A la sortie du bus les sacs semblent encore plus lourds lorsqu'il fait chaud. Le premier contact est déprimant :des hommes au visage burine et fatigué restent mutiques et me lancent un regard presque haineux. Ils n'aiment visiblement ni les femmes, ni les étrangers. Je cumule. Une dame compatira et me donnera la bonne information après avoir, du regard, sollicité l'autorisation de son mari. Je dois rejoindre la gare routière centrale. C'est de là que partent toutes les "marchrouka" qui deservent les villages (minibus heritage soviétique)
C'était dur mais faisable. C'est à ce moment que j'ai compris : la guerre était déclarée avec les moustiques. J'y étais vaguement préparée. L'espace d'un instant après avoir atteint "l'asphalte" comme on dit en russe, j'ai cru que je n'étais pas au bon endroit... et puis Feodor est arrivé avec son camion, il m'a calée à côté de Nata et là, c'était le début d'une histoire blabla bla...
Valeria, ( debout a droite, sur la photo) , m'invite à rejoindre le staff pour les derniers préparatifs, surtout ranger pour donner un petit air propre(me demander ça à moi !) mais avant tout monter ma tente là ou je veux. L'emplacement choisi, je me lance et puis je suis arrêtée dans mon élan par un nuage de moustiques. Il faut s''équiper, ne pas laisser un centimètre de peau à ces buveurs de sang. Gants, foulard, lunettes, masque (qui trouve enfin sa véritable utilité). A ce propos, j' ai compris que je n'étais pas tout à fait dans un espace de liberté lorsqu Valeria m'a invectivee "Nicole, tu quittes ce masque, ici on n'aime pas ça, tu prends tes foulards et tu te donnes un style avec ça". Je ne suis pas sûre d'avoir trouvé le style. En tout cas j'ai rajeuni avec une irruption d'acné.
Est-ce dans l'air du temps en Moldavie.? C'est à creuser. Je n'ai pas vu de galeries de peinture à Chisinau, j'ai l'impression que tout se passe par internet. La Moldavie est très connectée. Dans les cafés plus de carte, mais des flashcode et des smartphones. Misère 😭
Ils espèrent dans les nouvelles technologies. Un "exosquelette" 80000 euros. Horia est convaincu que les prix vont baisser. En attendant il faut vivre en Moldavie, avec 50 euros d' aide sociale et un accompagnement médical minimal. Ils se sont installés à la campagne, c'est plus facile. La petite peinture que j'ai achetée "mettra un peu d'eau sous la quille" comme dit quelqu'un que je connais bien, sauf que là, la quille est enlisée dans le sable. Mais enfin avec le réchauffement climatique, la mer monte.
Démonter la tente, , dégonfler le matelas, remettre le duvet dans sa poche et refaire le sac. Les lanceurs d'alerte qui se sont mis sur l'affaire ont été entendus:. Une voiture m'attend. Je ne repartirai pas par le bois, mais dans une automobile qui me déposera au pied de mon hôtel ( l'auberge de jeunesse est perchée au dernier étage d'une tour). L'hôtel City Center est à 160 lei la nuit, c'est à dire 8 euros). Tout le confort moderne pour me récurer et laver mes quelques hardes (la machine à laver est gratuite et la poudre fournie !)