loin depuis déjà quelques dizaines de minutes, et blanchissait petit à petit.
Les routes à l’intérieur de la péninsule Valdès ne sont, tu t’en doutes, pas goudronnées… Nous enchainons à nouveau de nombreux kilomètres de chemins de terre, pour rejoindre la côte opposée de la péninsule. Arrivés à cet endroit, nous prenons une petite heure pour déjeuner.
Curieuse rencontre que nous offre cette pause ! Un peludo tout droit sorti d’une pokéball semble ne pas résister à sa curiosité et vient nous renifler les pieds. Tu connaissais, toi, le peludo ? Pas nous !
De ce côté de la péninsule, les éléphants de mer sont rois. Sur la plage, des dizaines d'entre eux viennent bronzer et changer de peau. Ils sont aussi bien plus imposants que les lions de mer rencontrés hier.
Aux premiers regards, c'est pas évident de voir la différence (surtout chez les jeunes) entre un lion et un éléphant de mer. Le lion de mer fait partie de la famille de l'otarie, alors que l'éléphant de mer de celle du phoque. Un des éléments faciles à retrouver pour les différencier sont les oreilles : elles sont externes chez le lion de mer, invisibles chez l'éléphant ! Aussi, le lion de mer sait plus ou moins marcher. L'éléphant lui, va ramper (on a un exemple dans la vidéo plus bas).
Adulte, le mâle éléphant de mer est très facilement repérable : il a un nez énorme, ressemblant à une trompe ! C'est assez vilain, d'ailleurs... Nous n'en avons cependant pas vu : ce n'est pas la période.
Le papa lion de mer lui aussi est très facilement reconnaissable. On ne l'appelle pas "lion" pour rien : une imposante crinière marron couvre sa tête.
En sillonnant à nouveau les chemins terreux de la péninsule, nous rencontrons des familles de suris, ces autruches typiques de l’Argentine. Ces familles sont constitués d’un mâle et de nombreux bébés seulement, Madame s'étant fait la malle après la ponte de l’oeuf géant.
Très curieuse, la constitution des familles suris : le mâle s’occupe de tous les oeufs déposés par les femelles dans son nid. Il couve, et éduque les petits. De ce fait, la famille est constituée de nombreux petits, tous d’âge différents, tous de mères différentes et le papa suri s’occupe donc de bébé qui ne sont très probablement même pas de lui.
Nous terminons notre excursion sur la péninsule à la rencontre d’une petite colonie de manchots de Magellan. Comme si nous n’étions pas là, ils errent au soleil, et ne nous calculent même pas quand nous nous approchons à quelques centimètres d’eux. Ils sont bien, ici, les manchots !
En cette dernière journée autour de Puerto Madryn, nous nous payons une nouvelle excursion. Aujourd'hui, nous embarquons pour 2 heures sur un zodiac afin d'aller attiser la curiosité des dauphins de Commerson à la sortie de la baie. En sortant du port, des lions de mer attendent le retour des bateaux de pêche sur les rives.
Nous prenons beaucoup de vitesse, et les dauphins sont très vites attirés par le bruit des deux moteurs puissants. Ils viennent rapidement sous le bateau.
Les dauphins de Commerson sont très petits, très vifs. Ils ont la particularité d'être noirs et blancs, il est facile de les repérer quand ils arrivent autour de l'embarcation. En revanche, il est très difficile de les photographier, ils sont trop rapides !
Dans notre sortie, nous croisons un chalutier qui rentre au port. Sa puissance est aussi source de curiosité pour nos amis dauphins. Nous nous mettons à la hauteur des marins pécheurs (qui nous saluent à coups de klaxon), afin d'observer les dauphins qui s'amusent à sauter à l'avant du navire.
Après presque 2h, nous rentrons au port, tout décoiffés (et un peu avec le mal de mer). Une belle excursion.
La dernière étape de la journée est la colonie de manchots de Punta Tombo : la plus grande du monde ! Ici, 500 000 manchots y vivent.
Il est facile de faire la confusion entre pingouins et manchots (pingüino signifiant manchot en espagnol), mais il s'agit bien de manchots que nous croisons.
Sur des kilomètres, il y a des manchots PAR-TOUT. Des nids tous les 2 mètres, qu'il faut évidemment ne pas écraser. Un sentier dont il est interdit de s'écarter permet de préserver leur habitat naturel. La priorité de passage est même laissée aux manchots !
Presque à perte de vue, nous pouvons voir des manchots déambulants comment ils peuvent au milieu des nids et arbustes. Des mouettes énormes volent au dessus, des faucons guettent les petites souris et cochons d'Inde locaux qui slaloment entre les nids.
Nous marchons jusqu'à la plage malgré le vent. Un petit point de vue permet de voir les oiseaux marcher jusqu'à la mer pour s'élancer entre deux vagues. Nous avons fait plus de 3km de marche, c'est dire la taille de la colonie !
Nous nous sommes bien amusés à regarder les manchots évoluer dans leur environnement naturel, mais nous avons également beaucoup ri en faisant ce montage vidéo. Si tu as bien aimé la chute de Yoyo lors de la descente de la route de la mort, tu devrais apprécier la gamelle du malheureux manchot de Magellan (à la minute 4'45')
L'auberge de jeunesse "La Tosca" fut très bien. Excellent personnel, cuisines très équipées et un petit jardin très reposant. Cet établissement cherche la note maximale sur TripAdvisor, alors ils se donnent à fond !
Le snorkeling ou "la nage avec les lions de mer" est une expérience formidable, bien que chère (1400 pesos argentin, soit 100€ par personne selon votre taux de change, au moment de notre passage, très variable selon inflation). L'agence "Lobo Larsen" est très compétente et le personnel vraiment sympa. Fonce !
Si tu veux te rendre à Puerto Madryn, il y a des saisons plus sympas car plus d'animaux s'y trouvent. Tableau de la présence de la faune à voir à cette adresse.