On ne refait pas l'histoire. Aujourd'hui je devrais arriver à Batoumi après 2 jours de traversée de la Mer Noire. Les choses ne sont pas si faciles. Elles ne sont pas si difficiles non plus. La chambre chez Viktoria est encore disponible. Je connais maintenant le chemin du laboratoire à Odessa et celui du port. Je pourrai expliquer au taxi comment me déposer devant la bonne porte sans que j'ai à crapahuter dans la montagne avec mes paquets comme une clandestine. Je n'irai pas à Odessa, sauf pour le test. Je me réserve pour Tbilissi (si j'y arrive 🤔). Mon programme ? Me la couler douce dans un endroit tranquille. Le moral es bon. Il faut le garder.
Tous les rochers sont tapissés d'algues vertes et, ce soir là (la semaine dernière) la mer ressemblait plus à une soupe,, style borsch, avec sa couleur incertaine, les algues qui flottaient et une écume jaunâtre. Il est vrai que nous sommes sur le rivage d'une ville de plus d'un million d'habitants ou le service public et les infrastructures semblent assez défaillantes.
Surprise l'eau était presque claire. Je me suis baignée (longtemps), Alongee sur la serviette encapuchonnee d'un foulard et lunettes de soleil sur le nez j'ai regardé et j'ai écouté. Merveilleux, les petits enfants qui parlent russe. Ils galèrent moins que moi ! J'ai vu des corps, toutes sortes de corps. On ne cache rien. Les corps s'exhibent en Ukraine, jeunes ou vieux. Les peaux sont tannées, cuites. Beaucoup de scènes très rigolotes et touchantes. Un excellent moment. Le dessin, je l'ai réalisé au café de la plage en surplomb. Il me semble bien que les gens étaient comme ça. Enfin c'est un point de vue. Il y en d'autres.
Comme on l'aura compris, je me suis confinée je prendrais très mal un résultat test PCR positif. Vous ne connaîtrez pas plus Odessa que dans un rayon d'1km5 autour de ma chambre. Je suis donc dans un quartier résidentiel à 50 m d'un grand boulevard. Dans les petites rues qui aboutissent à ce boulevard de grosses, je dirais d' énormes maisons entourées de jardins luxuriants, Ces demeures apparemment luxueuses sont barricadees de clôtures 'hermetiques avec portails électriques. Rien ne filtre à l' extérieur. Circulez, il n'y a rien à voir. Cela rappelle les petits villages d'antan, entourés de palissades pour se défendre contre les loups, les ours et les brigands, sauf que là chaque maison est une forteresse. Des loups je n'en n'ai pas croisés. sur les rails du tram. Les brigands, je ne sais pas.
Je croyais que l'Ukraine était pauvre et en difficulte Lorsque l'on interroge les gens, ils soutiennent que tout est normal (vcio normalno!) et que le seul problème, c'est la Russie.. Je pense cependant que les personnes âgées si elles ne sont pas soutenues par leur famille sont dans des conditions très difficiles.. sans parler des problèmes médicaux. Les grandes maisons, comme celle de Viktoria sont réfléchies pour le regroupement familial. Dans le cas présent, Les 4 parents sont décédés, les 2 enfants sont partis alors la solution pour payer le gaz et l'électricité (ce sont des gouffres avec le racket russe,) c'est airbnb (les américains)
J'ai pu la tester chez Nadia, à Poltava, dans un petit resto avec Olga a Perm et ici chez Viktoria, qui fait elle même son beurre, fume ses morceaux de cochon et mitonne des soupes. J'ai juste évoqué la grande consommation, mais cette grande consommation est grande.
J'ai toujours défendu l'uniforme à l'école auprès des professeurs que j'avais en formation.,quitte à passer pour une vieille réac (les réac sont toujours vieilles) Cette escalade vestimentaire qui met à plat le budget des familles et enrichit les marques me choque. Il paraît que je suis une emmerdeuse, toujours contre tout.
En conclusion sur le sujet: lorsque j'ai fait la remarque "L'école c'est important en Ukraine ?" Viktoria m'a vivement répondu. "mais évidemment !"
La question était idiote.bien sûre
Denis me conseillait de ne pas faire l'impasse sur le sac plastique car, disait-il, le récipient plastique etait de mauvaise qualité et les pomme de terre très huileuses. Elles allaient benner dans mon sac. On a discuté plastique. Il était de mon avis et m'a même félicitée pour mon parti pris : il fallait effectivement penser a protéger leurs rivages de la Mer Noire. Il a quand même insisté pour que je prenne le sac plastique. . J'ai tenu bon. Effectivement, le recipient plastique, c'etait de la camelote. Rien de catastrophique, j'habite juste à côté. Denis doit être artisan et très technique et il devait, penser, de façon pragmatique, , que c'était plus facile de sauver mon sac à dos que les rivages de la Mer Noire. J'en connais d'autres comme ça 🤔
Le départ du PAROM (les Ukrainiens ne connaissent pas le mot "ferry"je ne connaissais pas le mot "parom") a été décalé d'un jour. Je partirai demain (?). Le 3 septembre à midi. Aujourd'hui test PCR a Odessa. Ludmila m'attend. Au fait elle n'est pas infirmière mais médecin, un médecin qui n'a pas voyagé, ni appris l"anglais, ce qui lui a permis de garder toute sa saveur ukrainienne (timide et charmante). Alcina, je passerai peut être par le musée Pouchkine pour. Parler francais. Le temps se gâte, le vent se lève. Il y aura de grosses vagues sur la Mer Noire. Je vais avoir mal au cœur. Arriverai-je dans le Caucase ?
Ah, ah, Alcina ça y est je t'ai démasqué, Depuis le premier voyage Alcina m'intriguait, Nina a fait que tu es démasqué. Que' personne autre que toi pourrait avoir des relations avec de belles russes cultivées.? Malheureusement je pars demain et je n'irai pas au Musée mais à l'hôpital, me faire tester. Bise à notre germanophone russophile.