De Beaumont-Monteux à Nyons - Retour en Provence, en Drôme provençale

Publiée le 10/05/2019
Rencontre avec les charcutiers de la charcuterie paysanne. Rencontre avec Romain, responsable négoce de la scierie Provence sciage. Rencontre avec la famille Girard, éleveurs de brebis, viticulteurs et arboriculteurs Rencontre avec julien, producteur d'olives.

    Juste à coté de Beaumont-Monteux nous rencontrons Bernard Guinet et son équipe pour assister à la transformation charcutière ! Ancien éleveur de porcs et volailles, Bernard achète désormais les carcasses pour les transformer en charcuterie. Les cochons proviennent d'un élevage plein air du pays Basque, il paraît qu'il est difficile d'acheter des porcs de qualité en France, car les éleveurs plein air transforment la plupart du temps..

Façonnage de la caillette

    Le lundi ils découpent trois demi cochons directement livrés de l'abbatoir Basque. Bernard engage un tâcheron pour découper les cochons. Bernard  se charge de la tête qu'il coupe en deux puis met à cuire dans un bouillon... Les couteau coupent bien ! En quelques heures tout est découpé, trié puis mis dans la chambre froide pour la transformation à proprement dite qui se déroule le lendemain matin.

Saucisses à cuire

    Le lendemain matin donc, on transforme la viande cuite et les abats en pâtés, saucissons, saucisses à cuire, chipolatas, ... On se rend  bien compte qu'en effet tout est bon dans le cochon même le groin et les oreilles qui entrent dans la composition du "fromage de tête" !
Ici on fait de la caillette, un pâté avec de la viande, des abats et de la salade ou du chou cuit. On peut la consommer froide ou réchauffée au four.

Nous avons pu repartir avec un petit stock de charcuterie ! 

Pâtés de campagne sortis du four
À côté à Chateauneuf sur isère, habitations troglodytes et carrière de molasse

    Nous avons ensuite rendez-vous à Cléon d'andran pour découvrir la scierie Provence-sciage.
Romain nous présente l'entreprise familiale, de taille moyenne, où 7 salariés travaillent à l'année.
6500m³ de bois est scié par an. Il provient de forêts de loire et haute loire principalement et est acheté à des sortes de coopératives forestières (coforêt). Le bois est livré à la scierie sous forme de grume. L'écorce est enlevée, c'est l'écorçage, puis la grume est débitée à la commande en tous types de sections voliges, liteaux, bardeaux et poutres par une scie à ruban. La scierie fournit aux professionnels et particuliers.

Sélection des grumes en fonction de la commande et billonage.
Écorçage
Passage sur le banc de scie

    Selon l'utilisation, le bois peut enfin etre traité. Ici deux essences sont utilisées, le sapin et le douglas. Ce dernier, si on utilise le bois de Coeur, n'a pas besoin d'être traité puisqu'il est naturellement imputrescible. La demande pour le douglas est croissante, les consommateurs étant de plus en plus réfractaires aux traitements chimiques.         
On peut aussi remplacer le traitement chimique par un traitement thermique qui consiste à chauffer le bois à très haute température. On détruit alors les sucres présents dans le bois dont se nourrissent champignons et autres parasites. Ces bois perdent cependant leur résistance mécanique, ils ne peuvent donc pas être utilisés pour les charpentes, mais plutôt pour les terrasses et les bardages.    
La scierie a aussi une activité d'achat/revente de bois déjà transformés pour diversifier ses ventes. On y trouve par exemple des essences tropicales, ou des piquets de jardin en pin traité.

    On reprend la route pour Crest où nous passons un week-end avec la cousine de Martin. Puis nous redescendons vers le Sud en direction du Celas, petit village au pied des collines.

Au village médiéval de Poët-Laval
Orchidée sauvage
Mais Martin veut aussi des coquelicots...

Nous voilà pour quelques jours à la ferme de Celas, en drôme provençale. Ici on éleve des agneaux sous la mère, on produit aussi des nectars, confitures et coulis d'abricot, du raisin de table et pour le vin mais aussi des céréales. on élève enfin des poules, des lapins, on fait du foin pour les brebis, on cultive fruits et légumes pour la consommation personnelle... Bref une ferme presque autonome !
Acheté dans les années 70 par le père de Raphaël, le domaine agricole est aujourd'hui tenu par Raphaël et Marion depuis une vingtaine d'années avec la même philosophie : Polyculture-élevage en agriculture biologique.

La ferme de Celas en contrebas
Marion et Raphaël Girard ( et Pauline) avec les agnelles
Sortie au parc

Lors de notre passage nous avons notamment aidé au travail de la vigne. Au printemps lors de l'apparition des bourgeons et des premiers sarments (jeunes tiges), on épampre la vigne. On supprime quelques pousses afin de réduire le volume de la vigne pour concentrer la sève dans les tiges restantes, et donc améliorer la qualité des futures grappes de raisin. On choisit donc de baisser la production de la vigne pour augmenter la qualité du vin. Plus tard dans la saison si on juge qu'il y a encore trop de grappes par pied de vigne, on peut vendanger "en vert", c'est à dire supprimer une partie des grappes, encore pour améliorer la qualité des grappes restantes. On procède de la même manière pour beaucoup d'arbres fruitiers ( pommes, poires, pêches, abricots...) pour avoir des fruits plus gros et plus sucrés, on appelle cela l'eclairciçage.
L'épamprage sert aussi à donner forme à la vigne, pour éviter qu'elle se développe de façon anarchique et qu'elle reste facile à travailler.
Pour le moment Raphaël et Marion vendent leur raisin à deux coopératives viticoles, mais qui sait...

Pauline épamprant...
Belle camarade des vignes

Nous poursuivons notre route plus au Sud encore, à Nyons, connue pour l'AOP olives de Nyons. Nous ne pouvions donc pas y passer sans rencontrer un producteur d'olives. 

Nyons, le spot de l'olive !

Nous avons pu rencontrer Julien du domaine Giniès alors qu'il était en pleine taille des oliviers. Depuis quelques générations maintenant le domaine comporte 10 ha d'oliviers et de la vigne cultivés en agriculture biologique. 

Les parcelles d'oliviers se situent dans la zone couverte par l'AOP, un cahier des charge doit donc etre respecté. L'olive de Nyons doit en effet etre récoltée noire et frippee ce qui lui donne une saveur particuliere. Les olives peuvent etre commercialisées en olives de table ou transformees en huile dans les 3 jours qui suivent la récolte. Celle ci a lieu de novembre à fevrier, les olives de table étant récoltées après l'hiver pour avoir cet aspect frippé. 

L'AOP exige egalement la culture d'une variété d'olivier peu productive : la tanche. 

En agriculture biologique, les desherbants ne sont pas autorisés ainsi la vegetation est donc controlee grace à un travail du sol. Elle ne doit pas etre trop importante puisqu'elle concurrence les oliviers pour l'eau et l'azote.

De l'engrais organique est apporté, de l'azote pour la croissance des arbres, de la potasse pour avoir de gros fruits et du phosophore. 

Enfin, les champignons et la mouche de l'olivier sont partiellement controlés grace à la bouillie bordelaise et du piégage (les mouches sont attirées par des pheromones contenus dans les pieges). 


Un olivier de la variétés tanche

La taille des oliviers influence le rendement. Au domaine Giniès une taille légêre est effectuee tous les ans. Cela permet d'avoir une production moyenne mais constante de 35 kg par arbres par an en moyenne. D'autres producteurs choisissent de tailler plus severement. La production n'est alors pas constante d'une année a l'autre.

La taille permet egalement à l'air de circuler à travers l'arbre. Ainsi la pollinisation, qui se fait grace au vent est facilitee. Cela limite egalement l'humidité qui peut generer des champignons comme l'oeil de paon. 

Pauline dans la plantation d'oliviers
Réconfort à Vaison la Romaine
2 commentaires

Stef et Nath

SACM

Ca fait plaisir de voir que vous êtes toujours sur la route. On prend le temps de se régaler de vos découvertes et de voir qu'il y a encore de vrais paysans.

  • il y a 6 ans

TontonLaurent

C'est avec grand plaisir que je parcours votre blog et oui je suis ravi de lire qu'il existe bel et bien des agriculteurs qui travaillent de façon raisonnée en France. Peut être vous en ferez partie un jour....qui sait....???

  • il y a 6 ans
1 Voyage | 28 Étapes
Cléon-d'Andran, France
236e jour (05/05/2019)
Étape du voyage
Début du voyage : 12/09/2018
Liste des étapes

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