Temps de cochon annoncé pour les jours à venir. Aucune fenêtre météo nous permettant de poursuivre notre route en direction de l’Espagne. Il va falloir encore faire preuve de patience et combler les jours d’une façon ou d’une autre en attendant que celle-ci arrive.
Étape par étape, jour après jour, nous essayons donc de prendre les choses comme elles viennent et de planifier nos journées autant que possible au dernier moment. Après tout, ne souhaitions-nous pas vivre purement le moment présent ? Il y a certes un déconditionnement à mettre en place puisque comme tout le monde, nous avions l’habitude de prévoir, d’anticiper et de tenir continuellement un agenda. Malgré toute notre bonne volonté pour quitter ce mode de fonctionnement pernicieux à nos yeux, naviguer nous impose régulièrement de se projeter dans le futur. Lorsque notamment il faut planifier un départ, nous devons évaluer la distance que nous souhaitons parcourir et checker :Après un repas copieux au restaurant “À l’Abri du Kraken” avec les géniteurs de notre cher Obi wan, nous larguons les amarres à 15h pétante ! Poussé par 6 mains (papa, maman et Florent l’aventurier rencontré sur le port), notre prodigieuse Yes Aï capture le petit vent, réussit à le canaliser dans ses voiles qui a son contact se tendent et ainsi tout doucement, s’écarte du ponton.
Petite aparté : Nous ne croyons point au hasard Marvin et moi. C’est pourquoi, nous considérons la rencontre avec Florent l’aventurier (cité précédemment dans ce récit) comme étant un petit coup de pouce dans notre manière de peser la dangerosité de notre approche à la voile sans moteur. Effectivement, l’une de ses premières aventures dont il nous à fait part est celle de sa descente le long de la côte ouest américaine à bord d’un petit voilier dépourvu de moteur. Pour être tout à fait exact, ce sont des séances de mécanique à n’en plus finir qu’il l’a mené à la manœuvre ultime du genre “ça passe ou ça casse !”. Alors que l’engin présentait des dysfonctionnement jusque là insolvables, un beau jour, il décida de pousser les gazs au maximum jusqu’à ce que ce dernier rende l’âme. Ce fut pour lui un geste libérateur à bien des tourments puisque désormais il savait à quoi s’en tenir : Il ne compterait plus que sur ses voiles !