Avant de repartir de Gyumri, nous devions nous revoir avec Vazo. Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, Vazo est un artiste arménien originaire de Gyumri. Il est venu exposer en France avec d'autres artistes arméniens. C'est là qu'il a rencontré Dominique, avec qui il partage sa vie depuis 20 ans dans la Drôme, près de Die. Ils sont entrain de réparer un appartement à Gyumri pour venir y passer quelques mois par an. Vazo a été commissaire de la Biennale internationale d'art contemporain de la ville pendant plusieurs années. Toutes les portes lui sont ouvertes, il en a ouvert deux pour moi et quelles portes !
Vazo défend mon projet. C'est un bon avocat. Après de longs échanges en armenien que je suivais avec beaucoup d'attention bien que n'y comprenant rien, Vazo s'est tourné vers moi pour me dire "Susanna propose de venir dans une ferme dessiner avec les enfants, elle pense que ce serait une belle expérience". Sur le coup je suis tombée de mon cheval, j'allais rester le derrière par terre lorsque je me suis ressaisie : "Pourquoi pas ?"
(Comme vous aviez du le comprendre entre les lignes, les étudiants aussi bien à Erevan qu'à Gyumri m'ont lâchée. C:est parfaitement compréhensible, le projet leur a paru sympa mais ils ont d'autres urgences : les examens de fin de trimestre à la lumière du Corona virus et des cours en ligne. La plupart n'ont pas les moyens de travailler chez eux)
Lorsque le pompon vous caresse le visage, ce serait idiot de ne pas s'en saisir ( pour rester cohérente, mon cheval devait être un cheval de manège). Évidemment cela changeait tous mes plans. Le dossier "ALaverdi", prochaine étape, descendait d'un cran dans la pile et le dossier Gyumri remontait. Ce développement un peu confus nécessite une synthèse :
Jon a combattu en Afghanistan, en Tchetchenie, il en a pris plein la gueule, mais il s'en est remis. Il a enseigne le Coran et s'est converti au catholicisme,ce qui n'est pas bien vu dans son pays (euphémisme, il ne peut plus y remettre le pied) Il est marié à une russe, ce qui n'est pas bien non plus. Jon parle le Tajik, le perse, le russe, l'arabe ( ni l'anglais, ni l'arménien mais ça viendra) .Tous des alphabets differents Businessman, il est dans la mandarine (pas la marmalade il a des maisons à Batoumi, Novossibirsk et Moscou). Les mandarines il les fait transiter de la Turquie par la Géorgie pour les envoyer en Russie. Il est à fond en ce moment, car si chaque russe n'a pas sa mandarine pour le nouvel an, la civilisation s'écroule. L'Armenie ? Il est sur une affaire de Cognac Arménien. Il chante, il danse très bien. Il a beaucoup danse avec Mona. La chorégraphie des danses iraniennes et takjik semblent identiques.
N. B Evidemment les mandarines turques ne peuvent pas passer par l'Armenie. Pourtant, il y en a sur les marchés à Erevan. D'où viennent-elles ? Sans doute de Géorgie.
Entre l'essentiel festif et le médical (vaccination oblige pour franchir la frontière, la 3e dose n'existant pas en Arménie, j'en totaliserai 4 (2x2) si je n'en meure pas, je serai peut-être une des rares survivantes)... des intermèdes culturels.
Martiros Sarian est un peintre armenien, né en Russie en 1880 et mort à Erevan en 1972. Son parcours incroyable nous transporte de l'académisme de l'école de Moscou au XIXe à la peinture moderne. Une trajectoire sans faute, qui ne lâche jamais la figuration et la célébration de l'Armenie dans une vision pantheiste. Suivez le guide.
Forte de toutes ces fortes images, je vais préparer mon sac pour Gyumri et aller peindre avec les enfants, puisque les grands sont ailleurs.
Du coup projet qui se transforme avec les enfants c est super je trouve, , par contre je n arrivevpas à me décider pour le choix de la ferme , ces liens que tu tissés entre fermes et art , est vraiment riche , le projet se transforme au fil des jours , ce sont kes instants présents qui comptent , le chemin se trace et l adaptation est quotidienne.
Bonne création avec les enfants!